La santé : une préoccupation croissante pour les entreprises

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Par Jacques Linard

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© Georgijevic/Istockphotos

L’enquête 2017 de l’Observatoire Entreprise et Santé révèle l’importance croissante de la santé, tant pour les entreprises que pour les travailleurs indépendants.

La nouvelle édition de l’Observatoire Entreprise et Santé* confirme la prise de conscience de l’importance des enjeux de la santé dans le monde professionnel. Une prise de conscience amplifiée par la généralisation des complémentaires en entreprise. Mais qui ne se limite pas au seul respect des obligations légales, faisant de la santé un facteur de dynamisme et de compétitivité des entreprises.

85 % des chefs d’entreprise indiquent que des actions de santé sont menées vers leurs équipes (78 % en 2016, 70 % en 2015). Et 82 % d’entre eux estiment que ces actions ont un impact sur la productivité (+8 points depuis 2014) et 76 % sur la situation économique de l’entreprise (+8 points).

Cette dimension explique certainement que la santé devient une préoccupation partagée au-delà des services qui intervenaient jusqu’ici sur ce thème (médecine du travail, ressources humaines…). Cette enquête montre d’ailleurs que cela répond à une forte demande des salariés : 39 % considèrent que la direction générale doit intégrer cette dimension dans ses décisions. L’évolution est encore plus rapide à l’égard des managers dont le rôle est aujourd’hui cité par un quart des salariés (ils n’étaient que 18 % en 2015).

Une tendance d’autant plus importante que, comme dans les éditions précédentes, l’étude montre combien la perception des engagements et des actions de l'entreprise est différente selon que l’on est salarié ou dirigeant. Si un nombre croissant d’entreprises (85 %) dit avoir mené des actions pour améliorer la santé de leurs salariés, ces derniers ne sont que 35 % à les évoquer (ils étaient 39 % l’année dernière).

 

Entreprise et vie personnelle

Une autre préoccupation vient renforcer le sentiment d’une évolution forte au sein des entreprises. Celles-ci se disent en effet mobilisées pour aider à concilier vie professionnelle et vie personnelle. En 2017, 92 % des chefs d’entreprise se déclarent attentifs à cette question, ils étaient 74 % en 2016. Comme pour la santé, ils perçoivent très largement l’impact de ce thème sur l’entreprise, que ce soit en termes de relations humaines (90 %), de motivation des salariés (90 % en hausse de 10 points en un an), de climat social (89 %) ou de performance de l’entreprise (86 %).

Au croisement de ces deux thèmes se trouve la question du droit à la déconnexion. Pour nombre d’entreprises et de salariés, celle-ci illustre parfaitement la complexité à faire appliquer des règles générales dans tous les univers professionnels. Tous sont convaincus que ce droit nouvellement reconnu par la loi est un enjeu pour l’entreprise, dans un environnement marqué par la digitalisation de toutes les activités. Les avis convergent, pour deux tiers, vers la difficulté de lui donner un véritable impact. Pour beaucoup, la clé du succès se trouvera dans la souplesse et le bon sens des pratiques…

 

Et pour les indépendants ?

Autre sujet qui a émergé rapidement ces dernières années, porté par les évolutions de notre société et les nouvelles formes d’organisation du travail : la protection sociale des travailleurs indépendants et des autoentrepreneurs. Fort logiquement, l’Observatoire Entreprise et Santé a souhaité s’intéresser à ces professionnels qui affirment à la fois un certain bien-être dans l’autonomie de leur organisation et des fragilités en matière de santé.

Comment sensibiliser ces travailleurs indépendants à la santé au travail, comment les accompagner ? Les enjeux pour la collectivité sont considérables. Pourtant, les résultats de l’enquête 2017 montrent que ces indépendants sont très sensibles à la question puisque 64 % perçoivent l’impact de leur travail sur leur santé et 82 % celui de leur santé sur leurs activités.

Au plan général, un autre défi sera de donner accès à une protection sociale renforcée : pour 73 % des indépendants, leur statut ne leur permet pas d’avoir une bonne protection sociale, et 66 % considèrent ne pas être bien remboursés.

 

* Étude Viavoice menée pour Harmonie Mutuelle auprès d’un échantillon représentatif de 1003 salariés des secteurs publics et privés (interrogés du 14 au 20 avril 2017), d’un échantillon représentatif de 400 travailleurs indépendants (interrogés du 14 au 21 avril 2017) et un échantillon représentatif de 305 dirigeants d’entreprises du secteur privé (interrogés du 18 avril au 5 mai 2017).

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