Chien guide d’aveugle : devenir famille d’accueil

Publié le

Par Cécile Fratellini

Temps de lecture estimé 3 minute(s)

Illustration
© Nadia Mauléon

En France, 600 familles accueillent un futur chien guide pendant 18 mois environ. Objectif ? Le socialiser avant qu’il rejoigne un maître déficient visuel. Rencontre avec l’une d’entre elles.

« On est fiers de faire cela même si on est peu tristes quand on le laisse à son nouveau maître, malgré tout ». Anne-Marie et Denis sont retraités, près de Limoges, et élèvent un deuxième chien guide. La première expérience avec Irish, un Labrador a été positive et leur a donné envie de recommencer. Avec Leek, cette fois, un Golden Retriever.

L’idée leur est venue après le passage à la retraite. « J’ai toujours été fascinée en voyant ces chiens qui s’arrêtaient devant un passage piéton. Et puis je suis venue aux portes ouvertes du Centre d’éducation de Limoges et je me suis dit, pourquoi on ne deviendrait pas famille d’accueil ? », explique Anne-Marie.

Rencontrer un éducateur

Le couple s’est donc inscrit puis un éducateur les a contactés par téléphone puis est venu chez eux. « On doit vraiment s’assurer que toute la famille est d’accord », explique Sophie Diodore, éducatrice.

Pour être famille d’accueil, l’un des critères est la disponibilité car le chien ne peut pas rester seul à la maison toute la journée. Après, peu importe que vous viviez en appartement, dans une maison, seul, avec des enfants…

Tous les profils de famille sont les bienvenus. Les frais (nourriture, vétérinaire, matériel…) sont pris en charge par l’association de chiens guides d’aveugles. Seuls les frais kilométriques pour venir au centre restent à la charge de la famille d’accueil.

Un suivi personnalisé

Tout au long de l’expérience, la famille d’accueil est suivie et conseillée par l’éducateur référent du chien. Car un chien guide ne s’élève pas tout à fait comme un chien de compagnie lambda.

« Par exemple, il faut très rapidement l’emmener en ville, prendre le bus, ce que l’on n’aurait pas fait avec un autre chien. Dès le départ, il faut lui indiquer quelles sont les pièces autorisées à la maison et l’éduquer à la propreté. Heureusement, l’éducateur nous donne des conseils. La première nuit, le chien dormait avec nous, on mettait le réveil en pleine nuit, on le sortait et au fil des jours, on décalait les horaires. À la fin de la semaine, il était propre », raconte Anne-Marie.

Se séparer vers 18 mois

Entre 2 mois et demi et 5 mois, le chien reste chez ses maîtres. Ensuite, il passe une semaine par mois au centre d’éducation. « Il progresse alors beaucoup car, nous, nous ne sommes pas éducateurs », ajoute Anne-Marie. Puis à un an, il reste au centre du lundi au vendredi pendant 7 mois environ. « La première semaine, ça fait un vide, on est peu désemparé. On se dit : ah tiens, ce serait l’heure de lui donner à manger. Et puis quand on va le chercher, il nous saute dessus. L’amour qu’on lui donne est primordial », précise Denis.

Vient ensuite le moment de la séparation : quand le chien est remis à son maître déficient visuel. « On a donné Irish le vendredi et dès le samedi son maître nous a appelés pour nous dire que le voyage s’était bien passé, cela nous a fait beaucoup de bien », précise Anne-Marie. L’été dernier, profitant de vacances en Auvergne, Anne-Marie et Denis sont même allés voir Irish, un an après l’avoir donné à son nouveau maître.

En savoir plus

Vous voulez devenir famille d’accueil, vous pouvez contacter l’association la plus proche de chez vous.

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Tous les champs sont obligatoires.

Ce site utilise un système anti- spams pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

A découvrir