Déserts médicaux

Lutte contre la désertification médicale :

7 tribunes pour aller plus loin

Décrypter les évolutions de la santé et de la société. Telle est la vocation d’Essentiel Santé Magazine. Nous avons demandé à des militants et des décideurs de l’accès aux soins quelles solutions ou quels remèdes ils envisagent pour lutter contre les déserts médicaux.

La désertification médicale fait clairement partie de ces sujets qui « parlent » à nos lecteurs, auxquels ils sont confrontés au quotidien, mais aussi à leurs attentes et à leurs préoccupations. Des villages ou des quartiers sans médecin généraliste, des rendez-vous avec des spécialistes qui ne peuvent se prendre avant six mois… Chacun sait ce que l’expression « déserts médicaux » signifie, tant il en subit les effets dans sa vie de tous les jours.

Existe-t-il des solutions à cette crise ? Quelles sont les pistes à explorer pour s’en sortir ? Quelle réforme le système de santé doit-il adopter ? Comme pour toute problématique complexe, il n’existe pas une réponse unique mais une multitude de solutions à envisager. Fidèle à sa ligne éditoriale, qui consiste à nourrir les débats en cours en matière de santé et de société, Essentiel Santé Magazine a demandé à des militants et des décideurs de l’accès aux soins de rédiger une tribune.

Jacques Battistoni : « Bâtir un système de santé qui garantisse un égal accès aux soins »

Jacques Battistoni
Crédit photo : DR

Jacques Battistoni, médecin généraliste, a été président du syndicat MG France de 2017 à juin 2022. Il regrette que « trop de cabinets médicaux soient encore impropres à un exercice regroupé ».

Selon lui, une analyse des besoins devrait être faite par bassins de vie afin de développer des unités de soins de proximité dans les zones en difficulté.

Il appelle à « bâtir un système de santé qui garantisse un égal accès aux soins ».

Alain Bazot : « La réduction de la fracture sanitaire : une urgence absolue »

Alain Bazot
Crédit photo : Alexis Lecomte

Alain Bazot, président de l’UFC-Que Choisir rappelle que plus de 21 millions de Français vivent dans un territoire où l’offre de soins libérale est insuffisante.

« L’UFC-Que Choisir tire la sonnette d’alarme sur les déserts médicaux depuis 2012 », précise-t-il.

Il met également l’accent sur l’urgence de réduire la fracture sanitaire.

 

Philippe Besset : « Un pharmacien référent pourrait être désigné par le patient »

Philippe Besset
Crédit photo : HOI ANH

Philippe Besset, pharmacien, est président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).

Il rappelle que les 21 000 pharmacies qui maillent le territoire sont le premier lieu de santé fréquenté par les Français.

Selon lui, « un pharmacien référent, désigné simplement par le patient de la même manière qu’un médecin traitant, pourrait voir sa mission de délivrance du médicament enrichie »

 

Annick Billon : « La désertification médicale affecte plus particulièrement le suivi de la santé des femmes en milieu rural ».

Annick Billon
Crédit photo : Senat Cecilia Lerouge

Annick Billon, sénatrice, est présidente de la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes.

Elle rappelle qu’un rapport d’information de la délégation aux droits des femmes publiée en octobre 2021 constatait que « la désertification médicale affectait plus particulièrement le suivi de la santé des femmes en milieu rural » Suite à ce rapport, plusieurs recommandations ont été formulées pour améliorer leur suivi.

 

Éric Chenut : « La réforme du système de santé est désormais vitale »

Éric Chenut
Crédit photo : FNMF H. Thouroude

Eric Chenut, président de la Mutualité Française rappelle qu’un Français sur deux doit attendre a minima 52 jours pour un rendez-vous chez l’ophtalmologiste.

Selon lui, « il est indispensable de faire travailler ensemble médecine de ville et hôpital ».

Il ajoute également qu’il est « crucial de rendre plus attractifs les métiers de la santé ».

 

Gérard Raymond : « La refondation du système de santé appelle un renouveau de la démocratie en santé »

Gérard Raymond
Crédit photo : Francis Rhodes

Gérard Raymond, président de France Assos Santé, rappelle qu’ « aujourd’hui, les déserts médicaux sont partout.

En ruralité comme dans les grandes agglomérations ».

Il ajoute que « pour France Assos Santé, il est urgent de modifier structurellement l’organisation des soins primaires en France via tous les registres de politique publique ».

 

Thomas Blanchette : « Déserts médicaux : le remède viendra du terrain »

Thomas Blanchette
Crédit photo : Sylvie Humbert

Thomas Blanchette, président d’Harmonie Mutuelle, est convaincu pour sa part que le remède viendra du terrain. Il rappelle « qu’Harmonie Mutuelle place précisément l’accès aux soins parmi ses priorités ».

Et d’ajouter « si les constats sont inquiétants, des initiatives locales ne demandent qu’à être développées en tenant compte des spécificités de chaque territoire. Ce sont des facteurs d’optimisme à encourager ».

 

 

 

Jean Chezaubernard