Stéphane Junique : Ces 2 dispositifs ont été utiles dans leurs objectifs de solidarité et d’accès aux soins. Plus de 5 millions de personnes vivent dans la grande pauvreté dans notre pays avec moins de 855 euros par mois. Sans la CMU-C, elles devraient trop souvent renoncer à se soigner. Toutefois, la question de l’accès aux soins est aussi posée pour des millions de Français dont les revenus sont trop faibles pour payer une complémentaire santé. L’ACS venait répondre à cette problématique pour cette seconde catégorie de public.
Avec deux dispositifs pour répondre à un seul et même besoin, la complexité était parfois trop grande. Alors que près de 12 millions de personnes étaient éligibles à l’un ou l’autre d’entre eux, en réalité seuls 7 millions y avaient réellement recours. C’est un gâchis, il fallait simplifier pour que chacun puisse exercer réellement ses droits.
S.J. : Harmonie Mutuelle met en avant, dans son action quotidienne, ses valeurs de solidarité et d’humanité. Cela se traduit de bien des manières, au travers de notre politique de redistribution pour permettre au plus grand nombre d’accéder à des soins de qualité.
Historiquement, nous sommes le premier opérateur français pour la CMU-C et l’ACS avec près de 400 000 personnes protégées. Dès lors, il nous apparaissait évident de nous positionner sur le nouveau dispositif. Cela n’est pas neutre pour notre mutuelle car nous ne nous limitons pas à des prestations de remboursement. Nous sommes très présents au quotidien près des bénéficiaires de ces dispositifs, dans nos agences ou par téléphone, pour les aider dans leurs démarches administratives ou pour gérer les devis avec eux. C’est un investissement social très important, à la charge d’Harmonie Mutuelle car les frais de gestion versés par l’Etat ne couvrent pas la réalité des coûts engagés.
Je note que 85 % des opérateurs qui se sont portés volontaires pour gérer la CSS sont des mutuelles. Dès lors qu’il s’agit de solidarité, les acteurs non-lucratifs sont les premiers à répondre présent.
S.J. : Le premier objectif est de lutter contre le non-recours qui était trop important jusqu’ici. Tout doit être mis en œuvre par les pouvoirs publics pour que l’accès à la Complémentaire santé solidaire soit effectif pour toutes celles et ceux qui peuvent en bénéficier. Les processus administratifs doivent être simplifiés, l’automatisation et l’automaticité doivent se développer. Nous serons présents auprès de l’Etat pour apporter avec lui toute amélioration nécessaire. De même, le passage d’un statut à l’autre doit être plus fluide et plus facile pour éviter toute rupture dans le parcours de vie des personnes.
Mais, surtout, nous ne devons pas nous limiter à la CSS qui n’est qu’un des aspects de l’accès aux soins. Nous devons poursuivre nos efforts pour un accompagnement de proximité, pour lutter contre les déserts sanitaires et contre les restes à charge trop importants qui pèsent sur les Français.