La société change et nous devons faire évoluer nos réponses collectives pour répondre aux questions d’aujourd’hui et de demain, indiquait en substance Emmanuel Macron, Président de la République, devant près de 2000 délégués mutualistes. Quelques minutes plus tôt, Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française, avait donné la tonalité : « Nous sommes un mouvement, un mouvement issu de la société civile qui s’est toujours voulu indépendant. Indépendant depuis toujours. Indépendant mais pas indifférent ».
En réponse, le Président de la République a mis en exergue l’importance de l’intervention de la Mutualité Française dans la construction, de réponses pratiques aux besoins de nos concitoyens. Des réponses qui ne s’arrêtent pas à une prestation financière, puisque les mutuelles ont, depuis toujours, une action pour l’accès aux soins, notamment par la mise en place et la gestion de centres et d’établissements de santé.
Après avoir reconnu ce rôle « historique » dans « la vie de notre République », le Président souhaitait la poursuite de ces interventions dans la conduite de la transformation du système de santé, un des chantiers phares du gouvernement.
« Trop souvent, dans notre pays, on pense que lorsque c’est l’État [qui fait N.D.L.R.], c’est l’autre. C’est nous ! » précisait-il. Emmanuel Macron en appelait en effet à l’expertise des acteurs de la société civile pour élaborer les bases d’un système construit autour de la prévention et de l’homme. Car, indiquait-il « la part la plus précieuse de notre modèle social est la vision que l’on a de la santé ». Et pourtant, « notre système de santé est en crise car s’il soigne bien, et nous devons en être fier, il prévient mal ». Ce qui a pour conséquence, expliquait-il, un coût important pour la collectivité, et des difficultés d’accès aux soins pour nombre de Français.
La reconnaissance des acteurs dans la participation à la construction collective a trouvé une illustration très concrète, à l’occasion de ce Congrès, avec la signature par Agnès Buzyn, ministre des Solidarité et de la Santé, d’un accord avec les professionnels de l’optique et de l’audition. « Vous avez su apporter collectivement une solution efficace » commentait Emmanuel Macron. Cet accord permet la réduction progressive des restes à charge lors de l’équipement en optique ou appareillage auditif, deux postes particulièrement coûteux pour les Français.
Thierry Beaudet ne manquait pas de souligner avec une certaine satisfaction que l’intervention présidentielle, ne comprenait ni promesses, ni annonces, mais une méthode reposant sur une plus grande association des acteurs que sont les mutuelles dans la décision publique.