La Mutualité Française, ce n’est pas seulement l’expression des principaux opérateurs de complémentaire santé. Ce n’est pas seulement une organisation de soins à travers ses 2 600 établissements. C’est avant tout un vaste mouvement social qui veut peser dans les choix de société.
C’est pourquoi, elle a organisé le 21 février un rendez-vous fixé par Place de la Santé, le site contributif mutualiste consacré aux débats électoraux. Au menu de la réunion, la rencontre avec cinq des principaux candidats à l’élection présidentielle, venus présenter leurs axes politiques sur la santé et le système de soins.
Pour Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française : « Si, il y a quelques semaines, nous redoutions que la santé ne soit pas traitée par les candidats, le sentiment aujourd’hui est qu’elle est traitée de façon partielle ». Pour lui, deux enjeux majeurs : la question des restes à charge pour les familles et celle des déserts médicaux qui contribuent aux inégalités de santé et au fait que de plus en plus de Français renoncent à certains soins.
Pourtant, une certitude : la santé est un volet qui influera sur les votes du printemps. Selon une enquête menée par Harris Interactive pour la Mutualité Française*, 72 % des Français estiment que les candidats ne parlent pas assez de santé et que les propositions de ces derniers ne répondent pas à leurs préoccupations personnelles. Pour eux, les deux enjeux clés de cette campagne en matière de santé sont le financement de la protection sociale et l’accès aux soins pour tous.
Autre enseignement de ce sondage, plus de 6 Français sur 10 considèrent que le système de santé de leur pays fonctionne bien (61 %), mais plus des deux tiers d’entre eux se montrent pessimistes pour l’avenir de celui-ci (68 %).
Après tirage au sort déterminant l’ordre d’apparition, Emmanuel Macron (En Marche), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Benoît Hamon (PS), Yannick Jadot (EELV), et François Fillon (LR) ont pu, tour à tour, présenter en quelques minutes leurs idées fortes puis répondre aux questions des think-thank partenaires (Fondapol et Terra Nova).
Tous les candidats s’accordent sur les enjeux que sont l’accès aux soins et les territoires de santé. Mais les solutions peuvent être assez différentes, même si elles sont centrées sur les maisons de santé et la coordination des soins. Quant à encadrer la liberté d’installation des nouveaux médecins, l’idée majoritaire est d’organiser des incitations, plutôt que de recourir à des obligations.
Autre élément de convergence, la nécessité de valoriser la prévention, à la fois pour améliorer le niveau de santé des Français, mais aussi pour optimiser les coûts. « La maladie la moins chère est celle qui ne se développe pas car vous l’avez évitée par la prévention et que vous n’avez pas à vous soigner », précise Yannick Jadot, traduisant un avis assez partagé.
Une innovation forte se trouvera dans la description des effets environnementaux sur la santé, soulignée par Benoît Hamon et Yannick Jadot. Avec ces différentes composantes que sont la qualité de l’air et de l’eau, les particules fines, tous les éléments chimiques qui entrent dans la composition des produits que nous consommons. Tout comme l’origine sociale qui influe à la fois sur les conditions de vie, de santé et sur l’espérance de vie.
Sur les dépassements d’honoraires, Nicolas Dupont-Aignan se distingue en proposant un tarif de consultation à 35 euros.
La question est centrale dans l’organisation de la prise en charge. Plusieurs candidats se prononcent pour un allégement de l’encadrement administratif, et invitent à l’instauration de relations de confiance entre les différents acteurs. Emmanuel Macron se dit favorable à une plus grande concurrence entre les complémentaires, ce qui passe par la définition de contrats types assurant une meilleure lisibilité lors de comparaisons. De son côté, François Fillon a pu préciser sa vision de la coordination des différents acteurs à travers la création d’une Agence de régulation réunissant l’ensemble des parties prenantes (État, Sécurité sociale, Complémentaires et Professionnels de santé) afin de définir les rôles respectifs des uns et des autres.
Il est impossible, ici, de retracer avec précision les propos de chaque candidat. Mais retenons le sentiment qui prévalait à la sortie d’une qualité certaine de toutes les interventions. Et ce, même si celles-ci se sont plus concentrées sur les pistes d’amélioration apportant de nouveaux services plutôt que sur les économies qui seraient à réaliser.
La Mutualité Française revendique un « droit de suite » et annonce qu’elle poursuivra l’analyse détaillée des éléments de chaque programme sur placedelasante.fr
* Enquête Harris Interactive réalisée en ligne du 30 janvier au 7 février 2017, auprès de 2000 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas.
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Lundi 13 mars 2017, de 15h30 à 17h,
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