Si vous êtes salariée du secteur privé* et que vous êtes enceinte, vous avez droit à un congé de maternité. Il dure six semaines avant le jour présumé de la naissance (on parle alors de « congé prénatal ») et dix semaines une fois que votre enfant est né (« congé postnatal »), soit quatre mois au total. Si vous accouchez en avance, la part des jours de congé prénatal dont vous n’avez pas profité est reportée après.
La durée globale est allongée si vous attendez des jumeaux (huit mois et demi), des triplés (onze mois et demi) ou si vous avez déjà deux enfants, ou plus (six mois et demi).
* Le congé de maternité existe aussi pour les demandeurs d’emploi, les agents publics et les indépendantes, sous d’autres conditions.
Important : les accords et conventions signés à l’échelle de votre entreprise ou de votre secteur peuvent prévoir des dispositions plus favorables que celles prévues par la loi, exposées dans cet article. Par exemple : un congé plus long, le maintien intégral de votre salaire… Renseignez-vous auprès de vos représentants du personnel ou de votre employeur.
Le calendrier de votre absence dépend aussi de votre état de santé. S’il le juge nécessaire, votre médecin peut vous accorder un congé en plus, dit « pathologique » : deux semaines avant la naissance et quatre semaines après. Certaines circonstances donnent automatiquement droit à des jours supplémentaires : si votre enfant naît plus de six semaines avant la date prévue et qu’il est hospitalisé en conséquence, par exemple.
Enfin, rien ne vous empêche de prolonger la période en posant des jours de congés « classiques ».
À savoir : avec l’accord de votre médecin, vous pouvez retarder votre départ de l’entreprise de trois semaines maximum. Cela repoussera d’autant la date de votre retour au travail, vous permettant de passer plus de temps avec votre bébé.
Vous n’avez rien de particulier à faire, si ce n’est rendre visite à votre médecin ou votre sage-femme afin qu’il complète une déclaration de grossesse. Elle doit être envoyée à votre caisse primaire d’Assurance maladie (CPAM) et à votre caisse d’Allocations familiales (CAF) au cours du premier trimestre (plus précisément : au cours des quatorze premières semaines).
Vous devez informer votre employeur de votre départ en congé maternité : par lettre recommandée avec avis de réception ou remise en main propre contre récépissé. Vous pouvez le faire au dernier moment ; la loi ne vous contraint pas à respecter un quelconque délai. Mieux vaut néanmoins avertir votre responsable (ou le service des ressources humaines) en amont, ne serait-ce que pour bénéficier des protections légales auxquelles votre situation donne droit : protection contre le licenciement, autorisation d’absence pour se rendre aux examens médicaux obligatoires, affectation sur un poste de jour si vous exercez la nuit…
Le congé de maternité donne lieu à des allocations, versées par votre CPAM. Vous avez la possibilité de simuler leur montant en ligne. Si vous gagnez habituellement 1 800 euros bruts par mois, vous devriez recevoir 43,62 euros nets par jour, soit 1 308,60 euros pour un mois de 30 jours. L’indemnité journalière est plafonnée : elle ne peut être supérieure à 80,23 euros nets (2 406,90 euros pour 30 jours).
Attention, si vous travaillez de manière discontinue, l’indemnisation de votre congé maternité n’est pas garantie.
Une fois le congé de maternité terminé, vous reprenez votre poste ou un poste similaire, sans perte de rémunération. Une visite médicale est prévue dans les huit jours. Vous avez aussi droit à un entretien avec votre employeur pour discuter de vos perspectives d’évolution professionnelle.