La téléconsultation, comment ça marche ?

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Par Cécile Fratellini

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Depuis le 15 septembre 2018, la téléconsultation est généralisée et remboursée par l’Assurance maladie sous certaines conditions. Explications.

Qui peut pratiquer une téléconsultation ?

Tout médecin, généraliste ou spécialiste, peut proposer à son patient une consultation à distance. C’est bien au médecin de proposer une téléconsultation et non pas au patient. « L’Assurance maladie ne souhaite pas que la téléconsultation se développe de manière ponctuelle hors parcours de soins, explique le Dr Pierre Simon, ancien président de la Société française de télémédecine. Elle a créé la notion de médecin traitant en 2004. Il a la responsabilité du parcours de soins donc l’Assurance maladie estime que la téléconsultation doit être demandée par le médecin traitant et non pas par le patient ».

La téléconsultation sera facturée au même tarif qu’une consultation « classique ». La prise en charge par l’Assurance maladie sera la même si les conditions sont respectées (le professionnel de santé connaît son patient, orientation initiale par le médecin traitant, consultation par vidéo). Quatre exceptions cependant à ces conditions : l’accès aux spécialistes que l’on peut consulter en accès direct (gynécologues, ophtalmologues…), les patients de moins de 16 ans qui n’ont pas l’obligation d’avoir un médecin traitant, ceux qui n’ont pas de médecin traitant et les situations d’urgence.

Où se déroule une téléconsultation ?

Le patient peut être à son domicile et le médecin à son cabinet. Le patient a besoin d’un ordinateur ou d’une tablette avec webcam et relié à internet. Le médecin envoie un lien au patient et l’invite à se connecter sur un site ou une application. « Il faut des systèmes sécurisés. Le débat actuel tourne autour de l’usage des outils. J’utilise personnellement régulièrement Facetime, Skype ou WhatsApp mais je dis stop pour la santé. Il faut préserver le secret médical », précise le Dr Pierre Simon.

Le patient peut aussi se rendre à proximité de son domicile dans une pharmacie ou une maison de santé équipée d’une cabine de téléconsultation. « Il y a des solutions alternatives pour les patients qui n’auraient pas internet. Les EHPAD vont devoir s’équiper pour la téléconsultation de leurs résidents. Et ces équipements pourront bénéficier aux autres patients. Autre solution : la téléconsultation mobile. Des sociétés d’ambulance commencent à s’y intéresser. A la demande du médecin de traitant, elles iraient dans des zones qui n’ont pas accès au numérique et pour lesquels on ferait de la téléconsultation par satellite », ajoute le Dr Pierre Simon.

Pour la téléconsultation, le patient peut se faire assister par un professionnel de santé (pharmacien, infirmier…).

À l’issue de la téléconsultation, le médecin établit ou non une prescription qui sera envoyée au patient par messagerie ou par voie postale.

Quels sont les avantages d’une téléconsultation ?

La téléconsultation évite au patient de se déplacer, simplifie l’accès aux soins et améliore le suivi en raccourcissant les délais (exemple : obtention plus rapide d’un avis de spécialiste qui évite l’aggravation de l’état du patient).

« Aujourd’hui 70 % de l’activité des médecins concernent les maladies chroniques, rappelle le Dr Pierre Simon. Ce sont des patients suivis régulièrement. Le médecin peut décider d’alterner consultation au cabinet et téléconsultation. Il peut demander par exemple à l’infirmière qui suit le patient d’être présente au moment de la téléconsultation. C’est une avancée indiscutable. La téléconsultation va rentrer dans les usages. Dans trois ou quatre ans, on trouvera ça normal. J’ai pratiqué la télédialyse. En 2000, c’était révolutionnaire, aujourd’hui c’est pratiqué régulièrement et personne ne voudrait revenir en arrière. Les patients y adhérent spontanément ».

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