Au centre Saint-Claude, à Trélazé, des lits dédiés aux soins palliatifs

Publié le

Par Victoire N’Sondé

Temps de lecture estimé 4 minute(s)

Illustration
Centre de soins de suite et de réadaptation de Trélazé © Jacques Grison

Le centre de soins médicaux et de réadaptation Saint-Claude, à Trélazé (49), dispose de lits en soins palliatifs pour prendre en charge des patients atteints d’une maladie grave évolutive ou terminale. Une équipe pluridisciplinaire les accompagne dans une approche personnalisée. Reportage.

Devant la façade du centre Saint-Claude*, à Trélazé, en Maine-et-Loire, rien ne laisse soupçonner que cette structure offre une prise en charge en soins palliatifs. Ce centre est dédié aux soins médicaux et de réadaptation pour des patients encore trop fragiles pour rentrer chez eux après une hospitalisation. Les lits identifiés soins palliatifs ne sont pas regroupés dans une même unité. Au nombre de six, dans un centre de 75 places, ils sont répartis dans deux services, au deuxième et au quatrième étages. « Nous recevons par semaine, en moyenne, une dizaine de demandes pour seulement six lits identifiés soins palliatifs » souligne le Dr Jehanne Bonnefoi de Boisjolly, l’un des médecins de l’équipe de soins palliatifs.
Le centre Saint-Claude a une orientation gériatrique. Toutefois, dans le cadre des prises en charge palliatives, il est à même d’accueillir des personnes de moins de 75 ans. L’équipe s’adapte à des profils très différents puisque certains patients en soins palliatifs sont plus jeunes, entre 50 et 60 ans, quand les deux doyennes de l’établissement ont atteint l’âge de 100 ans.

Des parcours de soins adaptés à chacun

On ne peut pas dessiner de portrait type d’une personne en soins palliatifs. « Il peut souffrir d’une insuffisance cardiaque en phase terminale ou d’une pathologie cancéreuse avec des localisations métastatiques. Il peut aussi être atteint d’une maladie chronique incurable. La durée moyenne de séjour est de 42 jours. Les parcours des uns et des autres ne sont pas écrits à l’avance », insiste le Dr Marc Noujaim, un autre médecin de l’équipe.
Et le praticien de poursuivre : « Le séjour à Saint-Claude peut représenter une étape dans le parcours du patient avant un retour à domicile, ou un accompagnement dans notre établissement ou vers une autre institution. Chaque situation est particulière. Les dimensions médicales, psychologiques et socio-familiales doivent être analysées en équipe ».
Les soins palliatifs ont parfois mauvaise presse. « On pallie quoi ? On devrait dire “soins non curatifs “les gens pensent qu’on ne propose rien en soins palliatifs. » souligne le Dr Noujaim. Alors, les deux médecins généralistes titulaires de plusieurs diplômes, notamment pour le traitement de la douleur et des soins palliatifs, décrivent leur pratique.

Anticiper des situations aiguës et composer avec les imprévus

Ils distinguent les soins de support et les soins de confort. Les soins de support traitent les désagréments liés à la maladie, comme les douleurs, une gêne respiratoire ou encore une toux. « Nous essayons d'être dans l’anticipation des situations aiguës, sachant qu’il faudra composer avec les imprévus », explique le Dr Noujaim. Concrètement, explique le Dr Bonnefoi de Boisjolly « Nous allons, par exemple, anticiper des prescriptions de médicaments par injection pour préparer le moment où le patient ne sera plus en capacité de prendre ses traitements par voie orale ».
Le Dr Noujaim complète : « Il arrive qu’on nous demande une sédation profonde et continue jusqu’au décès, comme l’autorise la loi Clayes-Leonetti sur la fin de vie de février 2016. La décision est alors prise de façon collégiale. Et si le patient est dans l’incapacité de s’exprimer, les médecins se référeront à ses directives anticipées si elles ont été rédigées. Ils ont également la possibilité d’échanger avec la personne de confiance qu’il aura désignée ». Les soins de confort, eux, sont non médicamenteux. Il pourra s’agir de massages, de musicothérapie, de soins socio-esthétiques, etc.
Pour prodiguer tous ces soins, outre les docteurs Bonnefoi de Boisjolly et Noujaim, l’équipe est composée de trois autres médecins, une ergothérapeute, une psychologue, des kinésithérapeutes… « Des aides-soignantes et des infirmières sont aussi formées aux soins palliatifs. », insistent de concert les deux praticiens.

* Le centre de soins médicaux et de réadaptation Saint-Claude est un établissement mutualiste, à but non lucratif, géré par VYV3 Pays de la Loire, une structure du Groupe VYV.

CASSPA 49 coordonne les soins palliatifs en Maine-et-Loire

La Coordination de l'accompagnement en soins palliatifs angevine (CASSPA 49) permet un maillage de l’offre en soins palliatifs sur l’ensemble du département du Maine-et-Loire. Tous les professionnels de santé (médecins, kinésithérapeutes, infirmiers…) peuvent y adhérer, quel que soit leur lieu d’exercice (à l’hôpital, en ville, en EHPAD, en hospitalisation à domicile, en centre de soins médicaux et de réadaptation…). L’association organise aussi des ateliers et dispense des formations. Le centre Saint-Claude et le CASSPA 49 sont des acteurs du réseau de soins palliatifs du Maine-et-Loire.

Légende photo : centre de soins médicaux et de réadaptation de Trélazé

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Tous les champs sont obligatoires.

Ce site utilise un système anti- spams pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

A découvrir