Les Psys du Cœur : une association qui rend accessible le soutien thérapeutique

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Par Estelle Hersaint

Temps de lecture estimé 4 minute(s)

Illustration
Séance de psychothérapie, femme parlant à son psychologue © Getty Images

Alors que de nombreux Français sont encore réticents à l’idée de voir un thérapeute, l’association les Psys du Cœur propose des consultations accessibles à tous. Ils sont plusieurs professionnels, tous bénévoles et désireux d’apporter un soutien thérapeutique aux personnes les plus défavorisées ou peu habituées à la démarche.

Dans cette période de crise, où incertitudes, stress et inquiétudes jonchent le quotidien de nombreux Français, les Psys du Cœur souhaitent « rendre accessible à tous le soutien thérapeutique ». Car selon Florence Lagougine, cofondatrice de l’association : « Il y a de nombreuses personnes qui n’y accèdent pas pour des raisons économiques, sociales et culturelles. » En plus de vouloir démystifier l’image de la psychothérapie, l’association souhaite aussi permettre aux plus précaires d’accéder à un soutien thérapeutique.

Les Psys du cœur sont nés en 2009, avec l’ouverture d’une première permanence, dans le 19e arrondissement de Paris. Puis l’association se développe avec l’ouverture d’une antenne à Annecy (2013), Rennes (2015), Grenoble, Suresnes puis Valence (2016) et bientôt Lyon. Depuis, plus de 1 000 séances sont dispensées chaque année par une véritable communauté de professionnels bénévoles.

Des consultations accessibles à tous

Tout le monde peut se rendre aux Psys du Cœur. Accessibles à tous sans rendez-vous, plusieurs thérapeutes qualifiés se relaient au moins un jour par semaine pour accueillir toutes les personnes qui poussent leur porte. À Annecy par exemple, « nous avons une permanence les samedis matin, pendant 4 heures, en présence de deux thérapeutes et de deux accueillants », détaille Jean Mollon, psychothérapeute et membre des Psys du Cœur.

Car au-delà des praticiens professionnels, les passants rencontrent en premier lieu les accueillants qui sont là « pour aider, pour discuter et expliquer le fonctionnement de l’association », explique Carole Podymski, accueillante à Grenoble. Un moment calme, un temps d’explication et d’échange autour d’un café afin de rassurer le plus possible des personnes pour qui consulter n’est pas chose facile.

Des thérapeutes humanistes à l’écoute

Bien que les profils soient tous très différents, « nous nous adressons aussi souvent à des gens qui sont extrêmement isolés, pour qui nous sommes parfois le seul lien social », assure Jean Mollon. Dans un cadre intime, confidentiel et strictement anonyme, le thérapeute échangera ainsi pendant 30 à 45 minutes avec la personne. Un moment d’écoute, de partage, de confidence : « On est habitué à tout entendre. On va chercher à comprendre ce qu’ils vivent, le mettre en relief avec leur histoire, les aider à trouver des formes d’action et de soutien pour leur permettre de dépasser leurs difficultés », explique Jean Mollon. Une grande majorité de ces professionnels sont issus de la gestalt thérapie. Cette thérapie humaniste (la seconde la plus pratiquée en France) considère la personne comme acteur du changement et la relation qu’elle a avec son environnement comme un moteur.

Après la consultation, une prise en charge plus importante peut s’avérer nécessaire : « Si une femme victime de violences vient nous voir, nous allons bien sûr lui proposer un soutien thérapeutique mais nous allons aussi lui donner des informations supplémentaires comme l’adresse d’associations spécialisées ou du service social et psychologique du commissariat », explique Florence Lagougine.

Finalement, tous les bénévoles sont « un premier soutien, des passeurs », le point de départ pour beaucoup d’un véritable accompagnement futur. D’autant que la participation financière est libre et que chacun a la possibilité de revenir, ou pas.

Les Psys du Cœur auprès des étudiants pendant la crise sanitaire

Pour l’association, « aller vers » les gens qui n’iraient pas d’eux-mêmes voir un thérapeute est une démarche essentielle.

À Paris, au moment de la crise sanitaire, ces bénévoles sont par exemple partis « au contact direct des étudiants isolés par le confinement, lors des distributions alimentaires ou dans les halls des Crous. Car au-delà du panier alimentaire, il y avait aussi un panier humain à remplir », raconte Florence Lagougine, co-fondatrice des Psys du Cœur.

De la même façon, cette année encore, plusieurs membres de l’association étaient présents au village santé au bassin de la Villette à l’occasion de Paris Plages. « Nous étions en t-shirt, debout, et nous partions à la rencontre des gens en leur demandant tout simplement : Comment ça va ? », poursuit Florence Lagougine. L’idée étant simplement de dialoguer, « d’être humain à être humain ». Ce simple échange, sur un banc public ou en marchant sur les bords des quais pouvant être un véritable soulagement dans les journées difficiles. Pour l’instant, 25 psychothérapeutes nomades cheminent à Paris uniquement. Mais ces sorties hors des cabinets devraient progressivement se généraliser dans les autres villes où l’association répond déjà présente.

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