Quand les sages-femmes voient leurs compétences s’élargir

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Par Benoît Saint-Sever (ANPM-France Mutualité)

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Loin de se cantonner uniquement à la grossesse et à l’accouchement, les sages-femmes jouent un rôle essentiel dans la protection de la santé sexuelle et reproductive des femmes. Et leur domaine de compétence s’étend de plus en plus.

Consultations gynécologiques, suivi des grossesses et du post-partum, contraception, avortement, vaccination… les sages-femmes – appelées aussi maïeuticiennes – s’intéressent à tous les domaines de la sphère gynécologique, de la périnatalité et bien plus encore.

Vacciner les femmes et les mineurs

Ces professionnelles peuvent par exemple prescrire et administrer 19 vaccins aux femmes : rubéole oreillons rougeole (ROR), tétanos, diphtérie, poliomyélite, coqueluche, hépatite A et B, papillomavirus humains, méningocoque de sérogroupe A, B, C, Y et W, varicelle, infections invasives à pneumocoque, fièvre jaune, zona, rage et grippe saisonnière. Depuis mars 2022, elles ont également la possibilité de les prescrire et vacciner les mineurs contre les maladies précédemment citées auxquelles s’ajoutent la tuberculose et les infections invasives à Haemophilus Influenzae de type B.

Proposer un accès plus aisé à l’IVG

Elles peuvent par ailleurs réaliser des interruptions volontaires de grossesse (IVG), par voie médicamenteuse, jusqu’à la fin de la 7e semaine de grossesse, soit 9 semaines après le début des dernières règles. Autorisées temporairement pendant l’épidémie de Covid-19 en 2020, les IVG médicamenteuses réalisées par téléconsultation ont été pérennisées en février 2022.
Au mois de novembre 2022, une expérimentation concernant les IVG chirurgicales, cette fois-ci, a été lancée. Les sages-femmes sont désormais autorisées à les pratiquer dans 18 établissements de santé sélectionnés. Avec cette mesure, l’objectif affiché par le ministère de la Santé est de « soutenir le droit à l’avortement et faciliter concrètement l’accès des femmes à l’interruption volontaire de grossesse, quels que soient leur lieu de domicile et leur situation » mais également d’élargir « le nombre de professionnels susceptibles d’intervenir ». Cette pratique devrait être généralisée courant 2023.

Accompagner les femmes tout au long de leur vie

Compétence encore trop peu connue, les maïeuticiennes sont en mesure de réaliser le suivi gynécologique de prévention auprès de femmes en bonne santé, quel que soit leur âge, qu’elles aient eu ou non des enfants. Quand on sait que, selon un sondage réalisé en septembre 2021 par l’Ifop pour le Conseil national de l’Ordre des sages-femmes, une femme sur six n’a pas de suivi gynécologique, ces professionnelles, présentes sur tout le territoire, jouent un rôle important dans l’accès aux soins. Lors de la consultation, elles pratiquent un examen clinique complet (général et gynécologique), assurent les dépistages (frottis cervico-vaginal), prescrivent des moyens contraceptifs ou des examens complémentaires et adressent, en cas de besoin, la patiente vers un médecin.
Enfin, ces spécialistes accompagnent bien sûr les femmes dans leur projet de conception, tout au long de leur grossesse, lors de l’accouchement et dans les suites de naissance.

La profession en quelques chiffres

Un métier majoritairement féminin
- 23 541 sages-femmes exercent en France.
- 97,4 % sont des femmes.
- 59 % travaillent à l’hôpital, 23 % en libéral, 10 % ont un mode d’exercice mixte et 8 % sont salariées, en centre de protection maternelle et infantile (PMI) par exemple.
- 4 000 étudiants suivent la formation de sage-femme.
… qui fait face à une grave crise
- 55 % des sages-femmes envisagent de quitter la profession.
- 44 % sont en burn-out.
- 27 % des étudiants songent à arrêter leur formation.
- 70 % ont des symptômes dépressifs.
Source : Conseil national de l’ordre des sages-femmes, mai 2022.

Par Benoît Saint-Sever (ANPM-France Mutualité)

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