Les chiffres rapportés par l’Union Française pour la Santé Bucco-dentaire (UFSBD) sont inquiétants : 90 % des personnes en situation de handicap ont des problèmes de gencives contre 35 % dans la population générale. Et le risque de développer une carie est 4 fois plus important lorsqu’il s’agit d’un enfant handicapé. Près d’un demi-million de personnes en situation de handicap n’auraient pas suffisamment accès, voire pas du tout à des soins bucco-dentaires ! Or, comme le rappelle Romain Rousseaux, coordinateur du réseau Rhapsod’if (Réseau Handicap Prévention et Soins Odontologiques D’Ile de France) : « une mauvaise santé bucco-dentaire peut avoir des répercussions majeures sur la santé générale et la qualité de vie du patient ».
L’accessibilité des lieux de soins reste le principal obstacle à la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de handicap : tant au niveau de l’accessibilité physique (pour les personnes en fauteuil notamment), que des difficultés de coopération et de communication, en particulier pour les personnes autistes ou présentant une déficience intellectuelle. En effet, la réalisation de soins dentaires peut parfois créer chez les patients en situation de handicap mental un état de stress profond, pouvant parfois entraîner des réactions agressives.
Concernant l’accessibilité physique, l’Ordre national des chirurgiens-dentistes rappelle que la loi du 11 février 2005 oblige les professionnels de santé à rendre leur cabinet ou établissement accessible à toute personne présentant un handicap, quel que soit son degré (moteur, sensoriel, mental…). De plus, depuis le 30 septembre 2017, le cabinet dentaire doit élaborer et mettre à disposition du public un registre public d’accessibilité (RPA) afin d’informer sa clientèle sur son degré d’accessibilité. « Il doit être consultable sur place au principal point d’accueil du cabinet sous format papier ou sous format dématérialisé. À titre alternatif, si le cabinet dispose d’un site internet, il peut présenter ce registre, dans une rubrique dédiée », précise l’Ordre.
Le second obstacle majeur à l’accès aux soins dentaires vient de certains praticiens ne voulant pas recevoir de patients handicapés, en particulier ceux souffrant de déficiences mentales. D’autres reconnaissent appréhension et difficultés. « Face à une personne handicapée, il faut s’adapter, modifier nos positions de travail, ajuster notre emploi du temps, prendre plus de temps au départ…, confirme le Dr Hélène Buraschi, chirurgien-dentiste à Paris et membre de l’association Rhapsod’if. Il y a aussi une peur du handicap, et de l’inconnu qui peut nous empêcher de nous lancer au départ. Par ailleurs, peu de dentistes veulent soigner les patients porteurs de handicap alors qu’ils sont très sujets aux problèmes bucco-dentaires ». Il est important de créer un climat de confiance entre le dentiste et son patient. « Les premières séances sont parfois plus longues et plus complexes que des consultations classiques et les soins ne pas toujours possibles, constate la praticienne. Pourtant, ces consultations « d’habituation » sont fondamentales dans la prise en charge ». Pour pallier ces séances sans soins, des associations comme Rhapsod’if proposent à ses chirurgiens-dentistes partenaires des indemnités compensatrices de perte de revenu.
Face à un manque de confiance et d’expérience de certains praticiens, la formation semble la solution adaptée. « Sans formation spécifique, les dentistes ne se sentent souvent pas armés pour affronter cette situation et préfèrent orienter les patients vers d’autres structures de soin (cliniques ou hôpitaux), où les délais sont longs, les places comptées et l’accessibilité compliquée », poursuit Romain Rousseaux. Dans ce cadre, Rhapsod’if leur propose des formations. « J’ai pu soigner des patients porteurs de handicap et c’est généralement une grande satisfaction, une fois leur confiance gagnée. Cela permet de vivre de nouvelles expériences et de donner du sens à son exercice tout en répondant à un besoin de santé publique », assure le Dr Buraschi.
Même initiative du côté du réseau Handident qui développe des formations et un réseau de cabinets dentaires offrant une prise en charge buccodentaire adaptée à la personne handicapée. Et pour accompagner les professionnels de santé, la SOHDEV (Santé Orale et Handicap Dépendance et Vulnérabilité) a également lancé un guide de recommandations réunissant des protocoles d’hygiène bucco-dentaire pour les aider à choisir et à appliquer des gestes techniques conformes et efficaces, adaptés aux besoins de la personne en situation de handicap.
Depuis de nombreuses années, l’UFSBD s’engage auprès des personnes handicapées et de leurs familles en proposant des programmes de prévention bucco-dentaire. L’association a également participé à la création de fiches, disponibles en ligne, destinées à faciliter la communication patient /praticien. De plus, son guide « Tous mobilisés pour la santé bucco-dentaire des personnes en situation de handicap », entend rappeler l’importance de la prévention.
L’Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales, et de leurs amis (Unapei) a également lancé un guide pratique d’hygiène et de soins bucco-dentaires. Le site Réseau Lucioles propose par exemple une rubrique sur l’hygiène dentaire avec des astuces insufflées par les parents. Le site Hizy donne des conseils concernant la visite chez le dentiste notamment pour les enfants autistes.
En parallèle, plusieurs organismes en France (Rhapsod’If, Handident…) œuvrent à réduire les inégalités et les difficultés en matière d’accès aux soins bucco-dentaires en orientant les patients vers des professionnels partenaires. Santé Orale et Soins Spécifiques (SOSS) propose une carte de ces réseaux de santé bucco-dentaire en France sur son site.
Cherche dentiste rive sud pour personne épileptiques et trouble d anxiété général
ma fille est trisomique tous les 6 mois elle consulte son dentiste, cela dure 10 voir 15 minutes pour un contrôle des dents + détartrage je trouve abuser de prendre 100 euros en plus des soins!!!
Et nous sommes en 2021!
Resterait à savoir ce qu’il en serait des personnes âgées, en situation réelle!
Merci pour l’Essentiel!
Savez-vous que le dentiste soignant une personne en situation de handicap peut facturer 100€ , cent euros, en plus du prix de la consultation et REMBOURSE par la sécu, pour le défrayer du temps supplémentaire passé?
Il faut lui fournir les justificatifs d’AAH ou invalidité, PCH, etc….
Il a les conditions et la liste des pièces à lui fournir , et doit remplir un imprimé spécial.
De quoi inciter à prendre en charge quelques personnes en situation de handicap.
Si chaque dentiste en prenait quelques uns de façon adaptée, il n’y aurait plus de probleme.