Plus de médecins en France, mais moins de généralistes

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Par Cassandra Poirier

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© AJ_Watt / Getty Images

Il y a toujours plus de médecins en France, mais le nombre de généralistes stagne. C’est le constat qui est fait par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) qui publiait, le 3 mai 2018, deux nouvelles études sur les professionnels de santé.

10 000 médecins de plus en six ans

Au premier janvier 2018, la France comptait 226 000 médecins en activité, soit 10 000 de plus qu’en 2012. C’est ce que révèle une étude de la DREES sur la démographie des médecins en 2018*. L’effectif a ainsi progressé de 4,5 % en six ans. Et parmi les hausses les plus dynamiques : les médecins hospitaliers et les spécialistes. Quelles sont les spécialités les plus représentées ? La psychiatrie, l’anesthésie-réanimation, le radiodiagnostic et l’imagerie médicale sont en haut de la liste, au détriment de la médecine générale.

* « 10 000 médecins de plus depuis 2012 », Etudes et Résultats n°1061, DREES, mai 2018.

 

Les médecins en 2018

45 % sont des médecins généralistes et 57 % des médecins sont des libéraux.
1 médecin sur 2 a plus de 55 ans et 46 % sont des femmes.

 

Le nombre de médecins généralistes stagne

Même si le nombre de médecins en France demeure en hausse, le nombre de médecins généralistes, quant à lui, stagne. Ainsi, si le nombre de médecins spécialistes a augmenté de près de 8 %, la tendance s’inverse lorsqu’il s’agit des généralistes libéraux, dont les effectifs sont en recul de 2 %.

Cela impacte-t-il l’accès aux soins ? La répartition des professionnels de santé et l’accessibilité aux médecins généralistes ont également été étudiées par la DREES. Et un constat demeure : la répartition des inégalités entre les départements ne s’est pas aggravée depuis les années 1980. On note que plus de 8 Français sur 10 ont un généraliste dans leur commune et moins de 0,1 % de la population doit faire plus de 20 minutes en voiture pour en trouver un.

Les communes les plus affectées par le manque de généralistes sont les communes rurales et celles situées en périphérie des grands pôles. Parmi les régions les plus touchées, le Centre – Val de Loire, la Bourgogne Franche-Comté et l’Auvergne-Rhône-Alpes.

 

A lire aussi : Où se situent les déserts médicaux français ?

Quels sont les territoires « potentiellement en danger » en matière d’accès aux soins ?

 

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En 2016, la DREES estimait à 8,6 % la population vivant dans une commune sous-dense en médecins généralistes, soit avec un accès à 2,5 consultations ou moins par an et par habitant.

Communes sous-denses en médecins généralistes en 2016

 

Et dans les années à venir ?

Selon l’outil de projection des données présentées par la DREES, la tendance devrait se maintenir. En prenant en compte différents paramètres dont le numerus clausus*, l’âge de cessation d’activité et le flux de diplômés étrangers, il est possible d’envisager plusieurs scénarios jusqu’en 2040. Vraisemblablement, le nombre de médecins devrait continuer de croître, alors que la densité en médecins généralistes devrait, quant à elle, stagner encore quelques années.

* Nombre fixe d'étudiants admis dans certains cursus chaque année, principalement dans les professions de santé qui sont réglementées.

 

Combien d’infirmiers en 2040 ?

La France compte 600 000 infirmiers en activité avec une forte progression depuis 15 ans (+3 %). Elle constitue donc la profession de santé avec le plus grand effectif. Selon le scénario tendanciel étudié par la DREES, le nombre d’infirmiers augmenterait de 53 % entre 2014 et 2040, pour atteindre le nombre de 881 000*. Compte tenu du vieillissement de la population, la hausse des effectifs répondrait aux besoins de soins grandissant dans une proportion comparable.

 

* « 53% d’infirmiers en plus entre 2014 et 2040, une forte hausse qui répond à la demande de soins », Etudes et Résultats n°1062, DREES, mai 2018.

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