« France Assos Santé est le pilier de la démocratie en santé »

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Par Cécile Fratellini

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Le rôle du patient dans le système de santé mais également des associations qui le représentent… Gérard Raymond, nouveau président de France Assos Santé, nous donne son point de vue sur ces questions d’actualité.

Comment, selon vous, le patient peut-il être partenaire des professionnels de santé ?

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Gérard Raymond – crédit Vincent Macher

Gérard Raymond : La plus belle découverte des 15 dernières années, c’est la découverte du patient. Cela fait rire tout le monde quand je le dis ! Mais c’est pourtant vrai. Avant, le médecin prescrivait et le patient observait. Aujourd’hui, le patient s'intéresse à sa maladie et veut être acteur de sa santé. Si le patient devient acteur, cela donne de meilleurs résultats que s’il reste dans l’ignorance et la passivité. Chacun doit devenir responsable de son capital santé, que ce soit pour gérer sa pathologie chronique ou pour développer la prévention.

Pour les pathologies chroniques, d’un côté on a le patient qui connaît sa maladie et son projet de vie et qui a une expertise profane. De l’autre, on a les équipes de professionnels de santé qui ont une expertise scientifique. Et c’est cet échange d’expertises qui doit conduire à l’amélioration de la qualité de vie de la personne.

Un colloque sur le patient et l’innovation

Hospi Grand Ouest et le Groupe VYV organise un colloque à Rennes le 19 septembre sur « le patient au cœur de l’innovation ». « Mieux informé, plus vigilant et soucieux de son bien-être, le patient du XXIe siècle se révèle de plus en plus exigeant à l'égard de l’offre de soins et du respect de son autonomie et de ses droits. Son engagement dans des missions, non seulement représentatives, mais aussi opérationnelles (patient expert, patient ressource, patient traceur) est la preuve d’une réelle évolution de son positionnement dans l’environnement sanitaire », explique Gwénolée Abalain, directrice générale d’Hospi Grand Ouest.

Des professionnels de santé, des patients et leurs représentants (dont Gérard Raymond) participeront à cette journée de débats et de partages d’expériences.

Que pensez-vous du développement des patients experts ?

G.R. : Un patient expert doit avoir été formé à l’écoute et à l’accompagnement d’un autre patient. Ce n’est pas un auxiliaire de soins. Il n’a pas à commenter une ordonnance ou la pertinence d’un traitement. Il est là pour aider la personne à trouver son chemin. Il lui apporte une bienveillance, un soutien dans un projet de vie qui est parfois difficile à réaliser avec la maladie.

Ce patient expert doit être formé et issu d’une structure associative afin de représenter un collectif. Il est là pour répondre aux questions qui préoccupent le patient dans sa vie de citoyen : « Est-ce que je vais conserver mon permis avec telle ou telle maladie ? », « Quelles sont les démarches à faire si je veux emprunter ? »… Ce sont des questions qui peuvent être abordées avec un patient expert et qui ne le sont pas avec un professionnel de santé. Cette expertise doit être mise au service de la communauté, ce n’est pas une expertise personnelle.

Vous êtes le nouveau président de France Assos Santé. Quel est le rôle de cette structure ?

G.R. : France Assos Santé regroupe 79 associations. C’est la reconnaissance par la loi et par la représentation publique de structures agréées du système de santé pour défendre ou représenter les usagers. Nous sommes force de proposition, parfois de contestation, pour améliorer notre système de santé. Nous participons aux instances de gouvernance ou d’amélioration de la qualité des soins. Nous apportons notre touche de réalisme. Nous déposons des amendements aux projets de loi afin de faire progresser la démocratie en santé.

Dans les établissements de santé, nous avons des représentants au sein des commissions des usagers afin de faire entendre la voix des patients. France Assos Santé, c’est le pilier de la démocratie en santé.

Est-ce facile de fédérer autant d’associations ?

G.R. : Il ne faut pas être sur le consensus mais arriver à un consentement de bienveillance. On peut se retrouver sur de véritables stratégies politiques comme l’amélioration de la qualité de vie, la prévention… Chaque association garde sa spécificité pour défendre ses droits et ses missions. France Assos Santé a pour objectif d’être force de propositions à l’amélioration de notre système de santé et d’être dans l’avenir une force d’évaluation de notre système de santé. L’évaluation de la qualité ne peut se faire que par et pour le patient.

Un numéro pour répondre aux questions de droit de la santé

« Comment dois-je procéder pour avoir accès à mon dossier médical ? », « Quelles sont les conditions pour avoir droit à l’aide à la complémentaire santé ? »… Ce sont quelques-unes des questions auxquelles Santé Info Droits peut répondre. Cette ligne d’informations juridiques et sociales (01 53 62 40 30) a été créée par le Collectif Interassociatif sur la santé (CISS) devenu depuis France Assos Santé. « Nous souhaitons aller encore plus loin en créant une plate-forme citoyenne pour recueillir les attentes et les besoins du patient. Nous devons être en capacité de faire des études qualitatives, sur les attentes, les besoins du patient et sur l’évaluation de notre système de santé, en résumé d’être un véritable acteur », précise Gérard Raymond, président de France Assos Santé.

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