Huit questions sur l'IVG

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Par Isabelle Blin

Temps de lecture estimé 4 minute(s)

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En 2016, près de 211 000 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été réalisées en France. Quelles sont les méthodes utilisées ? Combien ça coûte ? Quel est le délai légal ? Tour d’horizon en huit questions.

1. Jusqu’à quel terme peut-on pratiquer une IVG ?

Une IVG peut être pratiquée jusqu’à la fin de la douzième semaine de grossesse, c’est-à-dire avant la fin de la quatorzième semaine après le début des dernières règles. L’IVG ne peut être réalisée que par un médecin ou une sage-femme après deux consultations médicales.

2. Comment une jeune femme mineure peut-elle demander une IVG ?

Une mineure doit demander, elle-même, cette intervention, à un médecin. Elle peut le faire sans ses parents, si elle souhaite garder la confidentialité. Elle doit alors se faire accompagner par une personne majeure de son choix. Cet adulte référent peut être un proche ou un membre de l’équipe médicale. Son rôle est d’apporter une aide morale, une écoute, et éventuellement une présence au moment de l’hospitalisation.

3. Comment se passe la première consultation ?

La première consultation a lieu dans un centre hospitalier, chez un médecin libéral (généraliste ou gynécologue), une sage-femme ou dans un centre de planification. Elle comporte un entretien, un examen général et un examen gynécologique. L’objectif de cette consultation est d’informer et d’aider la patiente. Les techniques d’IVG, les questions sur la contraception et le dépistage des infections sexuellement transmissibles sont abordées au cours de l'entretien. A la fin, le médecin ou la sage-femme délivre une attestation de consultation médicale.

4. À quoi sert la deuxième consultation ?

La seconde consultation a lieu habituellement avec le médecin ou la sage-femme qui va pratiquer l’IVG. Ce nouvel entretien doit permettre de répondre aux dernières interrogations, de choisir en connaissance de cause la méthode d'avortement (médicamenteuse ou chirurgicale) que l'on souhaite, de fixer la date et le lieu de l'intervention. C'est au cours de cette consultation que la patiente confirme par écrit sa demande d'avortement et qu'elle donne son consentemenet au médecin ou à la sage-femme.

5. Quelles sont les méthodes d’IVG ?

Il existe deux techniques d’IVG : la technique médicamenteuse et la méthode chirurgicale qui toutes deux peuvent être pratiquées jusqu'à la fin de la douzième semaine de grossesse, en bénéficiant d'une analgésie proportionnelle à la douleur
La technique médicamenteuse consiste à prendre deux médicaments en comprimés. Le premier prépare le col et le rend plus facile à dilater, le second provoque les contractions et l’expulsion de l’embryon quelques heures plus tard.

La méthode chirurgicale se déroule par aspiration, en une dizaine de minutes sous anesthésie générale ou locale. Dans la plupart des cas, la patiente ne restera à l'hôpital (ou la clinique) que quelques heures.

6. Combien coûte une IVG ?

Depuis le 1er avril 2016, tous les actes nécessaires pour une IVG sont remboursés à 100 %. Le tarif d’une IVG est un forfait qui ne peut en aucun cas être dépassé (rubrique « Pour en savoir plus »). Il varie pour une IVG chirurgicale, de 500,14 € à 664,05 € en fonction de l’établissement de santé (hôpital ou clinique), du type d’anesthésie (locale ou générale) et de la durée de l’hospitalisation.

L’IVG médicamenteuse en médecine de ville (ou centre de planification) comprend une consultation médicale de remise de consentement, deux consultations médicales de prise de médicaments et une éventuelle injection d’anticorps anti-D pour les femmes dont le rhésus sanguin est Rh-négatif. Chacune de ces étapes est facturée sous forme de forfait entre 187,92 € et 193,16 €. Si elle est réalisée dans un établissement de santé public, le forfait est de 282,91 €.

Dans tous les cas, les jeunes filles mineures non émancipées sans consentement parental sont dispensées d’avance de frais tous comme les femmes bénéficiant de la CMU.

7. L’IVG peut-elle entraîner des complications ?

Les complications de l’IVG sont rares mais elles existent, notamment les infections lors des IVG chirurgicales. L’IVG médicamenteuse peut provoquer des saignements importants et/ou qui se prolongent quelques jours. Le risque d’échec de cette méthode est de 5 %. Il peut alors être nécessaire de la compléter par une aspiration chirurgicale.

8. Que se passe-t-il après une IVG ?

La loi prévoit une consultation de contrôle dans les 14 à 21 jours qui suivent l’interruption de grossesse. Cette consultation est l’occasion de s’assurer que l’expulsion a été complète et de détecter d’éventuelles complications (saignements abondants, douleurs importantes…) et de proposer un moyen contraceptif adapté à la situation de la patiente. L’entretien qui l’accompagne permet de détecter de possibles répercussions psychiques et de proposer une rencontre avec un psychologue.

Pour en savoir plus

  • Aide avortement au 0 800 08 11 11 (Numéro anonyme et gratuit)
  • Le livre L’IVG d’Israël Nisand, Luisa Araujo-Attali et Anne-Laure Schillinger-Decker, collection « Que sais-je », publié en 2012 (128 pages, 9,20€).
  • Le site Info-ado permet aux adolescents de poser des questions via un pseudo à des professionnels de santé (gynécologues, médecins…).
  • Le site du Planning familial permet d’en savoir plus sur l’IVG et de trouver l’adresse du centre le plus proche de son domicile.
  • Toutes les adresses par département des centres de planification ou d’éducation familiale.
  • Dans l’Union européenne, la législation sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) diffère d’un pays à l’autre.
  • Arrêté du 26 février 2016 relatif aux forfaits afférents à l'interruption volontaire de grossesse.

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