Comment payer la maison de retraite ?

Publié le

Par Aurélia Descamps

Temps de lecture estimé 4 minute(s)

Illustration
© Getty Images / RadiusImages

Les revenus d’une personne âgée ne suffisent pas toujours à financer sa prise en charge en maison de retraite. Mais des aides nationales et départementales permettent d’alléger la facture.

Alors que la pension de retraite moyenne s’établit à 1 282 euros* par mois, un séjour en maison de retraite médicalisée coûte 1 900 euros** (pour les personnes les plus autonomes). Les prix pratiqués sont propres à chaque établissement. L’essentiel de la facture correspond au coût de l’hébergement (chambre, restauration, électricité…), auxquels s’ajoutent les frais liés à la prise en charge de la dépendance (aide aux actes de la vie courante, présence soignante continue…).

Le degré d’autonomie de la personne âgée est déterminé à partir d’une grille composée de six niveaux : du GIR 1*** (confinée au lit ou au fauteuil) au GIR 6 (indépendante pour les gestes essentiels et ordinaires de la vie quotidienne).

 

APA et aides au logement

Attribuée par le conseil général, l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) permet de compenser partiellement le tarif « dépendance ». Elle peut être octroyée aux plus de 60 ans, résidant en France et titulaires d’un titre de séjour en cours de validité s’ils sont étrangers.

Autre condition ? Être classé en GIR 1, 2, 3 ou 4 par le médecin de l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), l’autre nom de la maison de retraite médicalisée. L’APA est particulièrement avantageuse pour les allocataires dont le revenu est inférieur à 2 437,81 euros par mois (au 1er avril 2014). Pour les usagers plus aisés, la participation est plus importante.

En complément, les aides des caisses d’allocations familiales (CAF) permettent de couvrir en partie le coût de l’hébergement : l’allocation de logement à caractère social (ALS) et l’aide personnalisée au logement (APL) sont délivrées sous condition de ressources. Leur montant est fonction des moyens du résident mais aussi du coût de l’hébergement, et l’APL n’est mobilisable que dans les Ehpad conventionnés à ce titre, soit environ un sur deux*.

 

Aide sociale départementale

Les EHPAD sont également plus de 80 %* à être habilités à recevoir des bénéficiaires de ce qu’on appelle l’aide sociale à l’hébergement. Il s’agit d’une participation du département accordée aux individus qui ne disposent pas de moyens suffisants pour acquitter les dépenses restant à leur charge.

Les conditions de résidence et de nationalité sont les mêmes que pour l’APA et l’intéressé doit être âgé de plus de 65 ans (s’il est reconnu inapte au travail, la limite est abaissée à 60 ans). Cependant, il ne s’agit que d’une avance du conseil général, récupérable du vivant de l’usager, si sa situation s’améliore, ou lors de sa succession.

En outre, elle n’intervient qu’en complément de l’apport financier du conjoint, mais aussi des enfants (voire des petits-enfants), qui sont tenus de soutenir matériellement la personne âgée qui ne peut pas subvenir seule à ses besoins, au titre de « l’obligation alimentaire ».

 

Ressources et avantages fiscaux

Pour mesurer ses capacités de financement, il est nécessaire de passer en revue l’ensemble des ressources du résident (pension de retraite, épargne…). On peut également s’intéresser aux biens immobiliers qui pourraient être mis en vente, aux possibilités de participation volontaire des proches, ainsi qu’aux avantages fiscaux existants.

Ainsi, la personne âgée peut profiter d’une réduction d’impôts égale à 25 % (dans la limite de 10 000 euros) des sommes payées au titre de la dépendance et de l’hébergement. De leur côté, les obligés alimentaires (enfants, petits-enfants…) ont la possibilité, sous certaines conditions, de déduire de leur revenu imposable les pensions versées. Elles devront alors être déclarées par le bénéficiaire.

 

Tarif moyen mensuel d'un séjour en Ehpad

Attention : il s'agit du montant de la facture mensuelle, avant déduction des aides.

En euros, TVA incluse**

Ehpad habilité à l'aide sociale Ehpad non habilité à l'aide sociale
Dépendance forte (GIR 1-2) 2 160 2 750
Dépendance moyenne (GIR 3-4) 1 945 2 530
Dépendance faible (GIR 5-6) 1 725 2 315

 

* Données 2012 (publiées en 2015) de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).
** Données 2011 (publiées en 2014) de la Drees.
*** « Groupe iso-ressources » : les six GIR sont des groupes de « niveau », dans lequel sont classées – après évaluation à partir d’une grille nationale – les personnes présentant un degré de dépendance équivalent. En savoir plus sur Service Public.

 

Pour en savoir plus

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Tous les champs sont obligatoires.

Ce site utilise un système anti- spams pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

A découvrir

  • Accès aux soins

    Les sites santé de référence

    Face à la multiplication des sites santé, pas toujours facile de s'y retrouver quand on veut compléter les informations ...

  • Droits et démarches

    Hôpital et droits des patients

    À l’hôpital, en tant que patient et usager vous avez des droits et les moyens de les défendre. Plusieurs organismes peuvent...