Toujours plus de médecins mais une répartition inégale

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Les médecins sont de moins en moins nombreux, seule la campagne est touchée par le manque de professionnels de santé… Ce sont quelques-unes des idées reçues mises à mal par la publication récente de l’Atlas sur la Démographie médicale. Explications.

Toujours plus de médecins mais une répartition inégale

La France n’a jamais compté autant de médecins : 281 087 sont inscrits au tableau de l’Ordre au 1er janvier 2015. Mais parmi eux, seulement 198 365 exercent une activité régulière. Et le nombre de médecins retraités est en constante augmentation : + 75,1 % ces neuf dernières années tandis que le nombre d’actifs n’a augmenté, sur la même période, que de 1,2 %.

 

Diminution en Île-de-France

Conséquence directe : certains territoires manquent de médecins. Et cela ne concerne pas exclusivement le milieu rural. Ainsi, entre 2007 et 2015, l’Île-de-France recense une diminution de 6 % des médecins en activité régulière, alors que les Pays-de-la-Loire comptabilisent une hausse de 6 %. D’autres régions connaissent des diminutions d’effectifs depuis 2007 : Bourgogne, Centre, Champagne-Ardenne, Limousin, Midi-Pyrénées, PACA, Picardie. D’autres sont en augmentation : Alsace, Aquitaine, Bretagne, Basse-Normandie, Corse, Franche-Comté, Languedoc-Roussillon, Nord-Pas-de-Calais et Rhône-Alpes.

Quatre régions voient leurs effectifs stabilisés : Auvergne, Lorraine, Haute-Normandie et Poitou-Charentes. À l’intérieur de ces régions, la situation varie selon les départements évidemment. Quand en Loire-Atlantique, on compte 306,3 médecins pour 100 000 habitants, en Mayenne, seulement 175,3 pour 100 000 habitants.

 

Maisons de santé

Comment faire face à ces problèmes de démographie médicale ? Les maisons de santé qui réunissent autour d’un projet commun des médecins et des professionnels de santé (kinésithérapeutes, infirmiers…) peuvent être une réponse. En constante augmentation (près de 1 000 devraient être ouvertes à la fin de l’année contre 240 en 2013), ces maisons attirent des professionnels de santé qui ne souhaitent plus travailler de manière isolée.

Autre solution : le contrat d’engagement de service public. Mis en place par le ministère de la Santé, il a pour objectif de fidéliser les jeunes médecins dans des spécialités et des lieux d’exercice fragiles.

Une allocation mensuelle de 1 200 € est proposée aux étudiants et aux internes en médecine. En échange, ils s’engagent (deux ans minimum) à choisir une spécialité moins représentée ou à s’installer dans une zone où la continuité des soins est menacée.

 

« Généraliste dating »

À ces solutions classiques, s’ajoutent des initiatives originales mises en place dans certaines régions. Ainsi en Bretagne le premier « généraliste dating » a réuni près de 150 personnes à Rennes en juin dernier. Objectif : mettre en relation des futurs médecins généralistes et des professionnels de santé déjà installés dans la région. Un deuxième sera organisé à Brest le 8 octobre prochain. Autre exemple en Saône-et-Loire où le Département a lancé en mars 2013 le dispositif Installeunmedecin.com. Avec toujours un même objectif : inciter les professionnels de santé à s’installer dans le département, en proposant des mesures financières adaptées (chèque à l’installation, bourse d’études…).

Dans l’Allier, le conseil départemental a mis en place depuis 2006, le dispositif Wanted. Les étudiants de 3e cycle peuvent ainsi bénéficier d’une bourse d’études s’ils s’engagent à s’installer dans une zone déficitaire en offres de soins. Autant d’initiatives bienvenues quand on sait qu’il est fort probable que les effectifs vont encore diminuer d’ici à 2025.

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Pour en savoir plus

  • Cécile Fratellini
  • Crédit photo : DR

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