Pour la troisième fois, l’UFC-Que choisir met à disposition des internautes une carte interactive de la qualité de l’eau du robinet. Pesticides, nitrates et contaminations bactériennes y sont notamment passés au crible.
Cette carte compile des résultats d’analyses d’eau du robinet effectuées entre février 2014 et août 2016 dans certaines communes de France métropolitaine. Elle propose un classement de ces eaux basé sur le respect des normes de qualité en vigueur. Et le constat est globalement très positif. « L’eau du robinet est de très bonne qualité pour près de 96 % des consommateurs, tout au long de l’année », souligne Olivier Andrault, chargé de mission Alimentation et agriculture au sein de l’association UFC-Que-Choisir.
Pour l’association, il vaut donc mieux consommer l’eau du robinet que l’eau en bouteille, plus chère, plus polluante (transport + emballages). D’autant plus que certaines eaux minérales ne sont pas forcément à recommander pour une consommation quotidienne. Certaines sont, en effet, trop chargées en minéraux (sulfates, magnésium…), ce qui peut causer des problèmes de santé sur le long terme.
Si vous souhaitez cependant consommer de l’eau en bouteille de façon régulière, fiez-vous aux mentions comme « eau pour biberon » ou « convient à l’hydratation des bébés qui indiquent qu’une eau en bouteille ne présente pas de risques pour la santé.
Malgré ces bons résultats, l’association note que, pour 2,8 millions d’habitants, la qualité de l’eau du robinet n’est pas toujours au rendez-vous. En cause ? La présence de nitrates et de pesticides dans les secteurs agricoles. Les contaminations bactériennes en zones rurales et montagneuses et de très rares contaminations radiologiques liées à la nature géologique des terrains traversés par les eaux avant leur captage.
« Ces contaminations sont, cependant, très majoritairement ponctuelles », souligne Brigitte Yvon, responsable du service santé-environnement à la délégation départementale du Finistère de l’Agence régionale de santé (ARS) de Bretagne. Des pollutions aux métaux (plomb, cuivre et nickel) et au chlorure de vinyle sont également retrouvées. Pas d’inquiétudes, cependant : la présence de ces éléments dans l’eau ne signifie en aucun cas que l’ensemble du réseau de votre commune est touché. Seuls le ou les quelques logements concernés par la présence de canalisation susceptibles de relarguer ces éléments dans l’eau sont concernés.
« La non-conformité en pesticides ne signifie pas que l’eau soit dangereuse pour la santé car les normes réglementaires sont établies avec une grande marge de précaution par rapport à la santé », souligne Olivier Andrault. Des teneurs excessives en nitrates peuvent, en revanche, créer une maladie appelée méthémoglobinémie (ou syndrome du bébé bleu) chez le nourrisson. Il est donc recommandé de préférer l’eau en bouteille pour les bébés.
Les contaminations bactériennes, quant à elles, peuvent provoquer des troubles gastro-intestinaux, généralement sans gravité. Quant aux intoxications au plomb, elles peuvent engendrer le saturnisme, particulièrement préoccupant pour l’enfant et la femme enceinte. Pour autant, selon le ministère de la santé, l’ingestion d’eau contaminée par du plomb conduit rarement à des cas de saturnisme. Pour le chlorure de vinyle, « les pathologies provoquées par ce polluant n’ont jamais été rapportées pour une exposition via l’eau du robinet, mais uniquement chez les personnes exposées en milieu industriel », souligne Brigitte Yvon.
En règle générale, après quelques jours d’absence, mieux vaut donc faire couler l’eau du robinet quelques secondes avant de la boire pour éliminer ces éléments indésirables.
À noter : dans certaines communes, des fontaines ou robinets d’eau sont accessibles au public en extérieur. En l’absence de panneau indiquant que l’eau est potable, évitez de la boire.