Diabète : des innovations pour les patients

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Par Pauline Hervé

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Nouveaux traitements, matériel plus autonome : la dernière décennie a permis d’énormes progrès pour faciliter la vie des 4,5 millions de Français atteints de diabète. Et l’avenir est prometteur avec notamment le « pancréas artificiel » et de nouvelles pistes de médicaments.

Longtemps, vivre avec le diabète a signifié mesurer sa glycémie par des piqûres quotidiennes au bout des doigts, ainsi qu’une ou plusieurs injections d’insuline. Mais récemment, de nouvelles technologies et médicaments, désormais remboursés par l’Assurance maladie, ont changé le quotidien d’une partie des 4,5 millions de diabétiques français (surtout ceux touchés par le diabète de type 1).

De nouveaux médicaments contre le diabète

Côté médicaments, au début du XXe siècle, les injections d’insuline ont été le premier traitement contre le diabète. Ces injections remplacent l’insuline que le pancréas du diabétique ne produit plus et qui permet de réguler le taux de sucre dans le sang.

« On sait maintenant que le pancréas n’est qu’un "intermédiaire" dans un fonctionnement plus global qui permet au corps de réguler la glycémie », explique le professeur Michel Pinget, diabétologue et fondateur du Centre européen d’études sur le diabète (CEED). Le pancréas reçoit, sous forme d’hormones, des « messages » envoyés par le cerveau mais aussi par l’intestin, les muscles, pour lui commander de sécréter de l’insuline.

« Les meilleurs médicaments dont on dispose aujourd’hui contre le diabète remplacent ces hormones que l’intestin sécrète naturellement », souligne-t-il. Ces antidiabétiques sont autorisés et remboursés depuis 2017 en France et « sont bénéfiques également contre le diabète de type 2 », ajoute Michel Pinget. Ainsi, la liraglutide réduit de près de 40 % le risque de mortalité cardiovasculaire chez les malades après cinq ans de traitement par rapport aux médicaments classiques.

Bientôt de l’insuline par voie orale ?

L’avenir ? Il réside ainsi « dans le fait de trouver dans d’autres organes, comme les muscles, les signaux envoyés au pancréas et de les amplifier », affirme le professeur Michel Pinget, spécialiste du diabète. Il évoque également la glifozine, molécule non encore autorisée en France, qui permet d’éliminer par l’urine le sucre présent en trop grande quantité dans l’organisme.

Enfin, des chercheurs américains planchent actuellement sur une insuline administrée par voie orale (sous forme de pilule) plutôt qu’en injection.

Pompe à insuline et capteur de glycémie

Le matériel technique pour vivre avec le diabète a fait ces dernières années un vrai bond en avant avec l’apparition de pompes à insuline et de capteurs de glycémie en continu. Le capteur de glycémie, comme un patch porté en continu sur la peau, s’installe une fois tous les six à quatorze jours seulement. Un vrai soulagement pour mener une vie plus normale. Même principe pour la pompe à insuline qui, changée tous les trois jours, vient remplacer les injections quotidiennes. « Une vraie révolution », comme la qualifie Anne, jeune Youtubeuse diabétique.

En outre, des dizaines d’applications pour smartphones sont désormais disponibles pour gérer son quotidien : alimentation, activité physique…

Le « pancréas artificiel »

Sous peu, avec le « pancréas artificiel », actuellement en test clinique, c’est un pas de plus qui sera fait. Ce système n’est pas un organe artificiel mais consiste en un capteur de glycémie couplé à une pompe à insuline et à un smartphone. Dans celui-ci, un calculateur basé sur des algorithmes ajuste au mieux et en direct les injections d’insuline en fonction du taux de glycémie. Un vrai avantage, par exemple, pour les plus jeunes enfants dont les taux varient beaucoup.

Les espoirs de l’intelligence artificielle

Et ce n’est pas fini. Car les start-up et entreprises sont très intéressées par le marché mondial que représentent les 425 millions de diabétiques. Apple par exemple s’apprête ainsi à installer dans sa montre connectée un capteur de glycémie en contact avec la peau.

Selon une étude récente, l’intelligence artificielle et le « Big Data » joueront un rôle important dans le traitement du diabète grâce à leurs capacités de calcul et de prédiction qui permettent d’ajuster au mieux l’insuline.

Les grands types de diabète

On distingue deux principaux types de diabète :

  • celui de type 1 (insulinodépendant) touche environ 6 % des malades. Il est découvert essentiellement chez les enfants et les jeunes. Son premier (et seul) traitement est l’insuline que le corps ne produit plus du tout. Ses causes ne sont pas connues.
  • celui de type 2 concerne 92 % des malades et apparaît à l’âge adulte. Il est lié en partie au surpoids et au manque d’activité physique, et en partie à un facteur génétique. Pour pallier un manque d’insuline (par inefficacité ou carence partielle), il est d’abord traité par des règles hygiénodiététiques, puis des médicaments et de l’insuline si cela devient nécessaire.

Les 2 % restants correspondent à d’autres formes de diabète comme le diabète gestationnel.

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