E-santé : Meyko prend soin des enfants asthmatiques

Publié le , actualisé le

Par Angélique Pineau

Temps de lecture estimé 4 minute(s)

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© DR Meyko, vidéo : Angélique Pineau

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[VIDÉO] Créé par une start-up nantaise, Meyko est un compagnon connecté pour les enfants asthmatiques. Il les aide à bien suivre leur traitement, avec la complicité des parents.

Sandrine Bender et Alizée Gottardo se rencontrent, fin 2015, pendant leur cursus à Nantes. À l’occasion d’une formation dédiée aux objets connectés. Sandrine étudie pour devenir designer, spécialisée en santé, et Alizée pour être ingénieure et se consacrer à l’expérience utilisateur. De leur rencontre est née l’idée de créer Meyko : une solution ludique pour rappeler aux enfants asthmatiques de prendre leur traitement. Un compagnon connecté que les parents peuvent programmer à distance depuis une application. Il est triste quand il est l’heure de prendre son médicament et il sourit de nouveau quand celui-ci est pris.

Pour Sandrine, l’idée de Meyko vient également de sa propre histoire :

« Je suis moi-même asthmatique et l’asthme est la première maladie chronique chez l’enfant. J’ai aussi grandi dans une famille de médecins. C’est ce qui m’a donné envie d’améliorer le suivi des traitements en général et de celui-ci en particulier. Et d’être utile, de prendre soin des autres. »

Un objet pensé avec les patients et les médecins

Pendant leur formation, Sandrine Bender et Alizée Gottardo commencent à travailler sur le projet de ce personnage connecté qui deviendra Meyko. Puis, à l’issue, elles décident de s’associer et de créer leur start-up. C’était en février 2016. Depuis, Frédéric, le frère de Sandrine, a rejoint l’équipe. Pharmacien d’officine, il est au contact des patients et donc confronté aux difficultés que rencontrent les enfants asthmatiques.

Dès le départ, les deux jeunes femmes souhaitent co-construire Meyko avec les familles et les professionnels de santé. Tous accueillent d’ailleurs favorablement ce projet innovant, qui répond à un vrai besoin. Pour Sandrine et Alizée, il n’est pas possible de faire sans eux. « C’était important d’aller voir les médecins pour savoir de quoi ils avaient besoin pour mieux prendre en charge leurs patients. Et les familles pour connaître leurs difficultés au quotidien, pas uniquement liées à la maladie, mais aussi dans leur organisation ou les relations parents-enfants. Pour s’assurer de la qualité du produit. »

Prendre son traitement devient un jeu

En 2017, Meyko a été testé pour la première fois auprès de 11 enfants de la région nantaise, âgés de 3 à 11 ans. Et ils se sont avérés très positifs. Avec ce compagnon connecté, le traitement est mieux suivi par les jeunes patients et vécu plus sereinement par les parents. Ils ne sont plus obligés de rappeler continuellement à leur enfant de prendre son médicament. Ce moment devient au contraire un rituel ludique, assimilé à un jeu et donc à quelque chose de positif. Ce qui réjouit ses deux créatrices :

« Souvent, les enfants emmenaient Meyko à l’école ou chez des amis. Ils étaient fiers de le montrer. Il leur permettait de parler de leur maladie autrement. Et ils se sentaient moins "différents". »

Ce personnage a été conçu, de par sa forme et sa couleur, pour créer un attachement chez l’enfant, une empathie instantanément. Pour faire en sorte qu’il adhère plus facilement au suivi du traitement. Dans le cas de l’asthme, une bonne observance évite les crises et les complications qui peuvent entraîner une hospitalisation. Avec Meyko, l’enfant est responsabilisé. C’est une solution basée sur la confiance.

Meyko sur le marché

Une deuxième phase de tests a été lancée et une étude clinique a été menée avec le CHU d'Angers. Ces tests avaient pour but de confirmer les premiers résultats obtenus. Depuis, la commercialisation de Meyko a été lancée le 4 septembre 2018. Sandrine Bender et Alizée Gottardo ont investi une bonne partie de leurs économies dans ce projet. « C’est sûr que par rapport à nos camarades de promotion, nous n’avons pas le même train de vie. Mais on sait pourquoi on se lève le matin. On a le sentiment que ce que l’on fait est utile. Et c’est très gratifiant. »

D’autant plus que le principe de Meyko est adaptable à d’autres maladies qui touchent les enfants et qui nécessitent un traitement à long terme. C’est le cas par exemple de l’épilepsie, de la mucoviscidose, de cancers pédiatriques… De quoi susciter bien des espoirs.

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