5 façons de donner de bonnes habitudes alimentaires aux enfants

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Par Paola Da Silva

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Qu’il s’agisse de prévenir l’obésité, d’être en forme ou tout simplement de prendre du plaisir à table, le choix de notre alimentation influence une grande partie de notre santé et de notre qualité de vie. Or, bien manger s’apprend, et ce dès le plus jeune âge.

Diversité des goûts, horaire des repas : leur donner de bonnes habitudes

Il est important de diversifier l’alimentation des petits dès l’âge de 4 à 6 mois, en leur faisant goûter un maximum de saveurs. « Les études montrent que les préférences alimentaires s’établissent très tôt, et seraient même influencées par l’alimentation de la mère pendant l’allaitement », explique le docteur Dominique Darmaun, pédiatre et professeur de nutrition (PUPH) au CHU de Nantes. Cette « empreinte de la nutrition reçue au début de la vie » se forme ainsi jusqu’à l’âge de 2 ans environ, où les goûts se fixent.

« Le goût du sucré est inné chez les bébés. Les autres goûts apparaissent plus tard. Il est donc important de les exposer tôt à une variété de saveurs différentes. » Il ne faut cependant jamais forcer un enfant à manger un aliment, mais plutôt lui proposer de goûter de minuscules quantités. « S’il vous crache la cuillerée à la figure, ce n’est pas grave, il faudra retenter un autre jour. Il faut souvent sept tentatives pour que ça marche ! »

Une autre habitude primordiale à leur donner consiste à leur donner dès que possible leurs repas à un rythme régulier, car cela habitue les enfants à ne pas grignoter. « Il faut que l’enfant ait une période de jeûne entre les repas dans la journée, sinon il n’arrive pas à bien acquérir la notion de satiété. Or, le grignotage est une très mauvaise pratique qui fait disparaître l’appétit, ou favorise à long terme le surpoids et l’obésité. »

En outre, prendre de vrais repas cadrés a un rôle de socialisation. « C’est bien pour l’enfant de prendre ses repas avec ses parents, afin de passer du temps ensemble et qu’il acquière la notion du ʺon mange à tableʺ. Les parents doivent donner l’exemple, s’asseoir, éviter d’allumer la télé pendant les repas, et montrer que la joie du repas c’est aussi de discuter ensemble à table. »

Cuisine, potager, courses : proposer à l’enfant de participer

Faire la cuisine avec les enfants peut être une activité ludique qui les incitera eux-mêmes à cuisiner plus tard. « C’est une très bonne idée car les enfants imitent ce qu’ils ont vu petits. On peut en profiter pour leur faire goûter les ingrédients et leur expliquer d’où vient le steak ou les pâtes en train de cuire. C’est très pédagogique. »

Lorsque c’est possible, faire un potager avec l’enfant a pour intérêt de lui apprendre comment poussent les légumes pour qu’il s’y intéresse à terme. Une action qui, bien expliquée, et avec des mots adaptés à son âge, le sensibilisera également aux problématiques liées à l’environnement. Aller à la cueillette des pommes peut aussi être efficace pour apprendre à l’enfant que chaque repas se termine par un fruit.

« Participer aux activités liées à la nourriture d’une manière générale implique l’enfant et l’incite à s’intéresser au contenu de son assiette. » Ainsi, faire la liste ensemble et le laisser venir faire les courses peut s’avérer un bon moyen d’attirer son attention sur  les choix faits en matière d’alimentation au sein de la famille.

Laisser une forme de choix aux enfants

Il est important de laisser l’enfant donner son avis. Sans pour autant composer le menu, il peut s’exprimer sur les quantités ou ses préférences : entre deux sortes de viande par exemple ou pour le mode de préparation des légumes. Il aura ainsi l'impression positive de pouvoir influer sur le repas.

« Même si le dernier mot sur le menu revient aux parents, il abordera son repas dans un meilleur état d'esprit. C’est un bénéfice pour tous que l’enfant ait envie de passer à table et de manger ce qu’il a dans son assiette. »

Éviter la nourriture industrielle

Si manger de temps en temps un plat préparé ne pose pas de problème, cela ne doit pas être trop fréquent. « La nourriture industrielle est souvent très grasse, très sucrée et très salée, ce qui crée des addictions ! Et la qualité des ingrédients n’est souvent pas assez bonne, ou difficile à connaître ».

Les saveurs trop marquées des plats industriels peuvent également conditionner les goûts des enfants. « En manger régulièrement détourne de l’idée qu’il est important de faire la cuisine et empêche de connaître les goûts. C’est donc à limiter même si cela demande un effort aux parents. »

Limiter le fast-food et en discuter avec l’enfant

Le Dr Darmaun est contre les interdits. « Le fast-food ne doit pas être un tabou, car l’enfant risque d’être encore plus attiré par lui lorsqu’il sera plus âgé. » Il faut juste éviter que ce soit trop fréquent, et essayer d’y manger équilibré.

« Ce qu’on peut essayer, c’est de demander à l’enfant d’être critique sur ce qu’il mange, l’interroger sur ce qu’il aime au fast-food, ce qui peut être le cadeau apporté avec le repas. Mais cela demande de sa part une certaine maturité. On peut aussi lui montrer qu’un burger maison, c’est meilleur. »

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