Sa pupille se contracte même à la lumière dès la 29e semaine de grossesse. À la naissance, sa vue est encore floue et il ne voit pas au-delà de 20 à 30 cm, même s’il peut distinguer la lumière, les contrastes (noir et blanc), les formes et les mouvements. À l’âge de 24 mois, tout est en place pour qu’il ait une bonne vision, mais ses capacités visuelles ne seront vraiment complètes qu’entre 10 et 12 ans.
Certains naissent avec une myopie, mais la majorité des enfants est hypermétrope durant la petite enfance, car l’œil n’a pas encore fini sa croissance. Puis l’œil grandit et, vers l’âge de deux ans, on observe normalement une diminution spontanée de l’hypermétropie.
En pratique, les ophtalmologistes constatent que les personnes aux yeux clairs sont un peu plus sensibles à la lumière et au soleil. Des études ont aussi montré que les patients dont les iris étaient bleus (peu pigmentés) sont plus souvent touchés par la dégénérescence maculaire liée à l’âge (perte de la vision centrale) que des personnes aux iris bruns.
L’acuité visuelle n’évalue que la vision de loin. Les personnes presbytes peuvent ainsi avoir une excellente vision de loin, mais besoin d’une correction pour la vision de près. Celles qui souffrent d’une légère hypermétropie peuvent également avoir 10/10 en faisant spontanément un effort de mise au point pour voir net (on parle d’accommodation), mais en fin de journée, elles n’y parviennent plus aussi bien, surtout pour voir de près, et elles peuvent alors avoir besoin de correction. On parle de « lunettes de repos ».
Le travail sur écran exige de faire un effort de mise au point permanent pour voir net, ce qui fatigue les yeux et favorise les maux de tête. De plus, la fixation diminue la fréquence du clignement des yeux, ce qui peut aggraver la sécheresse oculaire des patients déjà fragiles.
Cela dépend du trouble corrigé par les lunettes. Pour la myopie et l’astigmatisme, la correction optique sera toujours nécessaire pour la vision de loin. En revanche, une légère hypermétropie chez un jeune enfant peut s’améliorer au point qu’il n’ait plus besoin de correction au bout de quelques années.
La cataracte (opacification du cristallin) est beaucoup plus fréquente chez les personnes âgées, mais elle peut également toucher les nouveau-nés (cataracte congénitale), les enfants et les adultes jeunes. Ces cataractes précoces peuvent être la conséquence d’un diabète, d’une forte myopie, de la prise prolongée d’un traitement à base de corticoïdes, de traumatismes ou de chirurgies oculaires (glaucome, décollement de rétine).
La presbytie correspond à la perte de l’accommodation qui permet de passer d’une vision de loin à une vision de près sans lunettes. Vers l’âge de 40 ans environ, le cristallin durcit et il ne fait plus la mise au point de près. Les myopes gagnent quelques années supplémentaires en compensant, mais un jour ou l’autre, cela ne suffit plus.
Chez l’astigmate, la courbure de la cornée est ovale au lieu d’être ronde. Conséquence : l’image se forme de façon ovale, l’œil d’un astigmate voit un ballon de foot avec la forme d’un ballon de rugby. L’astigmatisme est le plus souvent associé à la myopie ou à l’hypermétropie, mais dans tous les cas, de près comme de loin, la vision est floue et déformée.
Certains parlent d’une véritable épidémie de myopie, pourquoi ?
« Le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) estime qu’en France environ 40 % de la population générale est atteinte de myopie (mauvaise vision de loin) à divers degrés, soit deux fois plus qu’en 1970. Ce chiffre est en constante et forte augmentation dans le monde entier, surtout chez les jeunes : en France, 25 à 30 % des jeunes de 16 à 24 ans seraient touchés et en Asie (Chine, Japon, Corée…), ils seraient 90 %. En cause l’hérédité bien sûr, mais aussi des facteurs environnementaux comme le manque de lumière naturelle et l’hypersollicitation de la vision de près par les écrans. »
– Dr Jean-Michel Bosc, ophtalmologiste à Nantes –
* Décret n° 2016-1381 du 12 octobre 2016.