Vrai, mais à des niveaux variables. « L’acné est une réaction quasiment physiologique, liée à l’adolescence », explique le docteur Marc Perrussel, dermatologue à Auray (56) et vice-président du syndicat national des dermatologues-vénéréologues. L’acné touche en effet tous les adolescents, et dure environ 3 à 4 ans, jusqu’à la fin de la puberté. Elle est classée par les praticiens en niveaux, ou grades : de léger à sévère, voire très sévère. « Certains parlent de niveau 0 quand on est en présence de moins de trois lésions. Mais ces lésions restent de l’acné ! ».
Elle peut toucher le visage, le thorax et le dos, ou parfois une seule de ces parties du corps. La gravité de l’acné dépend des hormones et du terrain génétique de l’adolescent, il y a donc une part d’hérédité.
Plutôt vrai. C’est important quand l’acné est sévère ou que l’adolescent vit très mal cette période. « La consultation avec un expert permet d’expliquer ce qui se passe, et de comprendre que ce n’est qu’un passage. C’est lui qui pourra prescrire le traitement le plus adapté. », rappelle le Dr Perrussel.
Plutôt faux. « Il est nécessaire d’avoir une bonne hygiène », indique le docteur Perrussel. « Mais il ne faut pas décaper la peau, pour ne pas aggraver le processus. Donc éviter le savon, qui peut être irritant. Mieux vaut privilégier des cosmétiques doux non comédogènes*. »
Faux. Trois grandes catégories de traitements sont proposées en fonction de la sévérité de la maladie. Des crèmes en application locale peuvent être conseillées en première intention afin de lisser et de désépaissir la peau. Quand l’acné est plus sévère, on propose un traitement par voie orale à base de cyclines. Enfin, en cas d’acné très sévère, un traitement à base d’isotrétinoïne est prescrit. « C’est le médicament de référence dans ce cas, qu’on recommande pendant 6 mois en général. Il assèche beaucoup la peau, c’est un effet secondaire normal », explique le Dr Perrussel.
Vrai. Quand on presse un bouton, le sébum est en effet expulsé, mais il se diffuse parfois sous le derme, ce qui provoque une cicatrice. Lorsqu’on a un bouton, mieux vaut le tamponner avec un traitement local. Il disparaîtra en 3 jours.
Faux. Il existe des crèmes hydratantes adaptées aux peaux acnéiques. Attention, la crème choisie doit absolument porter la mention « non comédogène »*. Elle est à appliquer tous les matins. Les traitements pouvant assécher la peau, elle doit être hydratée au quotidien.
Vrai et faux. On peut camoufler l’impact esthétique de l’acné avec le maquillage seulement si on choisit soigneusement ses cosmétiques. Certains corps gras occlusifs, c’est-à-dire qui bouchent les pores de la peau, aggravent en effet la pathologie.
Plutôt faux. L’exposition au soleil fait en effet diminuer les manifestations de l’acné grâce à son action anti-inflammatoire. « Mais c’est un faux-ami ! Il y a ensuite un effet rebond. Les boutons ressortent beaucoup plus fortement ensuite. Il est donc impératif de continuer à prendre son traitement si on va au soleil. », précise le Dr Perrussel.
Plutôt vrai. « Des études menées aux USA il y a deux ans montrent un impact très négatif du sucre sur l’acné », détaille le docteur Perrussel. « C’est moins vrai pour le gras et la charcuterie. Le tabac aggrave aussi l’acné. Le stress est également très impactant. En augmentant l’adrénaline, il va générer un glucocorticoïde qui a un rôle sur les poussées. C’est un véritable facteur aggravant. »
Vrai. On parle alors « d’acné de l’adulte ». Ses causes sont variées : certaines pathologies (maladie de Verneuil, maladie de Cushing…), un fort tabagisme par exemple ou encore la prise de corticoïdes. Enfin, la grossesse, à cause des modifications hormonales, peut également causer de l’acné ou, au contraire, la supprimer.
* Une texture qui ne bouche pas les pores de la peau est dite « non-comédogène ».