Une bonne alimentation : un allié du quotidien contre l’endométriose

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Par Victoire N’Sondé

Temps de lecture estimé 4 minute(s)

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Vanessa Gouyot, diéteticienne, à la table ronde MGEN « Endométriose, comment mieux vivre avec la maladie ? » © DR

Adopter de bonnes habitudes alimentaires aide à mieux vivre son endométriose. Bien manger, sans forcément devenir vegan ou prendre de la micronutrition, s’avère aussi précieux pour lutter contre les troubles digestifs très fréquents dans cette pathologie. Le point avec Vanessa Gouyot, diététicienne.

La mutuelle MGEN a organisé, le 1er mars 2023, une table ronde sur le thème « Endométriose, comment mieux vivre avec la maladie ? ». Vanessa Gouyot, diététicienne, a fait le point sur les atouts d’une bonne alimentation quand on souffre de cette pathologie. La spécialiste participe, notamment, au réseau ville-hôpital francilien Resendo qui œuvre pour assurer une prise en charge de qualité aux femmes atteintes d’endométriose.

L’endométriose se caractérise par la présence, hors de la cavité utérine, de tissu semblable à celui de la muqueuse de l’utérus (appelée endomètre). On sait aujourd’hui que cette pathologie est très répandue puisqu’elle touche, selon les chiffres officiels, près d’une femme sur dix. Pourtant, elle reste méconnue. Les femmes concernées connaissent une longue errance thérapeutique, en moyenne de sept ans, avant d’être diagnostiquées. La maladie évolue et, parfois, peut s’aggraver de la puberté à la ménopause. Différents traitements (hormonaux, chirurgicaux...) tentent de soulager la douleur et les autres symptômes. Mais aujourd’hui, on ne sait pas soigner l’endométriose.

Bien manger contre les troubles digestifs

Face à ce constat, les femmes regardent aussi du côté de solutions non médicamenteuses pour améliorer leur vie au quotidien, à commencer par l’alimentation. Est-ce une bonne idée ? « Ce n’est pas propre à l’endométriose, répond Vanessa Gouyot. En limitant l’inflammation et l’oxydation, toutes les maladies ont moins de chance de s’exprimer. De même, si on mange mieux et si on est moins stressé ».

Mais il est vrai que l’endométriose se caractérise souvent par des symptômes digestifs. « 90% des malades souffrent de troubles intestinaux type syndrome de l’intestin irritable [avec des douleurs, des ballonnements, des troubles du transit…], confirme la diététicienne. Et ce n’est pas parce qu’on n’observe pas de lésions digestives à proprement parlé qu’il n’y a pas de troubles digestifs ».

Modifier son comportement alimentaire et mieux choisir ses aliments sont les axes à privilégier, recommande-t-elle. « Il convient de limiter son exposition aux perturbateurs endocriniens* via les pesticides des fruits et légumes conventionnels, certains contenants alimentaires… et de manger moins de protéines, sans forcément devenir végétariens ».

Changer de comportement alimentaire avant la micronutrition

Tendance du moment, la micronutrition, qui consiste à apporter dans l’alimentation les nutriments dont l’organisme a besoin, sous la forme de compléments alimentaires, de probiotiques, etc. doit-elle être privilégiée dans l’endométriose ? Pas forcément, répond Vanessa Gouyot qui est également micronutritionniste.

« D’abord c’est à personnaliser. Surtout, il y aura plus de bénéfices à commencer par changer son comportement alimentaire. Par exemple, mieux vaut choisir une bonne tomate pour avoir accès à son lycopène plutôt qu’un complément alimentaire [le lycopène est un nutriment connu pour ses propriétés antioxydantes, protectrices contre certaines pathologies]. Mais si vous la mangez debout, alors que vous êtes au téléphone avec votre chef… vous n’allez pas digérer la peau de cette tomate et vous n’aurez pas accès à son lycopène ni à ses autres composants ».

Pour les femmes atteintes d’endométriose, une alimentation équilibrée s’avérera bénéfique. Toutefois, il n’existe pas de nutriment, d’aliment ni de régime miracle pour lutter contre cette pathologie. « Des entreprises comme des personnes rebondissent sur leur souffrance et leur douleur », met en garde la Vanessa Gouyot. De son côté, concernant le volet de la vie quotidienne quand on souffre d’endométriose, l’Assurance maladie souligne que « les données scientifiques sont insuffisantes pour recommander un régime alimentaire ou la prise de suppléments vitaminiques ».

L’alimentation, un pilier de l’outil digital Lyv

« Lyv est un programme numérique pour massifier la connaissance sur la maladie », résume Chloé Bonnet. La co-présidente et co-fondatrice de cette solution digitale était l’une des intervenantes de la table ronde « Endométriose, comment mieux vivre avec la maladie ? ».

Les trois piliers de Lyv : « l’alimentation, le mouvement, la compréhension de la maladie ».
En pratique, Lyv propose des vidéos, des exercices pratiques (comment j'aménage mon petit-déjeuner, par exemple) mais aussi des lives avec des professionnels de santé et spécialistes comme la nutritionniste Vanessa Gouyot.

*Les perturbateurs endocriniens sont des substances soupçonnées de mimer les hormones naturelles et donc de perturber le fonctionnement normal du système hormonal.

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