Souvent provoquées par un pollen, les allergies saisonnières sont des affections respiratoires qui touchent surtout le nez – rhinite allergique ou « rhume des foins » – ou les bronches – asthme allergique. La rhinite allergique se manifeste par différents symptômes : démangeaisons dans le nez, absence d’odorat, nez bouché ou qui coule, éternuements…
L’asthme allergique affecte les bronches qui se contractent et rétrécissent sous l’effet de l’inflammation. L’air passe mal, d’où une respiration sifflante et parfois une sensation d’étouffement.
Ces affections allergiques surviennent chez des personnes dont le système immunitaire est différent de la normale. Il est dit « atopique* ». En outre, elles ont souvent un gène transmis par leurs parents favorisant une allergie.
« Très handicapante, l’allergie saisonnière est un véritable problème de santé publique puisque 15 à 20 % de la population souffrent de rhinite allergique et 7 % d’asthme, constate le Pr Daniel Vervloet, professeur émérite de l’université Aix-Marseille, président de la Fédération française d’allergologie. Les symptômes bouleversent la vie des patients : gênes au moment des examens pour les étudiants, privation de plaisirs comme un repas dans le jardin ou une balade dans la nature… ».
*atopique : relatif à l’atopie, prédisposition familiale à certaines affections, telles que des allergies.
Selon la région où vous vivez, vous pouvez être sensible au pollen de différentes espèces d’arbres ou végétaux : bouleau, cyprès, olivier, chêne, frêne, graminées, herbacées… De nombreux polluants – fumée de tabac, pollutions industrielles ou liées à l’automobile, produits chimiques… – peuvent favoriser ou aggraver les allergies.
Une personne allergique souffrira souvent de plusieurs allergies : pollen de bouleau et poils de chat, par exemple. « Elle risque aussi de se sensibiliser à d’autres substances, complète le Pr Vervloet. Ainsi, en devenant boulanger, on sera sensible à la farine. »
Car, pour expliquer les allergies, plus fréquentes dans les pays riches, les chercheurs ont une hypothèse « hygiéniste ». Selon eux, c’est parce qu’un bébé vit dans un univers trop propre, peu en contact avec des microbes, qu’il risquerait d’être allergique.
Vous éternuez souvent dès le mois février ? Ne tardez pas à voir votre médecin et demandez-lui s’il ne s’agit pas d’une allergie. Il vous prescrira une prise de sang pour mesurer vos anticorps. Des tests cutanés permettront de déterminer à quel(s) allergène(s) vous êtes sensible. En cas de soupçon d’asthme, le praticien s’aidera d’un spiromètre pour mesurer votre souffle.
Heureusement, des traitements efficaces existent, à prendre avant la saison des pollens. Il s’agit de différents types d’antihistaminiques, par voie générale ou locale. Plus puissants, des corticoïdes locaux, en spray ou en poudre, peuvent être prescrits. L’usage d’un bronchodilatateur pour dilater les bronches sera conseillé aux asthmatiques.
La désensibilisation spécifique donne de bons résultats dans les allergies saisonnières et réduit la prise de médicaments. Une faible quantité de l’allergène est injectée sous la peau ou placée sous la langue sous différentes formes : gouttes, spray ou comprimés.
L’allergie est une maladie en recrudescence. « Comme les gens peuvent souffrir de plusieurs allergies en même temps, il y a un risque de nomadisme médical et de retard du diagnostic. En cas de problèmes cutanés associés à un nez qui coule, par exemple, il est préférable de voir un allergologue, souligne le Pr Vervloet, qui regrette que l’allergologie ne soit pas reconnue en France comme une spécialité médicale.
Quelques précautions qui peuvent vous protéger lorsque la saison de « votre » allergie arrive :