Burn-out maternel : quand les parents craquent

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Par Isabelle Blin

Temps de lecture estimé 3 minute(s)

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© SolStock / iStockphoto

Il n’y a pas que dans les entreprises où l’on craque. À la maison aussi, les parents, et surtout les mamans, peuvent être surmenés, éreintés jusqu’à ne plus supporter leurs enfants.

Épuisée physiquement et psychologiquement, Caroline, maman de deux garçons de 2 et 4 ans, avoue : « Je ne les supporte plus et pourtant je les aime ». « Toute la complexité du burn-out maternel est résumée dans cette phrase, observe Anne Bacus, psychologue clinicienne, spécialiste des questions familiales. On y retrouve cette grande fatigue qui ne permet plus de faire face à ses responsabilités et d’assumer son rôle de parent et en même temps un fort sentiment de culpabilité. »

Un véritable effondrement physique et psychologique

Grande tristesse, troubles du sommeil et de l'humeur, dépression, absence de désir sexuel et fatigue chronique sont les principaux symptômes du burn-out maternel, voire parental. Il touche majoritairement des parents de jeunes enfants, entre 1 et 6 ans, qui demandent encore beaucoup d’attention et de soins. Rien à voir avec le baby-blues des mamans, un phénomène hormonal fréquent mais passager, qui se traduit par un sentiment de « vide » et la peur de ne pas y arriver, dans les jours qui suivent l’accouchement.

Le difficile travail de parent

« On ne dit pas assez à quel point c’est difficile et exigeant d’élever des enfants », souligne la psychologue, plus encore s’ils sont coléreux, ne font pas leurs nuits pendant longtemps… « Après des années à ne m’être occupée que de moi, tout d’un coup il a fallu tout gérer. Je n’avais plus une minute à moi, je courais en permanence après le temps, se souvient Audrey. Personne n’est préparé à cela. »

Et c’est encore plus difficile pour les parents « au foyer » qui n’ont pas d’échappatoire et lorsqu’il n’y a aucune mamie à proximité pour prendre le relais de temps en temps.

Une vaine quête de la perfection

À ces données objectives, viennent s’ajouter un désir de perfection, la volonté de tout mener de front, une grande anxiété et une culpabilité facile pour ces mamans qui n’arrivent pas à déléguer et placent toujours la barre très haut. « Elles s’épuisent à essayer d’être la mère parfaite d’enfants parfaits, l’épouse parfaite et la maîtresse de maison parfaite, observe la psychologue. Et nous savons bien que la perfection n’est pas de ce monde. »

Des clés pour ne pas sombrer

Avant d’en arriver là, parlez de votre épuisement autour de vous, demandez de l’aide à votre conjoint, vos proches, à votre médecin traitant si besoin, apprenez à relâcher la pression que vous vous imposez et tant pis si la maison n’est pas parfaitement rangée. Acceptez de déléguer – votre conjoint peut leur lire l’histoire avant de dormir – prenez une baby-sitter ou sollicitez une amie pour qu’elle garde vos enfants… L’important est de prendre du temps pour soi et surtout d’avoir une vie sociale agréable, de retrouver ce qu’on aimait faire avant d’avoir des enfants.

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