Les jeunes écoutent davantage de musique que le reste de la population, et plus fort. C’est l’enseignement qui ressort de la dernière enquête menée par l’Ifop et la Journée nationale de l’audition (JNA), intitulée 2020-2030 : quel avenir pour les oreilles des Français ?
Ainsi, parmi les personnes profitant d’une musique nomade grâce à un casque ou à des écouteurs, un tiers des 15-17 ans ont une écoute quotidienne supérieure ou égale à deux heures (contre un cinquième pour l’ensemble des personnes interrogées). Les écouteurs sont d’ailleurs l’objet le plus utilisé, quelle que soit la tranche d’âge, pour profiter de la musique.
Petits et maniables, ils sont toujours à portée de main… ou d’oreiller. Près de la moitié des 15-24 ans affirment qu’il leur arrive de s’endormir avec des écouteurs. Une pratique déconseillée par les spécialistes, le système auditif ayant besoin de « pauses sonores » afin de ne pas être endommagé de manière irrémédiable.
Casques et écouteurs se retrouvent également à l’école. 62 % des 15-17 ans possédant ce matériel l’utilisent dans leur établissement scolaire pour écouter de la musique. Si l’on élargit la tranche d’âge, trois-quarts des 15-34 ans profitent de cette musique nomade dans les transports en commun (contre la moitié pour l’ensemble des personnes interrogées).
Si les jeunes emportent la musique quasiment partout, ils l’aiment aussi avec des décibels. Environ un tiers des 15-24 ans préfèrent un volume élevé dans leurs casques ou écouteurs (une proportion qui monte à presque la moitié chez les 25-34 ans).
Paradoxalement, cette tranche d’âge des 15-34 ans est celle qui active le plus la fonction de bridage sur leur téléphone, définissant ainsi un seuil de volume maximum. « Ce bridage joue peut-être un rôle rassurant, contribuant à les faire se sentir autorisés à augmenter le volume », analysent les rédacteurs de l’enquête. La fonction est avant tout préventive puisqu’elle peut être désactivée très facilement.
Très sollicitées, les oreilles des jeunes sont plus fréquemment sujettes aux gênes auditives. Environ la moitié des 15-24 ont déjà ressenti des acouphènes ou la sensation d’oreilles bouchées après une écoute prolongée de musique ou de conversations téléphoniques avec casque ou écouteurs (contre le tiers pour l’ensemble de la population).
Que leurs oreilles souffrent ou pas, le réflexe du bilan ORL n’est pas encore automatique chez les Français. Seule une personne interrogée sur deux déclare avoir consulté un spécialiste de ce type pour faire un bilan complet de son audition (même taux chez les 15-24 ans). Trois personnes sur quatre n’ont pas fait tester leur audition depuis au moins 5 ans.