Comment aider son enfant à devenir propre ?

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Par Paola Da Silva

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L’âge de l’acquisition de la propreté varie d’un enfant à l’autre. Néanmoins, l’entrée à l’école peut instaurer une pression pour l’enfant comme pour les parents. Comment aider son enfant à passer cette étape en toute sérénité ?

Le docteur Brigitte Virey est pédiatre libéral à Dijon. Elle préside le Syndicat National des Pédiatres Français (SNPF).

À quel âge les enfants deviennent-ils propres en général ?

Brigitte Virey : L’acquisition de la propreté intervient au plus tôt entre 18 mois et deux ans, mais ça peut être plus tard sans que ce soit grave pour autant. C’est un phénomène qui dépend du développement psychomoteur de l’enfant : il faut qu’il sache bien marcher, descendre et monter un escalier, s’accroupir… pour envisager d’être propre. Il a besoin d’une certaine maturité à la fois psychologique et motrice. Si, malgré cela, il n’est pas propre, c’est peut-être parce qu’il n’est pas rassuré. Il est alors important de respecter son rythme.

Faut-il privilégier le pot ou les toilettes ?

B.V. : Le pot peut être à privilégier car les enfants peuvent poser les pieds au sol et sont donc plus stables. Ceux qui veulent faire comme les grands peuvent néanmoins aller sur les toilettes. Dans ces cas-là, il faut leur installer un réducteur et un petit banc pour qu’ils soient bien stables.

Faut-il adopter les couches culottes ?

B.V. : Quand les enfants commencent à être propres et régulièrement en culotte, le port de la couche-culotte peut être pratique pour éviter les accidents. Par exemple quand on sort longtemps !

Y a-t-il des techniques pour inciter un enfant à la propreté ?

B.V. : Le plus important est de l’encourager et le féliciter, ne pas casser son estime de lui. Il faut également lui dire que les fuites ne sont pas graves. Certaines techniques, comme la pose de gommettes ou le dessin d’un soleil sur une feuille quand on a fait pipi peuvent fonctionner. Ils font office d’encouragements.

Quels sont les blocages les plus souvent rencontrés ?

B.V. : Certains enfants ne veulent tout simplement pas être propres. Car ils ne sont pas prêts, ou à cause de circonstances extérieures. L’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur par exemple. L’enfant se dit : si le bébé a des couches, pourquoi n’en aurais-je pas ?

Un autre blocage répandu est celui lié à l’émission des selles, qu’ils ne comprennent pas et leur fait peur. Il faut alors leur expliquer que c’est normal, que le corps ne garde pas ce qui est inutile pour lui lorsqu’on a mangé. Il faut leur remettre une couche dans ces cas-là juste pour les selles.

Enfin, certains blocages peuvent venir d’un entourage qui met trop de pression, ou qui gronde trop sévèrement. Et il faut bien sûr rappeler qu’on ne met pas l’enfant sur le pot devant la télé ou dans le salon, il faut absolument respecter son intimité !

Les enfants peuvent-ils être propres la nuit et le jour en même temps ?

B.V. : C’est assez rare. Le plus souvent les enfants sont propres d’abord en journée, ensuite pendant la sieste, et enfin la nuit. Le temps entre ces étapes peut être long : de 6 à 12 mois, voire plus. Ce délai est lié à la maturation des sphincters*, qui n’intervient parfois qu’autour de 5 ans.

* Muscles qui permettent l’ouverture et la fermeture d’un orifice, tel l’anus ou la vessie.

Que faire quand l’enfant régresse ?

B.V. : Il faut l’accepter. Il peut y avoir quelque chose qui se passe qui l’empêche de progresser. L’apprentissage de la propreté, comme l’ensemble des autres apprentissages de l’enfance, n’est pas linéaire. Un enfant a parfois besoin de régresser quand il ne se sent pas en sécurité.

Quels conseils donner à des parents dont l’enfant n’est pas propre avant la rentrée scolaire ?

B.V. : D’abord de ne pas se prendre la tête ! Essayer d’ôter la couche pendant les vacances lorsqu’on est plus disponible et qu’on porte moins de vêtements. Si ça ne marche pas, réessayer 2-3 jours avant l’école, l’enfant se débloque parfois juste avant la rentrée ! Et si ça ne marche toujours pas, lui mettre une couche-culotte le jour J. Les parents doivent se rassurer, l’école est souvent un accélérateur. S’il n’est pas encore propre, leur enfant va rapidement vouloir faire comme les autres.

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