Les noyades demeurent un problème de santé publique, avec quelque 500 décès comptabilisés chaque année en France. Et selon les résultats préliminaires de l’enquête Noyades 2021 de Santé Publique France, les chiffres du début de l’été ne sont pas bons. En effet, 314 noyades accidentelles sont survenues en France entre 1er juin et le 5 juillet 2021 (+22 % par rapport à 2018). 79 d’entre elles ont été suivies d’un décès (+58 % par rapport à 2018).
En 2021, les enfants âgés de 0 à 5 ans et les personnes de plus de 65 ans sont les catégories d’âge les plus concernées par les noyades accidentelles.
Comment expliquer ces chiffres ? Le contexte de sortie de crise sanitaire peut en partie les expliquer. « Les mesures de restriction se sont traduites notamment par une réduction importante de l’activité physique et une prise de poids entraînant une probable altération de la condition physique de la population », note Santé Publique France.
Avant même d’aller dans l’eau, il faut s’assurer du niveau de pratique de la nage de chacun, adulte comme enfant. Le Baromètre santé 2016 de Santé Publique France montre en effet que près d’un Français sur six (16 %) ne sait pas nager.
La nage suppose un apprentissage et la maîtrise de certaines techniques. De plus, il faut distinguer le fait de savoir nager en piscine de celui de savoir nager en milieu naturel. « Apprenez à nager avec un maître-nageur sauveteur le plus tôt possible. Et faites reconnaître votre capacité et celles de vos enfants à évoluer dans l’eau en toute sécurité », conseille Santé Publique France.
Même si savoir nager est important, cette aptitude n’offre pourtant pas une protection à toute épreuve. D’où l’importance de choisir une zone de baignade surveillée. Ces zones disposent souvent de drapeaux de baignade qui offrent des informations intéressantes. Un drapeau vert signale que la baignade est surveillée et qu’il n’y a pas de danger particulier, un drapeau jaune, une baignade dangereuse mais surveillée, et un drapeau rouge, une interdiction d’aller à l’eau.
Depuis 2019, le Gouvernement a mis en place un dispositif pour lutter contre les noyades notamment avec le programme Aisance aquatique pour les 4-6 ans. Il s’agit d’apprendre les bases dans l’eau (se laisser flotter, se déplacer sur 10 mètres dans l’eau sans appui terrestre…) afin de favoriser ensuite l’apprentissage de la natation. Ces séances peuvent se faire à l’école, pendant le temps extrascolaire ou pendant les vacances. 90000 enfants seront concernés d’ici fin 2022.
Des tutoriels vidéos « Aisance aquatique » sont également disponibles pour les parents qui souhaitent familiariser leur enfant avec l’eau.
Le dispositif « J’apprends à nager » est mis en place pour les 6-12 ans. Des stages de 10 séances sont proposés pendant les vacances scolaires, le week-end ou le temps périscolaire. Retrouvez les associations qui proposent ce dispositif sur sports.gouv.fr/accueil-du-site/zoom-sur/article/j-apprends-a-nager
Vis-à-vis des enfants, la règle d’or reste la surveillance permanente, surtout lorsque l’on sait qu’un enfant peut se noyer en moins de trois minutes dans 20 cm d’eau, sans un bruit. Les parents doivent donc rester avec leurs enfants lorsqu’ils jouent au bord ou dans l’eau. L’idéal est même de se baigner à leurs côtés et de désigner un seul adulte responsable de leur surveillance.
Côté équipement, les enfants qui ne savent pas nager doivent porter des brassards adaptés à leur taille, leur poids et leur âge, et ce dès qu’ils sont à proximité de l’eau. Les brassards doivent porter le marquage CE et indiquer la norme NF 13138-1. En revanche, « les matelas, bateaux pneumatiques et autres bouées ne protègent pas de la noyade », rappelle Santé Publique France.
En complément des mesures de prévention, l’installation de dispositifs de sécurité est obligatoire, notamment pour les piscines privées. La loi en prévoit de plusieurs types :
Attention cependant, « ces dispositifs ne remplacent pas la surveillance active et permanente d’un adulte », insiste Santé Publique France.
*Etude réalisée par Santé Publique France