Depuis que l’épidémie de Covid-19 a émergé et s’est durablement installée, les Français ne sortent plus sans leur masque de protection. S’il est une barrière pour lutter contre la propagation du coronavirus, il présente certains inconforts : buée sur les lunettes, transpiration, démangeaisons, légère gêne respiratoire…
La peau, plus sensible au niveau du visage, n’échappe pas aux effets indésirables provoqués par le port régulier du masque. Cela peut se traduire par des rougeurs, des irritations mais aussi exacerber les pathologies cutanées déjà présentes comme l’acné ou la rosacée. « Or, ce n’est rien de très grave, comparé aux bénéfices sanitaires procurés. Cependant, il est bon d’observer certains gestes pour se prémunir de ces effets ou les tempérer », indique la dermatologue Isabelle Rousseaux.
La peau du visage, recouvert dans sa partie basse par le masque, ne respire plus aussi aisément. Elle chauffe, se dessèche, subit les frottements du tissu ou du spunbond*, le contact de la barrette d’acier sur le haut du nez, de l’élastique derrière les oreilles… Les irritations se développent. Pour l’essentiel, elles sont bénignes, caractérisées par des rougeurs, de démangeaisons.
« Les troubles cutanés déjà présents, comme l’acné ou l’eczéma, peuvent s’aggraver. De même que les maladies dermatologiques comme les rosacées », remarque la dermatologue. Les beaux jours qui arrivent, avec la transpiration conjuguée à l’humidité provoquée par la respiration contre le masque, ne vont rien arranger à ces inconvénients.
« Les cas d’allergies restent toutefois rares. On les craignait au début de l’épidémie mais la plupart des personnes qui consultent ont surtout des rougeurs souvent situées au niveau des pommettes », poursuit le docteur Rousseaux. Elle conseille d’enlever de temps à autre son masque pour respirer et se rafraîchir avec un brumisateur d’eau. « Si le lieu où l’on se trouve ne le permet pas, on peut s’isoler, notamment dans les toilettes. »
Le matin, il est important de bien nettoyer sa peau en douceur et de l’hydrater avec « une crème qui ne soit pas trop grasse ». Et en journée, il faut changer son masque régulièrement. « On ne doit normalement pas le porter plus de quatre heures. On peut en profiter pour repasser de la crème sur son visage ».
La dermatologue suggère d’éviter de trop se maquiller et de ne pas utiliser des crèmes parfumées et grasses. Pour remplacer le fond de teint, on peut opter pour une crème légèrement teintée ou une BB crème. Isabelle Rousseaux invite à instaurer un rituel quand vient le soir : « Après s’être nettoyé le visage, on peut y poser un masque hydratant et ensuite une crème cicatrisante par exemple. »
Les hommes barbus éprouvent un certain inconfort en portant le masque. Les frottements avec les poils sont irritants. « Le mieux est de se raser, d’autant plus que la barbe peut laisser passer des gouttelettes », observe le docteur, qui ajoute qu’aucune peau n’est plus robuste qu’une autre au contact du masque.
Il est aussi important d’éviter de laisser traîner n’importe où son masque quand on l’enlève avant de le réajuster sur le bas de son visage. Des saletés et autres bactéries peuvent ainsi atteindre la peau. « Il existe des boîtes dans lesquelles on peut mettre son masque quand on doit l’ôter un instant. On peut aussi utiliser un kleenex propre et caler son masque entre les deux couches », recommande Isabelle Rousseaux. Se laver les mains, avant de manipuler le masque, est aussi un geste essentiel.
Aucun masque, quelle que soit sa nature (chirurgical, FFP2, en tissu…), ne préserve la peau de possibles inconforts. « L’essentiel est d’en trouver un qui s’adapte à la forme du visage, au nez, aux oreilles… De ce fait, il ne faut pas hésiter à essayer plusieurs modèles et à adopter celui qui est le mieux pour soi », souligne la dermatologue.
Le port du masque ne présente pas que des inconvénients. Outre son rôle de rempart face au coronavirus, il protège des pollens qui pullulent avec l’arrivée du printemps. C’est ce qu’explique le docteur Rousseaux : « Il filtre les particules et préserve donc des allergies respiratoires ».
Il est très rare de développer une allergie sur la peau des mains à la suite de l’utilisation du gel hydroalcoolique. Le produit a été pensé pour éviter cet inconvénient. Il n’est pas allergisant. Toutefois, même si cela reste exceptionnel, des réactions indésirables, comme les irritations, peuvent apparaître quand il est utilisé trop souvent. Il peut aussi, dans ce cas, accentuer un eczéma.
Il faut éviter les gels hydroalcooliques fantaisistes, ceux qui sont trop parfumés ou contiennent un fort taux d’huiles essentielles, les gels faits maison, et préférer les gels « nature » sans parfum ajouté surtout si l’on a une sensibilité ou maladie cutanée.
Alterner l’utilisation du gel hydroalcoolique avec l’eau et un savon neutre est une bonne solution. L’eau et le savon restent la meilleure alternative dans le lavage des mains notamment des personnes dont la peau est sensible aux produits composants les gels.
Bien hydrater ses mains avec une crème adaptée pour les protéger et lutter contre les irritations est aussi important. En cas de doute sur un gel hydroalcoolique et ses effets, mieux vaut s’enquérir des conseils d’un dermatologue ou d’un médecin.
*Tissu non tissé, l’une des matières qui constituent le masque jetable.
de très bons conseils a suivre
n oubliez pas les gestes barrière
merci