Comment savoir si on est daltonien ?

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Par Benoît Saint-Sever (ANPM-France Mutualité)

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Le daltonisme peut affecter la perception du bleu, du rouge ou du vert notamment. Il ne s’agit pas à proprement parler d’une pathologie mais bien d’une particularité qu’il convient tout de même de dépister.

Imaginez-vous face à un magnifique paysage où s’étalent sous vos yeux des champs de fleurs aux couleurs chatoyantes. Si vous êtes daltonien, vous pouvez bien sûr profiter de ce spectacle, mais vous percevrez peut-être l’herbe d’un vert plus terne, ou bien les pétales roses vous sembleront plus proches du beige. Cette différence est due à une anomalie de la vision qui affecte les couleurs.

« 8 % des hommes sont daltoniens et 0,5 % des femmes »

« Ce sont les cônes, présents au niveau de la rétine de nos yeux, qui nous permettent de distinguer les couleurs, explique le docteur Sabine Defoort-Dhellemmes, ophtalmologue et secrétaire générale adjointe de la Société française d’ophtalmologie (SFO). Chacun d’entre eux contient un type de pigment visuel, appelé opsine, qui capte les longueurs d’onde du rouge, du vert ou du bleu. » C’est quand ces pigments sont absents ou altérés que l’on est daltonien. « Le plus souvent, c’est la vision du vert qui est touchée », constate l’ophtalmologue.

Le daltonisme reste un trouble assez courant. « Il concerne environ 8 % des hommes et 0,5 % des femmes », précise le docteur Defoort-Dhellemmes. Cette différence d’incidence entre les deux sexes s’explique par une origine génétique. « Le gène du daltonisme est porté par le chromosome sexuel X, indique la spécialiste. Un homme possède un chromosome Y, issu de son père, et un chromosome X, hérité de sa mère. Il suffit que cette dernière transmette le gène anormal pour qu’il soit daltonien. En revanche, une femme qui a deux chromosomes X n’est daltonienne que si ces deux chromosomes, hérités de ses deux parents, portent le gène défectueux, ce qui est dans les faits plutôt rare. »

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Dépister précocement le daltonisme pour mieux vivre avec

Si l’on ne peut pas prévenir le daltonisme, il est en revanche assez simple à dépister. « Généralement, on se rend compte qu’un enfant est daltonien lors de la première visite médicale qui se déroule à l’école, explique Sabine Defoort-Dhellemmes. On utilise le test d’Ishihara [du nom de son concepteur, NDLR], qui est fiable à partir de l’âge de 6 ou 7 ans. Il s’agit de planches avec une multitude de petites pastilles colorées qui représentent des chiffres. Elles permettent de vérifier facilement si toutes les couleurs sont bien perçues. » Des examens plus approfondis peuvent être ensuite réalisés en cabinet d’ophtalmologie. Malheureusement, il n’existe pas de traitement. Des lunettes et des lentilles qui promettent d’offrir une vision normale peuvent parfois être proposées. Mais « ce ne sont que des filtres qui modifient la vision de certaines couleurs et qui améliorent en partie les contrastes », considère l’ophtalmologue, qui ajoute : « Elles ne soignent pas le daltonisme et ne réparent pas l’absence ou l’altération des pigments. »

Malgré tout, le dépistage précoce reste incontournable. « Il permet de poser le diagnostic et d’informer les enfants et leurs parents, estime le docteur Defoort-Dhellemmes. Il faut dédramatiser la situation : les daltoniens vivent très bien au quotidien. La seule limite est que certains métiers des transports ou de la sécurité publique, par exemple, leur sont interdits. Il est donc important de le savoir pour ne pas s’engager dans une voie professionnelle sans issue. »

Comment voient les daltoniens ?

Il existe trois types de daltonisme :
Les protanopes, qui ne perçoivent pas la lumière rouge. Il y a confusion entre les rouges et les bleus et le vert ;
Les deutéranopes, qui ne perçoivent pas la lumière verte. Il y a confusion entre le vert et le rouge et certaines tonalités de gris, de violet et de bleu ;
Les tritanopes, qui ne perçoivent pas la lumière bleue. Il y a confusion entre le bleu et le gris, entre le violet foncé et le noir, entre le vert et le bleu et entre l’orange et le rouge.

Par Benoît Saint-Sever (ANPM-France Mutualité)

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