Consommation d’alcool : dix verres maximum par semaine

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Par Aliisa Waltari (ANPM-FRANCE MUTUALITÉ)

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Elle est encore bien ancrée dans les pratiques culturelles françaises. Pourtant, la consommation d’alcool présente un réel risque pour la santé. Alors quelles sont les recommandations officielles ?

En cinquante ans, la consommation d’alcool en France a diminué. Elle est passée de 26 litres en moyenne par habitant en 1961 à 11,7 litres en 2017. Un chiffre encourageant, qui n’a toutefois plus bougé depuis 2013. Si l’on boit moins de vin à table, les boissons alcoolisées restent profondément ancrées dans les habitudes culturelles françaises. Or, « contrairement aux idées reçues, les risques pour la santé existent dès le premier verre quotidien », souligne Santé publique France.

À l’issue d’un travail d’expertise mené avec l’Institut national du cancer (Inca), l’agence nationale a d’ailleurs redéfini de nouveaux repères de consommation qui ont été repris dans le slogan de sa dernière campagne de communication. « Pour votre santé, l’alcool c’est maximum deux verres par jour et pas tous les jours ». Au total, la consommation hebdomadaire ne doit pas dépasser dix verres standards, que l’on soit un homme ou une femme. Au-delà, le risque n’est plus considéré comme acceptable.

Autrement dit : pas besoin d’être un grand buveur pour présenter un jour une pathologie grave liée à l’alcool.

Qu’est-ce qu’un verre standard d’alcool ?

Un verre standard d’alcool correspond par exemple à un demi de bière (25 cl) à 5°, à un ballon de vin ou une coupe de champagne (10 cl) à 12°, à un verre de whisky (2,5 cl) à 40° ou encore à un verre de pastis (2,5 cl) à 45°, tels qu’ils sont servis dans les bars. En effet, ils contiennent tous approximativement la même quantité d’alcool pur, c’est-à-dire environ 10 grammes.

Mais à la maison, on a souvent tendance à avoir la main plus lourde et à remplir davantage les verres. La quantité d’alcool consommée est alors nécessairement plus importante. Il convient donc d’être encore plus prudent.

Source : Alcool Info Service.

L’alcool : une des principales causes de mortalité évitable

Souvent observées tardivement, les conséquences d’une consommation excessive sont multiples. L’alcool est à « l’origine de nombreuses maladies (hémorragie cérébrale, cancers, hypertension, troubles cognitifs…). Et il constitue aujourd’hui une des principales causes de mortalité évitable avec 41 000 décès attribuables », précise Santé publique France.

Parmi ces pathologies, certaines - comme la cirrhose alcoolique ou le syndrome de Korsakoff (une atteinte neurologique) - sont exclusivement attribuables au produit. Pour d’autres, l’alcool constitue un facteur de risque. C’est le cas de certains cancers (bouche, pharynx, larynx, œsophage, foie, sein, côlon) – l’alcool est la deuxième cause de cancer en France après le tabac – et des maladies cardiovasculaires (hypertension artérielle, cardiopathie ischémique).

« Des troubles cognitifs sont en outre observés chez plus de 50 % des personnes alcoolo-dépendantes », indique de son côté l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

Les seuils de consommation dépassés par 24 % des Français

D’après les résultats du baromètre Santé publique France 2017, la consommation des Français se situe malheureusement au-dessus de ces nouveaux seuils. Cette année-là, parmi les 18-75 ans, 23,6 % dépassaient les repères de consommation sur au moins un des trois critères (deux verres par jour, dix verres par semaine et des jours sans consommation). C’était davantage le cas des hommes (33,4 %) que des femmes (14,3 %).

Toujours en 2017, 86,6 % des personnes âgées de 18 à 75 ans ont consommé de l’alcool au moins une fois dans l’année. Une personne sur cinq déclare avoir connu une ivresse au cours des douze derniers mois. 10 % sont des consommateurs quotidiens et 5 % consomment six verres ou plus en une même occasion chaque semaine.

Avec ces nouveaux seuils, « notre objectif est de permettre aux Français de faire le choix éclairé d’une consommation à moindre risque pour leur santé », explique Santé publique France. Il s’agit aussi de les « inviter à réfléchir » sur leurs habitudes en matière d’alcool.

Par Aliisa Waltari (ANPM-FRANCE MUTUALITÉ)

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