Covid-19 : où en est-on ?

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Par Patricia Guipponi

Temps de lecture estimé 5 minute(s)

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Avec la rentrée des classes, les prises en charge pour suspicion de Covid-19 sont en hausse. La campagne de vaccination a été avancée au 2 octobre 2023. L’occasion de faire le point sur le virus avec le professeur Karine Lacombe, cheffe de service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine à Paris.

Rentrée des classes, reprise du travail, rassemblements pour la Coupe du Monde de rugby… ces événements de fin d’été ont provoqué la hausse du nombre des prises en charge pour suspicion de Covid-19. C’est ce que rapporte Santé publique France dans son bulletin en date du 20 septembre 2023. Les autorités sanitaires font part de passages aux urgences, liés au coronavirus, en augmentation de 16 % entre la première semaine de la rentrée et la seconde.

Le Covid-19 a également sévi cet été. « On pensait qu’il serait saisonnier, un peu comme les virus respiratoires à l’entrée de l’hiver. Mais il s’avère que c’est un virus qui évolue par vagues sans véritable impact en rapport avec les saisons. Sa circulation est plutôt liée aux périodes où l’on observe plus de promiscuité entre les gens », commente le professeur Karine Lacombe, cheffe de service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine à Paris.

Il est recommandé de se faire vacciner une fois par an

Toujours est-il que la campagne de vaccination contre le Covid-19, prévue dans un premier temps le 17 octobre 2023, en simultanée avec celle du vaccin contre la grippe, est avancée au 2 octobre. « Tout le monde peut se faire vacciner mais le message s’adresse en priorité aux personnes à risques, plus à même de contracter une forme grave de Covid-19 », rappelle l’infectiologue.

Ces personnes sont, entre autres, celles atteintes de mucoviscidose, de maladies rénales chroniques sévères, de cancer ou encore les personnes qui ont reçu une transplantation d’organe. « Nous leur recommandons fortement de se faire vacciner. C’est de l’ordre d’une fois dans l’année et ce rythme vaut aussi pour les autres ». Le nouveau vaccin contre le Covid-19, disponible dès le 2 octobre, « est actif pour lutter contre le sous-variant d’Omicron qui circule en ce moment ».

Une certaine immunité collective et un dépistage non systématique

À présent, une certaine immunité collective est acquise mais cela ne doit pas dispenser d’être vigilant et de recourir à la vaccination, comme l’observe le professeur Karine Lacombe : « Se faire vacciner est la meilleure réponse en termes de prévention contre les formes graves du virus ». Et de poursuivre : « Il y a certes une certaine immunité collective mais il y a toujours un fond continu de cas donc il est impératif de se protéger et de protéger autrui ».

Le nombre de personnes infectées par le Covid-19 n’est pas arrêté car le dépistage n’est plus systématique. « On ne le connaît pas précisément, du moins pour les personnes qui ne développent pas de forme grave et ne bénéficie pas de traitement spécifique réservé aux comorbidités ou aux immunodépressions. On n’est pas forcément soumis aux tests dès qu’un symptôme possiblement lié au Covid apparaît et que l’on ne présente pas de pathologies à risque ».

Le Covid-19 est considéré à présent comme un virus endémique

Après trois ans d’évolution, le Covid-19 est considéré à présent comme un virus endémique* et non plus épidémique. « Lorsqu’on le contracte, sans pathologie sous-jacente, les symptômes ressemblent en principe à ceux d’une bonne grippe (frissons, douleurs musculaires, maux de tête, sensation de fièvre…). Dans ce cas, il est conseillé de se faire prescrire un arrêt de travail pour 3 ou 5 jours et de rester chez soi », indique l’infectiologue.

L’isolement systématique de sept jours n’est plus obligatoire en cas de test positif. On peut aussi avoir recours au télétravail si l’employeur permet cette éventualité. « Lorsque l’on n'a pas de symptômes, mais que l’on est positif au Covid, ou lorsque l’on a des suspicions avant d’avoir confirmation, il faut porter un masque, respecter les gestes barrières, pour éviter de transmettre le virus ». Le professeur Lacombe recommande, par ailleurs, d’aérer au maximum les espaces communs.

Ce qui a changé dans la gestion du virus

Depuis février 2023, les arrêts de travail dérogatoires sans jour de carence ne courent plus pour les personnes testées positives au Covid-19. L’isolement systématique n’est plus à l’ordre du jour. Il en est de même pour le suivi des cas contacts par le service Contact Covid de l’Assurance maladie

Les tests de dépistages ne sont plus totalement pris en charge par l’Assurance maladie depuis le 1er mars 2023. Le remboursement est partiel. Le montant à charge de l’assuré reste à la discrétion du professionnel de santé qui effectue ce test (30 % pour les médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes et sages-femmes ; 40 % pour les infirmiers et les kinésithérapeutes). Ces tests sont toutefois pris en charge intégralement pour les personnes à risque de formes graves de Covid-19 et pour les professionnels de santé.

Depuis le 15 mai 2023, l’obligation vaccinale contre le Covid-19 ne court plus pour les professionnels de santé. Elle reste toutefois fortement recommandée.

Le port du masque n’est plus obligatoire dans les lieux recevant du public. Cependant, en cas de suspicion d’infection au Covid ou quand le test de dépistage est positif, le port du masque est fortement conseillé pour éviter toute propagation du virus et protéger les plus fragiles.

*Se dit d’un virus ou d’une maladie qui circule constamment dans un territoire auprès d’une population donnée.

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