La e-cigarette aurait aujourd’hui environ 3 millions d’adeptes*. En parallèle, on constate un recul significatif des ventes de tabac et des traitements nicotiniques d’aide à l’arrêt du tabac. Un véritable plébiscite que les autorités sanitaires entendent bien accompagner et contrôler.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) s’exprime de façon tranchée sur la cigarette électronique en la déconseillant pour le sevrage tabagique. Dans un communiqué de février 2015, elle met en avant les risques liés au vapotage passif (inhalation de nicotine par les voisins du vapoteur) et estime que ce type de dispositif pourrait retarder la cessation tabagique ou même l’empêcher. La distribution de e-cigarettes à grande échelle pourrait également légitimer cette pratique, constituant alors un point d’entrée dans le tabagisme pour les plus jeunes.
Une position que ne partagent pas les autorités sanitaires françaises. Après la publication d’études encourageantes, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) a en effet modifié ses recommandations en 2016 : la cigarette électronique peut à présent être considérée comme un outil d’aide au sevrage tabagique pour les fumeurs. Cependant, le risque de banalisation de la consommation de tabac reste très surveillé.
En France, les tabacologues avancent en premier lieu que la e-cigarette contient bien moins de produits toxiques qu’une cigarette classique, et représente donc un moindre risque pour la santé. En effet, il y a plus de 4 000 composés dans une cigarette classique, dont une quarantaine reconnus comme cancérigènes et de très nombreuses substances toxiques : goudrons, gaz toxiques (monoxyde de carbone, oxyde d’azote, acide cyanhydrique, ammoniac…) et métaux lourds (cadmium, mercure, plomb, chrome). Autant de substances qui ne sont pas présentes dans une cigarette électronique.
Autre point positif de la e-cigarette : lorsqu’elle est inhalée, elle ne provoque pas la formation de monoxyde de carbone. Ce gaz toxique formé lors de la combustion de la cigarette a la propriété de se fixer dans les globules rouges à la place de l’oxygène, d’où une moins bonne oxygénation des organes, le corps compensant en augmentant la fréquence cardiaque et la pression artérielle, ce qui à long terme accroît les risques d’accident cardiaque et vasculaire.
Par ailleurs, les tabacologues mettent en avant quelques études, qui affirment que les fumeurs qui « vapotent » parviennent à réduire leur consommation de cigarettes, voire à la stopper complètement. Des experts internationaux ont ainsi déclaré, en réponse à la mise en garde de l’OMS : « les e-cigarettes sont une nouveauté et nous n’avons, de toute évidence, pas encore toutes les réponses sur leur impact sanitaire à long terme, mais ce que nous savons, c’est qu’elles sont beaucoup moins dangereuses que les cigarettes classiques, qui tuent plus de six millions de personnes par an dans le monde ».
Mais tous s’accordent sur le fait que lorsqu’une personne adopte la e-cigarette, il faut lui conseiller de remplacer totalement le tabac par le « vapotage », car la fumée de tabac, même à faible dose, est toujours nocive.
Les autorités de santé et les experts s’accordent sur plusieurs recommandations de bon usage :
* Selon le Baromètre Santé de Santé Publique France (ex-Inpes) 2014
** Programme de soins permettant d’endiguer son addiction au tabac.
*** Liquide aromatisé composé de PG (Propylène Glycol) ou de GV (Glycérine Végétale), d’arômes artificiels et d’un dosage en nicotine allant de 0 à 24mg/ml.