Il n’est pas facile de répondre à cette question car il n’existe pas de statistiques officielles à ce sujet, ni d’études épidémiologiques à grande échelle. Cependant, on estime que dans la population générale, environ une femme sur dix est touchée. Cette maladie, qui ne provoque parfois aucun symptôme, peut malheureusement aussi être source de douleurs aiguës, et même provoquer une infertilité.
L’endomètre est la muqueuse interne de l’utérus. Chaque mois, il se développe sous l’effet du cycle hormonal, afin d’accueillir un éventuel embryon, puis se résorbe et s’évacue (lorsque la fécondation n’a pas eu lieu) en provoquant des saignements (les règles).
Chez les femmes atteintes d’endométriose, des tissus semblables à ceux de l’endomètre se développent dans d’autres régions de l’organisme. Cela peut être à proximité de l’utérus, dans le muscle utérin lui-même ou au niveau des ovaires, plus rarement dans le reste du corps, comme la cavité abdominale, le colon ou les poumons. Ce tissu, bien qu’éloigné de l’utérus, va réagir chaque mois aux variations hormonales des ovaires, comme le fait l’endomètre, et se mettre à saigner au moment des règles. Mais ce sang n’est pas évacué et va créer des adhérences dans les tissus où il est situé !
Les causes précises de cette maladie restent, à ce jour, inconnues mais il existe plusieurs hypothèses :
Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés, notamment l’hérédité : si on a une sœur ou une mère atteinte d’endométriose, le risque est multiplié par 10 à 15 par rapport au reste de la population. Des règles très abondantes peuvent également augmenter ce risque.
Le plus souvent, ce sont les douleurs pelviennes (dans le bas ventre) parfois très aiguës qui surviennent, soit de façon épisodique, au moment des règles, ou peuvent être permanentes. Elles se révèlent parfois quelques mois après l’arrêt la pilule.
Enfin, il arrive que l’endométriose soit découverte au cours d’un bilan médical cherchant l’origine d’une infertilité, alors même que la patiente ne se plaint d’aucune douleur.
On estime que 25 à 50 % des femmes souffrant de problèmes d’infertilité présentent de l’endométriose. Le plus souvent il s’agit d’une raison liée à l’anatomie : les saignements des tissus semblables à l’endomètre, en dehors de la cavité même de l’utérus, peuvent conduire à un mauvais fonctionnement des ovaires eux-mêmes ou des tubes de Fallope (qui permettent aux ovocytes, produits par les ovaires, de rejoindre l’utérus). L’endométriose peut être source de perturbations hormonales, ou modifier le système immunitaire, empêchant ainsi l’implantation de l’embryon dans l’utérus.
Avant tout, un bilan clinique doit être réalisé par votre médecin traitant ou votre gynécologue : il va vous poser de nombreuses questions pour connaitre la nature de vos douleurs pelviennes et leurs fréquences, puis pratiquer un examen gynécologique. Pour confirmer le diagnostic d’endométriose, une échographie pelvienne et éventuellement une échographie avec une sonde vont être pratiquées. Ensuite, une cœlioscopie permettra de repérer la présence de lésions dans la cavité abdominale et de faire des prélèvements pour les analyser en laboratoire. Une IRM (voire un scanner) peut être envisagée afin de réaliser une cartographie des dépôts d’endomètre en dehors de l’utérus.
Les traitements ne sont prescrits que si les douleurs sont importantes, s’il y a un problème de fertilité ou la présence d’un endométriome (tumeur bénigne due au développement d’endomètre à distance de l’utérus). Des anti-inflammatoires non-stéroïdiens peuvent déjà être prescrits pour atténuer les douleurs.
Ensuite, deux cas de figure peuvent être envisagés, indépendamment ou conjointement :