Le rotavirus constitue la cause majoritaire des diarrhées chez les nourrissons. C’est un virus qui sévit par épidémies annuelles, « qui habituellement surviennent entre janvier et mars », explique le Pr Daniel Floret, vice-président de la commission technique des vaccinations de la Haute Autorité de santé (HAS).
Le danger est que les diarrhées peuvent mener à une déshydratation du bébé. Il faut alors le réhydrater, ce qui normalement se fait par voie orale, par administration d’un soluté. Mais, précise le Pr Floret, « de temps en temps il y a des vomissements importants qui ne le permettent pas ». Cela peut conduire à une hospitalisation pour réhydratation par voie veineuse et, dans de très rares cas, au décès.
« A l’âge de 2 ans, à peu près tous les enfants ont été en contact avec le rotavirus. Mais avec des conséquences très diverses », déclare Daniel Floret. Certains n’ont presque rien, d’autres ont une petite diarrhée, et il y en a qui ont une diarrhée importante. C’est lorsque la première infection survient dans les premiers mois de la vie qu’il y a le plus de risques de forme très symptomatique.
Deux vaccins ont une autorisation de mise sur le marché en France. Cette vaccination est recommandée depuis 2022. Selon le vaccin, il est administré en deux ou trois doses chez les nourrissons à partir de 6 semaines. Il s’agit de vaccins à boire, il n’y a pas d’injection. Ils sont pris en charge par l’Assurance maladie à hauteur de 65 %. A noter que le vaccin peut entraîner, rarement, des invaginations. Il s’agit d’obstructions intestinales faisant risquer une nécrose et pouvant entraîner la mort en l’absence d’une prise en charge adaptée et précoce.
« Ce risque est bien ciblé dans le temps, dans les jours qui suivent essentiellement la première dose, et cette complication est facilement diagnostiquée par échographie et traitée par lavement si le diagnostic est précoce. Ce qui doit être le cas si les parents sont prévenus des symptômes qui doivent donner l’alerte. Tous les pays qui ont mis en place cette vaccination ont constaté une réduction d’au moins de 80 % de la survenue des formes graves. En France, cela représente plus de 20 000 hospitalisations annuelles. Il n’y a pas de doute sur la positivité de la balance bénéfice risque de ces vaccins », précise le Pr Floret.