Grains de beauté : comment et pourquoi surveiller sa peau ?

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Par Isabelle Blin

Temps de lecture estimé 5 minute(s)

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Grains de beauté © Getty Images

Les grains de beauté apparaissent dans l’enfance. Si la majorité de ces taches cutanées ne sont pas dangereuses, certaines peuvent être un mélanome, le plus dangereux des cancers de la peau. Un risque qui justifie de faire le point avec son dermatologue.

Les grains de beauté sont constitués d’un amas de cellules pigmentaires dans la peau. Ils apparaissent en général avant l’âge de 25 ans, sous l’influence de facteurs génétiques et d’exposition au soleil (ultraviolets).
Ce sont généralement des lésions de petite taille (diamètre inférieur à 6 millimètres), ronds ou ovales et de forme symétrique (chaque moitié est identique). Ils ont une couleur homogène (et régulièrement répartie), avec des bords réguliers. On peut les retrouver principalement sur les zones exposées au soleil comme les bras, les jambes…

Deux types de grains de beauté

Les dermatologues distinguent deux types de grains de beauté. « Le grain de beauté dermique est une sorte de verrue molle, brune, avec un poil au centre », explique le Dr Marc Perrussel, dermatologue et vice-président du Syndicat national des dermatologues-vénéréologues. Ces taches sont bénignes et n’évolueront jamais en cancer de la peau.

Les autres grains de beauté sont des taches, planes ou légèrement en relief, brunes le plus souvent, mais aussi parfois rosées ou blanchâtres (ils ne produisent pas de mélanine). « Ces grains de beauté (naevus) prennent racine dans la jonction entre l’épiderme et le derme. Parfois, ils apparaissent ou changent d’aspect et il faut donc en surveiller l’évolution », alerte le médecin.

Avez-vous pensé au dépistage ?

L’Assurance maladie prend en charge une consultation de dépistage chez un dermatologue en accès direct (70 % de 46 €), tous les ans. Les mutuelles remboursent la part complémentaire. Vous pouvez aussi profiter de la Semaine de dépistage gratuit, organisée chaque année en mai ou juin par le syndicat national des dermatologues-vénéréologues.

Comment savoir si un grain de beauté est dangereux ?

Il est conseillé d’examiner régulièrement sa peau à l’aide d’un miroir ou en demandant à son conjoint ou un membre de sa famille de regarder les parties du corps plus difficilement visibles comme le dos, la nuque…

« Les mélanomes qui se développent sur des naevus existants sont très rares, mais il faut s’inquiéter de l’apparition d’une tache, d’une petite plaque (papule) ou d’un bouton qui répond au moins à l’un des 5 critères de la règle ABCDE, définie par les dermatologues », souligne le Dr Perrussel. En voici les explications :

  1. « A », pour asymétrie.
  2. « B », pour bords irréguliers.
  3. « C », pour couleurs non homogènes.
  4. « D », pour dimensions (diamètre supérieur à 6 mm).
  5. « E », pour évolutivité (l’aspect du grain de beauté a changé).

Si vous êtes concerné par l’un de ces critères, prenez rendez-vous chez votre médecin traitant sans attendre en précisant bien la raison de votre appel. Si besoin, il vous orientera vers un dermatologue. Ce spécialiste de la peau effectuera un examen clinique, complété d’une dermoscopie à l’aide d’un appareil grossissant muni d’une source lumineuse, qui permet de voir les structures superficielles de la peau non visibles à l’œil nu.

Si le grain de beauté lui paraît suspect, il le retirera sous anesthésie locale (en pratiquant une exérèse, c’est-à-dire une ablation de la peau) et l’enverra dans un laboratoire d’analyse afin de s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un mélanome de la peau.

Quels sont les risques de l’apparition d’un mélanome cutané ?

Personne n’est à l’abri d’un mélanome cutané (tumeur de la peau), même ceux qui ne s’exposent pas aux ultraviolets sur la plage. Il suffit de jardiner, faire du sport en plein air, pêcher ou tout simplement marcher au soleil régulièrement et sans protection pour favoriser l’apparition de tumeurs cutanées. Pour preuve, les zones les plus touchées sont les plus exposées au soleil : visage, lèvres, cuir chevelu en cas de calvitie, cou, oreilles…

Les personnes à la peau claire qui brûlent plutôt qu’elles ne bronzent, celles qui ont plus de 50 grains de beauté, qui ont des antécédents de mélanome chez leurs parents ou encore celles qui ont eu beaucoup de coups de soleil (dans l’enfance notamment), sont encore plus à risques. Ces dernières nécessitent une protection solaire et une surveillance accrues.

Protection solaire : comment préserver notre épiderme ?

« La meilleure des préventions est de se protéger des rayons ultraviolets dès son plus jeune âge et tout au long de sa vie. Par exemple, on ne s’expose pas au soleil deux heures avant et deux heures après midi, donc entre 12 et 16 heures en France », précise le Dr Perrussel révolté de constater que certaines municipalités du littoral organisent des concours de châteaux de sable à 14 h 30.

Ensuite, on s’efforce de porter des vêtements couvrants, un chapeau et des lunettes de soleil. Sur les zones découvertes, on applique une crème solaire, minérale (c’est-à-dire, sans filtre chimique) pour les enfants, toujours avec un indice de protection 50. « Elles sont efficaces si on en applique assez (l’équivalent d’une paume de main pour le visage) et que l’on renouvelle l’application environ toutes les deux heures (le matin, à midi, puis à 14 heures et 16 heures).

Une application pour connaître l’intensité du soleil

Vous pouvez également télécharger gratuitement l’application SoleilRisk sur l’App store ou Google Play. Développée par le Syndicat national des dermatologues-vénérologues, elle vous permet de connaître le niveau d’indice UV (rayons ultraviolets) en fonction du lieu où vous vous trouvez, et ainsi adapter votre comportement.

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