Herpès labial ou « bouton de fièvre » : démêler le vrai du faux

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Par Benoît Saint-Sever (ANPM-France Mutualité)

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Appelé couramment « bouton de fièvre », l’herpès labial se caractérise par des vésicules disgracieuses qui apparaissent au niveau des lèvres. Bien que commune, cette affection est l’objet de nombreuses idées reçues. Symptômes, traitement, prévention : on fait le point.

Quand on a de l’herpès, c’est pour la vie.

Vrai. L’herpès labial est une maladie cutanée récidivante. Elle est due à un virus, le plus souvent l’herpès simplex virus 1 (HSV1), qui est très courant puisque 80 % des Français en sont porteurs. Une fois qu’il pénètre dans l’organisme, celui-ci remonte le long des nerfs sensitifs, vient se loger dans les ganglions nerveux et s’endort.

À tout moment, sous l’effet de la fatigue ou du stress, le virus peut ressortir au niveau de la peau et engendrer des lésions sous la forme de « bouquets » de vésicules qui apparaissent sur le bord externe de la lèvre, à la jonction avec la muqueuse.

Les autres formes d’herpès

Si la souche de l’herpès simplex virus 1 (HSV1) touche le plus souvent les lèvres, le HSV2, lui, provoque des lésions au niveau génital. Il s’agit alors d’une maladie transmissible et il est recommandé de s’abstenir de relation sexuelle en cas de poussée pour protéger son partenaire.

Moins connu, l’herpès peut aussi toucher l’œil et abîmer la vue. Il se soigne bien mais nécessite une prise en charge rapide.

L’herpès labial est contagieux.

Vrai. L’herpès labial est contagieux dès l’apparition des premiers signes. Les vésicules contiennent en effet un liquide chargé de virus qui peut migrer d’une personne à une autre par simple contact. Il est aussi possible de se contaminer soi-même en touchant la lésion, puis une autre partie de son corps (œil, sexe…). Lors des poussées, mieux vaut donc bien se laver les mains après avoir touché ses lèvres, éviter d’embrasser ses proches, ne pas échanger son rouge à lèvres, ne pas avoir de rapports sexuels bucco-génitaux…

Dès les premiers signes, il faut le traiter.

Vrai. Des signes avant-coureurs, comme des picotements, des démangeaisons ou une sensation de brûlure sur le pourtour des lèvres, doivent alerter. Ces symptômes, qui sont ressentis dans les jours ou les heures qui précèdent le « bouton de fièvre », doivent encourager à débuter le traitement.

L’application d’une crème antivirale bloquera la multiplication du virus et diminuera la durée de la poussée. En complément, une crème anesthésiante pourra soulager la douleur. La guérison survient généralement au bout d’une dizaine de jours.

Par ailleurs, lorsque l’herpès récidive plus de six fois par an, le médecin peut prescrire un traitement antiviral oral.

Il se soigne avec des antibiotiques.

Faux. Qu’il s’agisse de crèmes ou de comprimés oraux, les antibiotiques sont inefficaces pour combattre le virus de l’herpès. « Il est essentiel de les réserver aux maladies infectieuses pour lesquelles vous en avez vraiment besoin », rappelle l’Assurance maladie, d’autant que « la consommation inappropriée d’antibiotiques rend les bactéries plus résistantes ».

Le soleil favorise la cicatrisation.

Faux. L’exposition au soleil, comme au froid, fait au contraire partie des facteurs déclenchant de l’herpès. Pour prévenir une poussée, il est alors conseillé d’utiliser un écran solaire haute protection en été et de bien se protéger du froid en hiver. D’autres situations peuvent favoriser la survenue du « bouton de fièvre » : un stress ou une période de fatigue, au moment des règles, en cas de baisse de l’immunité, lors d’une infection ou d’une maladie.

Par Benoît Saint-Sever (ANPM-France Mutualité)

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