Hypertension artérielle : une affection fréquente aux complications sévères

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Par Aliisa Waltari (ANPM-FRANCE MUTUALITÉ)

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Maladie chronique la plus fréquente au monde, l’hypertension artérielle (HTA) peut entraîner de graves complications comme un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral (AVC). Toutefois, des traitements efficaces parviennent généralement à la contrôler. À condition qu’elle soit dépistée suffisamment tôt.

Quatorze millions : c’est le nombre de personnes concernées par l’hypertension artérielle (HTA) en France. Cette maladie chronique, la plus fréquente dans notre pays et au monde, est liée à une « pression anormalement élevée du sang dans les vaisseaux sanguins », explique l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

Dans la majorité des cas, elle est causée par le vieillissement (elle concerne ainsi plus de 65 % des personnes de plus de 65 ans). L’HTA est aussi favorisée par une mauvaise hygiène de vie, le surpoids et l’obésité. Toutefois, « chez 5 à 10 % des patients, les causes sont endocriniennes, liées à des apnées du sommeil, à la iatrogénie médicamenteuse*, ou exceptionnellement d’origine génétique », note le professeur Jean-Pierre Fauvel, président de la Société française d’hypertension artérielle (SFHTA).

* On appelle « iatrogénie médicamenteuse » les effets indésirables provoqués par la prise d’un ou plusieurs médicaments, indique l’Assurance maladie.

Pas de risque accru d’infection par le Covid-19

Selon la Société européenne d’hypertension (ESH), il « n’existe actuellement aucune preuve claire que l’hypertension en soi soit associée à un risque accru d’infection par Covid-19 ». Seuls les patients atteints d’hypertension « compliquée », c’est-à-dire les insuffisants cardiaques ou rénaux dialysés, et ceux ayant déjà fait un infarctus ou un AVC, seraient plus susceptibles de développer des formes graves du coronavirus en cas d’infection.

Dans un communiqué du 13 mars, l’ESH invite en outre tous les patients hypertendus à poursuivre leurs traitements, y compris ceux comprenant des inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), suspectés par des chercheurs suisses de favoriser l’infection par le Covid-19. Il ne s’agit à ce stade que d’une hypothèse non vérifiée.

Éviter « l’effet blouse blanche »

Pour que l’hypertension artérielle (HTA) soit diagnostiquée, il faut que la pression artérielle, mesurée au cabinet du médecin, soit supérieure à 140 mmHg (millimètres de mercure) pour la pression systolique (contraction du cœur) et de 90 mmHg pour la pression diastolique (relaxation du muscle cardiaque). Ces mesures élevées doivent être retrouvées au moins lors de deux consultations consécutives, à un mois d’intervalle. Elles seront aussi confirmées en automesure par le patient, à son domicile. L’objectif est ici d’éviter le fameux « effet blouse blanche », qui peut induire chez certaines personnes une augmentation de la pression sanguine liée au stress déclenché face à leur médecin.

Non traitée, l’hypertension artérielle entraîne de nombreuses complications. Elle augmente considérablement les risques « d’infarctus du myocarde, d’insuffisance cardiaque, d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), de démence cardiaque et d’insuffisance rénale terminale », précise le Pr Fauvel. Pour ces raisons, la tension doit être mesurée à chaque passage en cabinet médical. D’autant que l’HTA est le plus souvent asymptomatique : aucun signe particulier ne permet de la soupçonner, mis à part peut-être des maux de tête fréquents, voire plus rarement des vertiges, des palpitations ou des saignements de nez.

Adopter des mesures hygiéno-diététiques

La prise en charge de l’hypertension artérielle commence par la mise en place de mesures hygiéno-diététiques, c’est-à-dire une alimentation équilibrée, la pratique d’une activité physique, la réduction de la consommation de sel, la baisse de la consommation d’alcool et l’arrêt du tabac.

Si cela ne suffit pas, des traitements anti-hypertenseurs seront nécessaires. Certains favorisent l’élimination de l’eau et du sel (diurétiques). D’autres agissent sur le diamètre des vaisseaux sanguins (inhibiteurs calciques). D’autres encore diminuent la fréquence cardiaque (bêtabloquants) ou régulent la tension artérielle au niveau cérébral (anti-hypertenseurs d’action centrale). Et certains, enfin, jouent sur le contrôle rénal de la pression artérielle (inhibiteurs des récepteurs de l’angiotensine II – sartans – et inhibiteurs de l’enzyme de conversion – IEC).

« Plus tôt la prise en charge débute, meilleures sont les chances de réussite », souligne Jean-Pierre Fauvel. En matière de dépistage précoce, des progrès doivent d’ailleurs « encore être réalisés en France », constate de son côté la Haute autorité de santé (HAS). Environ « 20 % des patients hypertendus ne sont pas traités et 50 % n’atteignent pas les objectifs de pression artérielle contrôlée », se désole-t-elle.

Par Aliisa Waltari (ANPM-FRANCE MUTUALITÉ)

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