Chacun d’entre nous a des certitudes, basées sur son expérience ou héritées de son milieu social ou familial. La santé ne déroge pas à la règle. À force de les entendre et de les répéter, certaines idées reçues finissent par être perçues comme des vérités absolues. Et résistent parfois, même après avoir été contredites par des études. Pourtant, ces fausses informations peuvent avoir des conséquences sur notre santé. Quand elles n’alimentent pas les préjugés envers les personnes malades. Alors bousculons certaines d’entre elles.
Qui n’a jamais entendu cet adage ? Pourtant, il ne repose sur rien de sérieux.
Si l’eau est indispensable à notre organisme, en boire trop peut même être déconseillé. Le réseau de santé Périnice, dédié à la prise en charge de l’incontinence, a ainsi montré que les femmes qui boivent trop d’eau, sans uriner en conséquence, peuvent perturber le fonctionnement de leur vessie. Au point de développer des troubles urinaires qui peuvent aller jusqu’à l’incontinence.
En réalité, il faut écouter son corps et boire selon sa soif. Sauf avis médical contraire (en cas d’infection par exemple), il n’est donc pas nécessaire de dépasser un litre et demi d’eau par jour. Et en comptant le café, le thé, les jus de fruits et autres potages. Car tous les ingrédients que nous consommons contiennent déjà de l’eau. Et contrairement aux idées reçues, boire davantage n’aide ni à maigrir ni à éliminer plus de toxines.
La dépression est bien une maladie, c’est même l’une des maladies psychiques les plus répandues. Due à une altération des fonctions biologiques du cerveau, elle se manifeste notamment par un changement profond de l’humeur et une tristesse inhabituelle et persistante, qui durent au-delà de quinze jours.
Les personnes qui en souffrent sont bien souvent victimes de préjugés. Or, elles ne se complaisent pas dans cet état. Elles ne peuvent simplement pas en sortir sans être aidées (par leur médecin traitant qui les oriente au besoin vers un psychiatre ou un psychologue).
On retrouve d’ailleurs ce même type d’idées reçues envers les personnes souffrant d’une addiction à l’alcool ou aux drogues. Pour l’entourage, il ne sert donc à rien de chercher à les « raisonner » pour les obliger à « se prendre en main ». Mieux vaut être à leur écoute et se montrer compréhensif.
En fait, il n’y a pas de lien direct avec le froid, car le rhume est dû à un virus. « Aussi, vous pouvez rester tout nu dans une pièce à 10 C°, vous ne serez pas malade s’il n’y a pas un microbe qui traîne par là », rappelle le Dr Philippe Roux, fondateur du site Tatoufaux.com (lire aussi le Point de vue). Et si les rhumes augmentent quand il fait froid, c’est surtout parce que l’on reste plus volontiers confiné, ce qui facilite la propagation des virus d’une personne à l’autre.
S’il n’est pas inutile de se couvrir avant de sortir (surtout en cas de maladie cardiovasculaire ou respiratoire), mieux vaut se laver les mains régulièrement pour éviter un rhume et se protéger la bouche, si l’on est enrhumé, pour ne pas contaminer son entourage.
L’infarctus du myocarde (crise cardiaque) est une pathologie du cœur que l’on croit à tort réservée aux hommes. Or, les femmes sont elles aussi touchées par cette maladie. Et de plus en plus. Dans le dernier numéro de sa revue Recherche et Santé, la Fondation pour la Recherche Médicale indique que, certes, les femmes ont globalement moins de risques que les hommes de faire un infarctus. Mais après la ménopause, elles sont autant exposées que leurs homologues masculins. Et les jeunes semblent de plus en plus concernées.
Une évolution d’autant plus inquiétante, selon la Fondation pour la Recherche Médicale que, chez les femmes, la crise cardiaque est souvent plus silencieuse (ressenti et douleur plus faibles). Elles appellent donc moins spontanément les secours. Or, la rapidité avec laquelle la personne va être prise en charge est primordiale.
D’ailleurs, chez les hommes aussi, les symptômes ne se traduisent pas toujours par une douleur aiguë dans la poitrine qui se prolonge dans le bras gauche et par une sensation d’oppression.
Dès sa création, le magazine de votre mutuelle a fait de la lutte contre les idées reçues l’une de ses priorités. En vous proposant régulièrement des articles de fond qui sortent des sentiers battus, Essentiel Santé Magazine entend ainsi participer au débat et rétablir certaines vérités. Pour cela, la rédaction s’appuie sur des professionnels de santé qui font référence dans leur domaine.
Le point de vue de Philippe Roux, médecin généraliste et fondateur du site tatoufaux.com
« Je rencontre régulièrement des patients – des personnes âgées notamment – qui pensent que les médicaments génériques vont les rendre malades. Ils préféreront ne pas suivre leur traitement plutôt que de prendre des génériques. Quitte à se mettre en danger.
Certaines idées fausses sont parfois si ancrées qu’il est bien difficile de les remettre en cause. Quelque part, cela rassure : “Si tout le monde le dit, c’est que cela doit être vrai”. Les idées reçues font appel à l’émotionnel, bien plus qu’au rationnel, surtout lorsqu’il s’agit de santé. Et puis chercher la vérité, vérifier l’information, cela prend du temps, demande des efforts. Il est donc plus facile de croire ce que l’on nous raconte.
Mais les patients ne sont pas les seuls à avoir des idées reçues, les médecins aussi en ont… comme tout le monde ! »