Infarctus, AVC : mieux reconnaître les signes avant-coureurs

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Par Sihem Boultif

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En cas d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral, la rapidité de la prise en charge médicale des patients est primordiale. Comment reconnaître les signes qui doivent alerter ?

« Qu’il s’agisse d’un infarctus ou d’un AVC, dans les deux cas, nous sommes en présence d’une artère obstruée qu’il faut très rapidement déboucher, pour éviter le décès ou de lourdes séquelles » précise d’emblée le Dr Patrick Goldstein, chef du pôle des urgences du centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Lille. En effet, l’infarctus de myocarde est l’occlusion d’une artère coronaire, ou d’une de ses branches, qui vascularise le cœur. Quant à l’accident vasculaire cérébral, il consiste en l’obstruction d’un vaisseau du cerveau.

Urgence absolue

Ces deux pathologies, qui touchent plusieurs centaines de milliers de personnes chaque année en France, doivent être prises en charge médicalement le plus tôt possible. « Les soins doivent commencer dans les deux heures suivant le début d’un infarctus du myocarde et dans les quatre heures pour un AVC », explique le Dr Goldstein. Mais le plus tôt est le mieux. Car « au-delà de six heures, on estime que de toute façon, la récupération totale n’est plus possible pour le patient ».

Signes avant-coureurs

Pour l’infarctus du myocarde, le principal signe qui doit alerter est une douleur thoracique en barre, qui serre comme un étau et pèse sur la poitrine. C’est une douleur très forte, qui ne passe pas, avec une irradiation dans le bras gauche, la mâchoire, l’épaule ou le poignet. Voire dans le dos, pour certaines formes atypiques. « Attention, chez le sujet âgé, la douleur peut être moins nette, il peut s’agir d’une douleur abdominale, moins intense », précise le spécialiste.

Pour l’AVC, tout dépend de la zone cérébrale touchée, les signes peuvent être divers. « Il peut s’agir d’une hémiplégie, avec le bras ou la jambe paralysés, voire toute la moitié du corps », explique Patrick Goldstein. « Là ce sera flagrant, mais parfois cela peut être plus discret, avec une paralysie faciale, des mots dits qui n’ont aucun sens, ou alors une vision double brutale », détaille-t-il. Là encore, la prise en charge en urgence est essentielle. « L’entourage peut aider en notant l’heure du début des symptômes et en réunissant les ordonnances des traitements du patient, des informations qui pourront nous être utiles en temps voulu ».

Les femmes et les jeunes aussi

On pense encore aujourd’hui que ces pathologies touchent essentiellement les hommes âgés. « C’est faux », s’exclame Marie-Christine Iliou, cardiologue et secrétaire générale de la Fédération française de Cardiologie. « On a recensé, en 2012, 60 000 femmes décédées d’une pathologie cardiovasculaire en France ».

Même si cela reste un chiffre inférieur à celui des hommes (estimé à 112 000 en 2012), les infarctus du myocarde et les AVC concernent bel et bien les femmes et les sujets jeunes aussi. « Les chiffres sont en progression d’ailleurs chez les 45-54 ans, et en baisse, chez les plus de 65 ans », détaille la cardiologue. Pourquoi sont-ils davantage touchés qu’auparavant ? « On peut incriminer le stress et le travail assis, le mode de vie sédentaire », indique le Dr Iliou. « Mais pour les femmes, on remarque aussi qu’elles s’inquiètent moins de leur santé, elles vont supporter plus longtemps une douleur anormale ». La douleur de l’infarctus peut aussi être différente. « Cela peut être des palpitations, une gêne importante pour respirer voire une fatigue inhabituelle », détaille la spécialiste.

Tout cela doit pousser à appeler le 15. « Les médecins du SAMU sont là pour ça, en cas de doute, ils enverront une équipe médicale sur place. Ne pensez pas que vous les dérangerez, bien au contraire », martèle pour finir Patrick Goldstein. « Mieux vaut qu’ils se déplacent pour rien que pas du tout ! ». Le message est clair, il ne reste plus qu’à l’appliquer.

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