Infections sexuellement transmissibles : quelles sont les missions des centres de dépistage ?

Les Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD), présents dans chaque département, ont remplacé les Centres de dépistages anonymes et gratuits (CDAG) et les Centres d’information, de dépistage et de diagnostic des infections sexuellement transmissibles (Ciddist). « Nous avons changé de dimension avec cette transformation : les CeGIDD sont devenus des centres de santé sexuelle. L’idée est d’avoir une approche globale de chaque personne dans sa relation à la sexualité », explique le Dr Christophe Segouin.
Responsable du CeGIDD de l’hôpital Fernand-Widal (Paris).

Dépistage du VIH

Dans le centre dont il est responsable, 75 à 80 % des consultations sont consacrées au dépistage du VIH et autres maladies sexuellement transmissibles et une partie de l’activité concerne également la prise en charge de la prophylaxie pré-exposition du VIH (PrEP). La PrEP s’adresse aux personnes qui n’ont pas le VIH mais qui sont à risque de contamination. Elle consiste à prendre un médicament afin d’éviter de se contaminer. « Dans notre démarche de dépistage, nous organisons des actions en dehors de l’hôpital avec une association partenaire (Aremedia), pour la logistique, en lien avec des associations qui prennent en charge des populations précaires et/ou exposées au VIH », indique le Dr Segouin. Les CeGIDD assurent d’autres missions de prévention, notamment la vaccination contre les virus de l’hépatite B, de l’hépatite A et du papillomavirus. Plus récemment une partie des CeGIDD a accompagné la campagne nationale de vaccination contre la variole du singe.

Prise en charge des risques liés à la sexualité

Ces centres assurent le traitement des infections sexuellement transmissibles bactériennes. Pour le VIH et les hépatites B et C, ils adressent des patients vers des consultations médicales adaptées.
« Notre CeGIDD propose une consultation avancée pour les personnes ayant un dépistage positif du VIH ou d’une hépatite virale. Cela permet de faire des examens complémentaires, de confirmer le diagnostic et d’expliquer celui-ci aux personnes », indique le Dr Segouin. « Nous les suivons afin qu’ils ne sortent pas du système de soin », précise-t-il.
Autre mission des CeGIDD : la prévention des grossesses non désirées notamment par la prescription de contraception y compris la contraception d’urgence. « Notre centre propose également des consultations de sexologie », indique le médecin. L’occasion pour les patients de parler de troubles de l’érection, d’éjaculation précoce ou de dyspareunie (douleurs féminines pendant les relations sexuelles) et d’être adressés à des consultations spécialisées si besoin. Dans ces centres, il est également possible de rencontrer un psychologue ou une assistante sociale. « Nous avons aussi une consultation de dermatologie – vénérologie et le projet d’intégrer des consultations avec une sage-femme » conclut le Dr Segouin.