Les jeunes sont désormais la cible des cyberpharmacies qui utilisent les réseaux sociaux pour se faire connaître. C’est ce que révèle le rapport de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS)**. Tout en alertant sur le fait que ces sites vendent non seulement des médicaments mais aussi des drogues. « Ce qui peut exposer un vaste public à des produits dangereux », note, dans ce rapport, Hamid Ghodse, ancien président de l’OICS.
Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), plus de 50 % des médicaments vendus via Internet seraient des contrefaçons. Or, les médicaments contrefaits échappent à tout contrôle.
Leur composition peut donc être différente de celle du médicament d’origine même si l’emballage, lui, peut être très proche. Leur efficacité et leur qualité ne sont pas garanties, ils peuvent être inefficaces ou même toxiques pour la santé.
L’achat sur Internet d’un médicament favorise par ailleurs le risque d’une mauvaise utilisation en l’absence de tout conseil médical et pharmaceutique.
Ainsi, le médicament n’est pas forcément adapté et peut même être contre-indiqué. De plus, la qualité des médicaments achetés sur internet n’est pas garantie.
L’Ansm (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, ex Afssaps) procède, depuis 2009, à l’achat de produits de santé sur Internet pour en évaluer la qualité. Ces produits sont analysés en laboratoire. La qualité des médicaments achetés sur Internet n’est pas garantie.
Beaucoup sont des médicaments qui n’ont obtenu aucune autorisation de mise sur le marché***. Leur composition varie fréquemment de celle annoncée sur le conditionnement. De plus, certains sont des contrefaçons qui contiennent parfois des produits toxiques.
Une liste régulièrement actualisée des médicaments achetés par l’Ansm est publiée sur son site Internet ainsi que des informations sur les falsifications de produits de santé.
Objectif : mettre en garde les consommateurs. « Acheter un médicament sur Internet est à la portée de tous. Mais il ne faut surtout pas le faire, il faut vraiment avoir conscience des risques que cela présente pour la santé. Un médicament n’est pas un produit comme un autre, il ne doit être acheté qu’en pharmacie », insiste Stéphane Lange, Chef du Pôle importation et exportation de médicaments à l’Ansm.
* En attente de la publication des arrêtés du Conseil d’Etat. Ensuite, les sites devront recevoir l’aval de l’autorité régionale de santé dont ils dépendent, et ils devront afficher un logo commun reconnaissable dans l’ensemble de l’Union européenne.
** structure de l’ONU
*** AMM : Autorisation de Mise sur le Marché (autorisation délivrée après évaluation de la qualité, de la sécurité et de l’efficacité d’une spécialité pharmaceutique.)