La luminothérapie pour lutter contre la dépression saisonnière

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Par Émilie Gilmer

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La dépression saisonnière survient durant l’automne ou l’hiver. Elle touche près de 3 % des Français. La luminothérapie apporte une aide précieuse pour en contrer les effets. Explications.

Laurent Chneiweiss est psychiatre. Il nous explique comment fonctionne la luminothérapie et dans quel cadre elle peut être utilisée. Il est l’auteur de En finir avec le blues de l’hiver et les troubles du rythme veille sommeil, éd. Marabout.

Qu’est-ce que la dépression saisonnière ?

Laurent Chneiweiss : C’est un trouble de l’humeur causé par le manque de lumière naturelle lorsque les jours raccourcissent, chez des personnes moins réceptives à la lumière. En effet, notre horloge biologique interne, qui rythme nos besoins quotidiens, est largement influencée par la lumière. Lorsqu’elle nous parvient, celle-ci envoie des informations à notre cerveau qui stimulent (ou freinent) la sécrétion de certaines hormones. Or, lorsque l’automne arrive et que l’exposition à la lumière naturelle se réduit, les signaux envoyés à notre cerveau faiblissent. Ce qui entraîne chez 3 % des Français – majoritairement des femmes – différents symptômes caractéristiques d’une dépression : repli sur soi, morosité, fatigue persistante…

Comment la luminothérapie agit-elle pour contrer la dépression saisonnière ?

L.C. : En augmentant la quantité de lumière que l’on reçoit, en particulier le matin, elle renforce la transmission des « bons » signaux à notre organisme. Ainsi, par exemple, les effets de mélatonine – appelée l’hormone de la nuit parce qu’elle n’est sécrétée que durant le sommeil – sont annulés. En parallèle, des hormones qui nous rendent actifs (comme la noradrénaline ou le cortisol) entrent en fonction. Notre horloge biologique intègre alors plus facilement la séparation entre le jour et la nuit.

Peut-on pratiquer la luminothérapie sans avis médical ?

L.C. : Les appareils sont en vente libre. Cependant, leur utilité n’est réelle que dans les cas diagnostiqués de dépression saisonnière. Le psychiatre est le mieux habilité pour poser ce diagnostic. Par ailleurs, un suivi thérapeutique est bien souvent nécessaire pour épauler le patient et l’aider à suivre son traitement dans la durée.

Comment choisir son équipement ?

L.C. : Les appareils nécessaires aux séances à domicile sont en vente dans le commerce et ne sont pas remboursés. Quelle que soit la marque choisie, l’appareil doit avoir une puissance lumineuse de 10 000 lux et être certifié CE (conformité européenne). La machine est équipée de tubes lumineux fluorescents qui projettent de la lumière blanche mais qui ne chauffent pas.

Comment utilise-t-on un appareil de luminothérapie ?

L.C. : Le secret réside dans la régularité et le suivi sans faille du programme établi. La luminothérapie ne fonctionne que si elle est pratiquée quotidiennement chez soi, tout au long de l’hiver. Il s’agit de se placer devant la lampe pendant 30 minutes, chaque matin, avant 7 h 30 (heure à laquelle les premières hormones de « jour » doivent intervenir). Il est par ailleurs impératif d’installer l’appareil à moins de 30 cm de son visage (et de ne pas porter de lunettes de soleil !). Rien n’empêche, par contre, d’utiliser ce temps pour lire un livre…

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