La vitamine D : à quoi sert-elle ?

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Par Peggy Cardin-Changizi

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La vitamine D, ou calciférol, joue un rôle essentiel dans l’absorption du calcium dans le corps : elle assure ainsi la croissance et la minéralisation osseuse. C’est également une alliée précieuse dans le renforcement de notre système immunitaire. Où la trouver ? Comment l’utiliser ? Et pour qui ?

Souvent appelée « vitamine du soleil », la vitamine D est essentielle au bon fonctionnement de notre organisme. Son rôle principal : « augmenter l’absorption du calcium et du phosphore dans l’intestin et diminuer leur élimination dans les urines, favorisant ainsi la minéralisation des os et des dents », explique le Docteur Amar Medlkane, médecin généraliste à l’hôpital Louis Mourier à Colombes (92) et au COSEM Miromesnil (Paris 8e). C’est pour cela qu’elle fait généralement partie des traitements préventifs de l’ostéoporose, en particulier chez les femmes après la ménopause, ainsi que chez la personne âgée.

La vitamine D : un facteur clé de l’immunité

Son rôle sur le système immunitaire est également souligné. « La vitamine D stimule le système immunitaire en agissant sur plusieurs variétés de cellules immunitaires appartenant aux globules blancs », poursuit le médecin. Dans cette optique, certaines études confèrent à la vitamine D un effet protecteur dans la prévention et/ou le traitement des sujets infectés par le Covid 19. « Les patients ayant une concentration normale en vitamine D feraient moins d’infections respiratoires en lien avec le SARS-COV2. Mais les preuves sont insuffisantes pour attribuer le rôle majeur de la vitamine D. De plus, une baisse de la concentration de la vitamine D chez un individu ne signifie pas une augmentation du risque d’infection par le Covid-19 ».

D’autres études lui rapportent également des effets sur la réduction du risque de survenue de cancer et le développement de maladies cardiovasculaires. Là encore, des études solides sont nécessaires pour confirmer ces tendances.

Le soleil : la principale source de vitamine D

Si la vitamine D est essentielle à notre métabolisme, malheureusement notre organisme ne la produit pas. « Cette vitamine liposoluble (soluble dans les corps gras) existe sous deux formes, détaille le Dr Medklane. D’un côté, la vitamine D2 présente dans l’alimentation en particulier dans les végétaux. De l’autre, la vitamine D3 synthétisée au niveau de la peau par l'action des ultraviolets ».

En effet, l’exposition au soleil assure à l’organisme un apport journalier suffisant en vitamine D. Une exposition quotidienne de 15 à 20 minutes – si possible entre 11 et 14 heures - est nécessaire. « La vitamine D est synthétisée dans la peau sous l'effet du soleil et plus précisément des UVB », complète le généraliste. La quantité de vitamine D synthétisée dans la peau varie d’une personne à l’autre car elle dépend notamment de l’âge, de la pigmentation de la peau (les personnes à la peau foncée ont des besoins en vitamine D plus élevés que les personnes à la peau claire), de l’utilisation ou non de crème solaire (qui empêcherait de synthétiser la vitamine D) et de la durée de l’exposition au soleil. Le reste de l’apport est fourni par l’alimentation : essentiellement les poissons gras (foie de morue, saumon, sardine, maquereau…), le jaune d’œuf et les champignons.

Se supplémenter en cas d’insuffisance ou de carence en vitamine D

Quand le soleil vient à manquer, de nombreuses personnes peuvent plus facilement manquer de vitamine D. « On parle de carence en vitamine D, lorsque sa concentration sanguine descend en dessous de 12 nanogrammes par ml de sang, précise le généraliste. Un déficit en vitamine D entraîne alors une baisse du calcium dans l’organisme et donc un défaut de minéralisation osseuse. C’est elle qui est responsable à long terme d’une ostéoporose avec risque de fracture. Ce risque est nettement plus important chez les femmes après la ménopause ». Une carence en vitamine D peut également entraîner un affaiblissement des os, appelé rachitisme chez l’enfant et ostéomalacie chez l’adulte.

Si l’alimentation et l’ensoleillement ne suffisent pas, un médecin traitant peut proposer une supplémentation en vitamine D. C’est vrai notamment en cas d’exposition solaire nulle ou quasi nulle, de chutes à répétition quel que soit l’âge, d’une ostéoporose avérée, d’une maladie favorisant l’ostéoporose, d’une pathologie chronique sévère favorisant l’insuffisance ou la carence telle que l’obésité et chez les personnes âgées en raison du risque de chutes. « Il n’existe pas d’intérêts prouvés à supplémenter les femmes enceintes, rassure le médecin. En revanche, elle est contre-indiquée en présence d’un taux élevé de calcium dans l’organisme – quelle qu’en soit la cause – et de calculs rénaux (lithiases) associés à certaines pathologies du calcium ».

Vitamine D chez l’enfant : recourir aux médicaments et non aux compléments alimentaires

Chez l’enfant, la vitamine D est indispensable à la croissance des os. « En France, la supplémentation en vitamine D est recommandée dès les premiers jours de vie afin de prévenir le rachitisme et doit être poursuivie pendant toute la phase de croissance et de minéralisation osseuse, c’est-à-dire jusqu’à 18 ans », rappelle l’ANSM (l’Agence nationale de sécurité du médicament).

« Nous avons alerté les autorités de santé que des cas de surdosage à la vitamine D ont récemment été rapportés chez des jeunes enfants suite à la prise de compléments alimentaires enrichis en vitamine D à la place des médicaments, regrette le Dr Andreas Werner, pédiatre et vice-président de l’AFPA (association française de pédiatrie ambulatoire). Il existe des risques réels de surdosage favorisés par des concentrations élevées (500 à 10 000 UI de vitamine D dans 1 goutte) et par l’absence de recommandations de doses en fonction de l’âge ». Ces cas se manifestent par une hypercalcémie (taux excessif de calcium dans le sang) qui peut avoir des conséquences graves, notamment au niveau des reins (calcul rénal, dépôt de calcium dans le rein…).

« Le niveau de sécurité des médicaments à base de vitamine D (comme Adrigyl et Zyma D) est soumis à des exigences réglementaires supérieures à celles qui s’appliquent aux compléments alimentaires », rappelle le pédiatre. « Il faut donc les privilégier surtout chez les nourrissons ».

Pour les plus grands, après les deux premières années, il est possible de donner ces médicaments durant l’automne/hiver, période où les enfants sont moins exposés au soleil.

Par Peggy Cardin-Changizi

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