Plusieurs associations éduquent des chiens d’assistance, d’alerte ou bien encore de médiation. Une douzaine d’entre elles sont regroupées au sein d’une organisation : Canidéa (Confédération nationale des organisations de chiens de médiation et d’aide à la personne). Explications avec Yasmine Debarge, chargée de mission au sein de cette confédération.
Yasmine Debarge : Le chien a un rôle extraordinaire. Toutes les personnes qui bénéficient d’un chien d’assistance, comme les personnes déficientes visuelles ou auditives, voient leur vie changer. Je m’émerveille à chaque fois que je vois le bonheur qu’apporte un chien. C’est un véritable lien social. Souvent, ces personnes sont isolées et elles rencontrent à nouveau du monde grâce à leur chien. Elles gagnent également en autonomie.
Y.D. : Canidéa a été créé en 2015. Il s’agit d’une organisation qui regroupe douze associations de chiens d’assistance, d’alerte et de médiation (fédération française des chiens guides d’aveugles, l’association des chiens du silence, Acadia…). L’objectif étant d’aider ces organisations à se développer et le secteur à se structurer. Nous essayons de partager des bonnes pratiques. Un conseil scientifique existe au sein de la confédération. Nous avons par exemple mis en place une charte éthique et déontologique. Objectif ? Rappeler que le bien-être du bénéficiaire et de l’animal doit être respecté. Les associations membres de notre organisation doivent signer cette charte et s’y tenir.
Nous avons plusieurs commissions, l’une d’entre elle travaille sur l’orientation des chiens. Comment l’orienter vers la bonne spécialité : le guidage pour les chiens guide d’aveugle, l’alerte pour les chiens pour personnes diabétiques ou encore la médiation pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer par exemple.
Y.D. : Ce n’est que le début, Escape est dans une période de collecte de fonds. Nous sommes encore dans une phase expérimentale pour le chien d’alerte pour personne épileptique. En effet, on ne sait pas encore bien ce que le chien détecte chez la personne. Une chose est sûre, il alerte avant la survenue de la crise mais est-ce grâce à son odorat ou aux transformations du comportement de la personne ? Cela doit être approfondi et vérifié scientifiquement. C’est un sujet complexe mais auquel nous croyons.
À noter qu’en 2018, l’association Handi’chiens a remis trois chiens à des personnes épileptiques. Si le chien prévient la crise, cela évite bien évidemment des chutes et permet à la personne de prendre des médicaments en amont.
Y.D. : Aux États-Unis par exemple, des chiens alertent le patient ou son entourage en amont d’un malaise cardiaque. On sait également que le chien peut aider une personne souffrant de syndrome post-traumatique ou en situation de stress. Ces chiens pourraient donc être utiles pour les victimes d’actes terroristes. Ce projet est dans les tiroirs et on souhaiterait le développer. Il y a de belles perspectives. Mais nous allons déjà essayer de pérenniser ce qui existe déjà.