Le chocolat est-il bon pour la santé ?

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Par Patricia Guipponi

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Le chocolat est un aliment gourmand que l’on offre souvent à Noël ou à Pâques. Il a aussi une place de choix sur les tables festives. Toutes les occasions sont bonnes pour en croquer avec l’excuse qu’il serait vertueux pour la santé. Qu’en est-il des bienfaits qui lui sont prêtés ?

Le chocolat est l’un des aliments incontournables de Noël. C’est d’ailleurs à cette période de l’année qu’il est le plus acheté. En France, 33 tonnes sont dévorées durant les fêtes de fin d’année. Selon les chiffres avancés en 2021 par le syndicat du chocolat, la consommation moyenne annuelle de chocolat s’élève à 13,2 kg par foyer. Les Français ont la particularité de manger plus de chocolat noir que leurs voisins (30 % dans l’Hexagone contre 5 % pour le reste de l’Europe).

Si l’on en croit les experts, les Tricolores ont bien raison de privilégier le chocolat noir, le plus vertueux de tous les aliments cacaotés. « C’est LE chocolat par excellence. », indique Hafid Halhol, médecin nutritionniste. (1). Le chocolat noir est en effet le plus riche des chocolats en cacao, obtenu après le broyage des fèves de cacaoyer fermentées, séchées et torréfiées. « Et c’est le cacao qui est bénéfique pour la santé », précise Michel Barel, chercheur retraité du Cirad et expert international en cacao.(2)

Le chocolat, un aliment énergétique à consommer raisonnablement

Les vertus du chocolat sont reconnues depuis la nuit des temps. « Le cacao faisait partie de la pharmacopée des Aztèques et des Mayas. Grâce à lui, ces derniers soignaient bien des maux dont les morsures de serpent », poursuit Michel Barel.

Le chocolat est avant tout un aliment énergétique. « L’humain a besoin de 2 400 kilocalories par jour. 100 grammes de chocolat noir apportent 560 kilocalories tandis que 100 g de pain équivalent à 250 kcal. Le chocolat est donc une bonne source d’énergies, idéale pour les régimes des sportifs », reprend l’expert en cacao.

Il doit être raisonnablement consommé. Deux à trois carrés par jour pour un chocolat noir à 70 % de cacao au plus. « Avaler une tablette entière devant la télévision, c’est à proscrire. D’autant plus quand on est sédentaire », déclare Michel Barel. Et le docteur Halhol de compléter : « Tout est une question de quantité à ne pas dépasser. L’excès est nuisible. Et il faut déguster le chocolat, comme un rituel, confortablement assis, lentement en mastiquant. C’est alors un plaisir pour la tête et le corps ».

Le chocolat noir comme source de plaisir et antioxydant

Le chocolat contient du magnésium et il est également une source importante d’oligo-éléments. Il déclenche la libération d'endorphines, hormones anti-stress et du bien-être. « Ce sont les molécules du plaisir, euphorisantes, psychostimulantes », reconnait Michel Barel. Toutefois si cela est bon pour le moral, le fait de manger du chocolat ne suffit pas à soigner la déprime ou la dépression.

Le chocolat est aussi un antioxydant. « Les fèves de cacao contiennent 5 % de polyphénols, molécules qui défendent le corps de diverses agressions », commente l’expert en cacao. Ces polyphénols rendent inactifs les radicaux libres de l’oxygène qui se manifestent quand on est par exemple stressé, et qui sont très mauvais pour la santé. « Ce stress oxydatif fait aussi vieillir nos cellules. »

Et le docteur Hafid Halhol de renchérir : « Le chocolat noir a des propriétés qui ralentissent les inflammations. Nous sommes tous sous le coup d’inflammations chroniques (raideurs articulaires, fatigue, rougeurs…) dues à notre alimentation, notre mode de vie, notre surmenage... ». Le chocolat permet une meilleure dilatation des vaisseaux, « donc le sang circule mieux. » Il est aussi porteur de vitamine D3, importante dans la bonne absorption intestinale du calcium.

Le chocolat blanc tient plus de la sucrerie calorique

Le chocolat noir, bien qu’il se compose d’environ 35 % de beurre de cacao, est plus pauvre en sucre. « Le chocolat blanc, lui, tient plus de la sucrerie qui n’a rien à voir avec un bon chocolat noir à forte teneur en cacao. Il contient des graisses saturées, comme le chocolat au lait, qui favorisent les inflammations et ne sont pas bonnes pour le cholestérol », souligne le nutritionniste.

Tous les chocolats contiennent du beurre de cacao. Ce dernier est très présent dans le chocolat blanc auquel on ajoute du sucre et de la poudre de lait. « De ce fait, c’est un chocolat moins vertueux et plus calorique que les autres », confirme le chercheur Michel Barel.

Il est déconseillé de manger du chocolat, quel qu’il soit, en cas de reflux gastro-œsophagien. Le beurre de cacao peut en effet entraîner des remontées gastriques dans l’œsophage. On dit aussi que le chocolat constipe. Ce que contestent l’expert en cacao et le nutritionniste : « Le chocolat contient 10 % de fibres qui favorisent le transit intestinal ». Les tanins, présents dans le chocolat, entrainent la contraction des tissus musculaires lisses de la paroi intestinale.

(1). Le docteur Hafid Halhol a coécrit avec la « chocologue » Victoire Finaz, « Chocolat du plaisir à la santé », aux éditions Le Courrier du livre.

Le chocolat en chiffres

Près de 700 millions d’euros sont dépensés en chocolat pour Noël et un peu plus de 300 millions d’euros pour Pâques. Selon le syndicat du chocolat, les grandes, moyennes et petites surfaces se taillent la plus grande part du marché, soit 70 % du chocolat produits ce qui représentait 347 979 tonnes en 2021. Les 30 % restant sont commercialisés par les boulangeries, les chocolatiers, etc. Les tablettes sont les plus achetées (36,1 %). Suivent les pâtes à tartiner (24,6 %), les barres (15,4 %), la confiserie (13,5 %) et le cacao en poudre (10,4 %).

Comment choisir son chocolat

« L’avantage d’acheter du chocolat chez un chocolatier est que l’on peut discuter avec l’artisan confectionneur, parler de la provenance du cacao, de sa composition », souligne l’expert en cacao Michel Barel. Mais il reconnaît que certains chocolats, vendus en supermarchés, ne sont pas mauvais. « Dont une marque de chocolat suisse, noir, à 70 ou 80 % de cacao. Ce qu’il ne faut pas faire, si on veut se régaler, c’est prendre un chocolat vendu par deux ou trois plaquettes en bas du rayon ».

On peut aussi être vigilant sur la présence de matière végétale (huile de palme, karité…) autre que le beurre de cacao. « Les magasins bio proposent en principe des chocolats très intéressants sur le plan nutritionnel », complète le docteur Halhol. L’important est de rester attentif à la composition « d’éviter le trop sucré, les produits ajoutés comme les conservateurs alimentaires et de privilégier le chocolat noir ».

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