Vrai et faux. Une allergie peut se déclarer à tout âge. Cependant, certains facteurs comme la famille d’allergènes (pollens, acariens, aliments…) peuvent faire varier l’âge de l’apparition des premiers symptômes. Ainsi, les allergies alimentaires démarrent souvent très tôt dans l’enfance alors que les allergies respiratoires peuvent survenir plus tard, à partir de 4-5 ans ou à la pré-adolescence voire à l’âge adulte. Même chose pour les allergies de contact.
On estime aujourd’hui que 25 à 30 %* de la population est concernée par une maladie allergique. L’OMS (organisation mondiale de la santé) prévoit qu’une personne sur deux sera touchée en 2050.
*source Inserm
Vrai et faux. Il peut y avoir une prédisposition génétique pour que l’allergie se déclenche. On parle alors de terrain atopique sur lequel vient agir l’environnement (infections, pollutions…). Ce phénomène héréditaire se manifeste de plusieurs manières : l’asthme, la rhinite et conjonctivite allergique, les allergies alimentaires et la dermatite atopique.
Selon les études, les chiffres varient, mais si, les deux parents sont allergiques, le risque de transmission à l’enfant est d’environ 50 %. Sans pour autant que les symptômes soient les mêmes !
Faux. Il y a des rémissions spontanées d’allergies, cela peut exister pour les œufs ou le lait par exemple. Pour les allergies respiratoires, des événements hormonaux comme l’arrivée des règles ou une grossesse peuvent également faire disparaître l’allergie (ou l’aggraver).
Si ce n’est pas le cas, la désensibilisation allergénique peut permettre de diminuer voir de se « débarrasser » de l’allergie. Mais cela prend du temps, entre 3 et 5 ans en moyenne.
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Faux. Les pollens d’arbre peuvent survenir dès le mois de février. De mars à juin, on note un pic avec notamment le pollen des graminées, c’est la période du rhume des foins. D’autres pollens surviennent en juillet et août. L’allergie au pollen peut donc couvrir une bonne partie de l’année, de février à septembre. La situation varie selon le climat et donc selon les régions. Une carte de vigilance existe sur www.pollens.fr
À noter que pour les acariens, il peut y avoir des pics d’activité au printemps et à l’automne lors des changements de température.
Vrai. La pollution atmosphérique (ozone et particules de diesel) aurait un rôle important dans l’augmentation de fréquence des allergies aux pollens. Ainsi, la pollution extérieure augmente les risques de crise d’asthme, tout comme les polluants intérieurs. Mais ce n’est qu’une pièce du puzzle. Le réchauffement climatique par exemple augmente la période de pollinisation.
D’autres explications sont également avancées : le stress, l’augmentation des allergènes dans ce que nous mangeons et nous touchons. Le mode de vie a changé et nous sommes en contact avec de potentiels allergènes que l’on n’avait pas avant. Un exemple : les noix de cajou et les pistaches à l’apéritif.
Plusieurs études ont montré qu’avec un mode de vie rural traditionnel (à la ferme, avec des animaux, sans produits chimiques…), l’allergie est peu présente.
Dr Nhân Pham-Thi, allergologue et immunologue à l’Institut Pasteur.
« Sept ans d’errance avant le diagnostic »
« Parfois le diagnostic d’une allergie est long. En France, on parle en moyenne de 7 ans d’errance médicale avant le diagnostic et une prise en charge correcte. Pendant ce temps, la maladie s’aggrave et il peut même y avoir des complications parfois mortelles. Soigner une allergie, c’est donc traiter un facteur de risque non négligeable. Nous mettons en place une stratégie d’évitement et une désensibilisation personnalisée. Soigner une allergie, ce n’est pas juste prendre un cachet.
Si vous êtes allergique aux pollens, on vous prescrit du pollen naturel, si vous êtes allergiques aux acariens, on vous donne des extraits d’acariens par une voie différente (sublinguale) de celle qui provoque l’allergie. Le but est de s’en débarrasser, d’éviter qu’elle provoque des manifestations graves (comme l’asthme) ou de nouvelles allergies. Le délai d’efficacité est variable d’une personne à l’autre mais dès les premières semaines, il y a une amélioration. Il faut asseoir cette efficacité. Si on arrête trop tôt, l’allergie peut revenir. »