Le mal des transports, appelé aussi cinépathie ou cinétose, est lié aux déplacements en voiture ou autobus, en bateau (mal de mer) ou en avion (mal de l’air). Autrement dit, il peut se manifester dans tous les modes de transports existants. Le passager est en principe plus touché que le conducteur. Ce dernier perçoit mieux les mouvements au niveau de son corps et de son véhicule, ce qui réduit les causes de l’affection.
En effet, le mal des transports est consécutif au contraste entre le mouvement enregistré par les yeux et l’immobilité du corps perçue par le vestibule, organe de l’équilibre situé dans l’oreille interne. Ces informations sont alors en opposition. « Le mal des transports part d’un dysfonctionnement entre la vision et la position dans l’espace. C’est une déconnexion entre ce que le cerveau voit et ce qu’il ressent », explique le docteur William Joubert, président de l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS).
Concrètement, le sens de la vue perçoit un mouvement lorsque le véhicule prend par exemple un virage, que le bateau tangue sur les vagues ou que l’avion traverse des turbulences aériennes. Au même moment, l’oreille interne ne distingue pas les mouvements enregistrés par l’œil mais ressent, au contraire, une immobilité du corps.
L’opposition d’informations va entraîner dans un premier temps un certain nombre de symptômes tels que des haut-le-cœur, des bâillements excessifs, des sensations de nausées. Vertiges, maux de tête, transpiration abondante et vomissements vont alors se manifester. « La personne touchée par le mal des transports fait comme un malaise vagal. Ce sont les mêmes effets », indique le docteur William Joubert.
Le mal des transports toucherait environ une personne sur trois de façon plus ou moins sévère. Les enfants entre deux et douze ans sont les plus exposés à ce trouble, qui peut aussi apparaître quand ils font du manège. « On ressent le mal des transports à tous les âges de la vie, particulièrement quand on est petit jusqu’à l’adolescence », précise le médecin.
La cinépathie régresse et/ou disparaît « avec l’habitude, la répétition des voyages et au bout de deux ou trois jours en cas de déplacement long tel qu’une croisière. » Certaines personnes continuent toutefois à souffrir de l’affection à l’âge adulte. « Les hypersensibles, anxieux, qui veulent tout anticiper ou focalisent sur ce trouble, sont plus sujets au mal des transports que les autres ». De même que les personnes migraineuses ou qui ont des règles douloureuses.
Lorsque l’on souffre du mal des transports, on peut consulter son généraliste pour avoir son avis. Il existe aussi en pharmacie des médicaments en vente libre, sans ordonnance. Ils doivent être administrés une demi-heure à une heure avant le départ. On peut en prendre au cours du voyage en respectant un intervalle d’au moins six heures. « Le médecin peut prescrire un traitement plus fort si cela est nécessaire », ajoute le docteur William Joubert.
Les thérapies actives sur le système nerveux parasympathique sont efficaces. « Ce peut être de l’hypnose, de l’acupuncture… et les activités qui permettent de se relaxer, d’être moins anxieux », renseigne le président de l’UNPS. Des bracelets anti-nausées, qui stimulent des points d’acupuncture spécifiques, existent mais leur efficacité n’est pas prouvée.