Marina Carrère d’Encausse : Par le hasard des rencontres. Je suis rentrée dans les médias alors que je préparais ma thèse de médecine. J’ai eu un grave accident et un journaliste m’a demandé de le raconter. Voilà comment j’ai mis un pied dans les médias. Ensuite, j’ai présenté la chronique santé dans une émission pour enfants, je trouvais cela amusant. Puis les choses se sont enchaînées et aujourd’hui je présente Le Magazine de la santé. Au début je continuais d’exercer mais j’ai arrêté par la suite.
M.C. E. : Aujourd’hui, les Français veulent rester en bonne santé. C’est leur préoccupation majeure. Ils ont envie de faire des efforts pour aller bien. Ils se sont emparés de leur santé et s’informent. Au fil des années, on a vu un vrai changement de comportement. Avant ils pensaient à être bien soignés, aujourd’hui, ils pensent avant tout à être en bonne santé.
M.C. E. : Sur Internet, il y a le meilleur et le pire. Cela peut être très anxiogène car souvent les messages laissés sur les forums sont des témoignages qui racontent que telle ou telle opération s’est mal passée. Il y a également les sites de sociétés savantes qui, eux, sont fiables mais parfois difficiles à interpréter et à analyser pour le patient. Il est donc très important de parler avec son médecin ou le professionnel de santé concerné. On peut trouver des réponses sur Internet mais il faut rester vigilant.
M.C. E. : Nous avons quand même une expérience de près de 20 ans. Et puis nous sommes entourés d’une rédaction de non-médecins. En fait, nous parlons comme si nous étions avec des patients dans un langage clair et simple. Tout en étant précis car les téléspectateurs qui nous posent des questions dans l’émission sont déjà très bien informés. Nous sélectionnons bien évidemment les questions car on ne répond jamais, par exemple, à une question sur le pronostic de telle ou telle maladie. C’est très sérieux. Même si évidemment, quand on peut plaisanter et que l’on peut dédramatiser, on le fait. Mais il y a un temps pour tout. Nous n’avons jamais de fous rires sur des sujets graves.
M.C. E. : Là encore, le début est inspiré de mon expérience. En effet, je suis allée présenter mon premier roman, Une femme blessée, à la prison des femmes de Fleury-Mérogis. Et pour ce deuxième roman, Une femme entre deux mondes*, le début se déroule aussi à la prison de Fleury-Mérogis. Une amitié va naître entre une femme et une détenue, et va évoluer en histoire amoureuse. Chacune d’entre elle avançant avec un secret.
M.C. E. : Sur les essais médicaux, je ne prenais pas de risque sur la critique. J’ai toujours voulu écrire des romans mais j’avais peur de me lancer. Pour le premier, la critique a été fort bienveillante donc je continue et je ne compte pas m’arrêter là. Je ne veux plus écrire que des romans, peut-être même un polar. Je trouve cela fascinant, c’est l’aboutissement de quelque chose : arriver à mettre en mots une histoire. J’aime les auteurs, les rencontrer et me sentir un peu dans leur monde. En général, j’ai beaucoup de mal à être fière mais là je le suis vraiment, comme de mes enfants d’ailleurs.
« 50 000 façons de parler d’une maladie »
Marine Carrère d’Encausse présente avec Michel Cymes et Benoît Thévenet Le Magazine de la Santé, du lundi au vendredi sur France 5 à 13 h 35. Cette émission est consacrée à la santé et au bien-être. Les téléspectateurs peuvent poser leurs questions au cours de l’émission. Des reportages, des chroniques comme celle de Philippe Croizon sur le handicap (chaque mois) ponctuent l’émission. Des invités (médecins, personnalités…) viennent également sur le plateau. « Nous sommes en direct et on adore cela. Même si nos invités ont parfois un peu peur, c’est bien en direct qu’ils sont les meilleurs. Ils disent ce qu’il faut et bien du premier coup », raconte Marina Carrère d’Encausse. Les sujets traités sont variés, de l’actualité aux maladies chroniques notamment. « Il y a 50 000 façons de parler d’une maladie comme le diabète par exemple, on se renouvelle sans cesse. Et puis la médecine a considérablement progressé. Difficile de se lasser », conclut-elle.